Une question de vie ou de mort

Une question de vie ou de mort
Titre original:Une question de vie ou de mort
Réalisateur:Michael Powell, Emeric Pressburger
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:10 septembre 1947
Note:
L'avion de Peter Carter, un soldat britannique, s'écrase au retour du bombardement de Berlin. Avant de sauter dans le vide sans parachute, Carter entre en contact avec la tour de contrôle la plus proche. Son interlocutrice est June, une Américaine qui fait son service en Angleterre. Face à la mort certaine de Carter, les deux sympathisent. Mais le coup de foudre reçoit une deuxième chance lorsque l'accompagnateur céleste de Carter le perd dans le brouillard. Le temps que les archives du paradis se rendent compte de l'erreur, Carter a passé une journée en amoureux avec June. Il refuse alors de mourir et il demande de faire appel devant la cour suprême céleste afin de pouvoir vivre son nouvel amour.

Critique de Tootpadu

Revisiter ses classiques comporte toujours le risque d'être déçu devant des films que l'on trouvait auparavant irréprochables. Ainsi, la troisième ou quatrième vision de ce très beau film de Powell et Pressburger nous a laissé plus réceptifs pour ses rares défauts. Le charme qui habitait lors de nos premières rencontres ce conte sur le passage de la vie à la mort s'est quelque peu rompu. En effet, comment ne pas trouver l'introduction avec ses galaxies faites en carton-pâte poussive ? Comment s'émerveiller encore devant des effets spéciaux qui accusent sérieusement leur âge ? Et quel intérêt aux longs bavardages du procès final qui insistent trop sur certains points ?
Mais trêve de la mauvaise volonté critique, car si l'on est prêt à se laisser capter par cette histoire sentimentale resplendissante, on aura l'occasion d'assister à ce que le cinéma britannique des années 1940 faisait de mieux. Rien que les couleurs chaleureuses de la photo magnifique de Jack Cardiff sont irrésistibles et elles servent, avec les passages en noir & blanc pas moins nobles, comme un support magique à cette intrigue peut-être un peu trop farfelue. Heureusement, pour des spectateurs moins inclinés aux pensées surnaturelles, le film garde l'option de la simple démence comme point de départ de l'appréciation. Mais il faut admettre que son aura était infiniment plus enchanteresse, lorsque nous étions encore disposés à croire à cette conception un peu naïve de l'amour.

Revu le 19 août 2005, au Reflet Médicis, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: