Mon nom est Tsotsi

Mon nom est Tsotsi
Titre original:Mon nom est Tsotsi
Réalisateur:Gavin Hood
Sortie:Cinéma
Durée:94 minutes
Date:19 juillet 2006
Note:
Le jeune Tsotsi est à la tête d'un petit groupe de voyous dans un township d'Afrique du Sud. Sa vie, marquée par la violence et la cruauté, bascule soudainement lorsque Tsotsi enlève par accident un bébé. En dépit de son environnement hostile et de son manque d'expérience, le jeune homme tente de s'en occuper.

Critique de Tootpadu

Au cours des premières minutes de ce lauréat de l'Oscar du Meilleur Film étranger de cette année, le réalisateur Gavin Hood aborde la violence urbaine frontalement, sans l'embellir ni la justifier. Son style brut nous plonge ainsi sans préavis dans un univers marqué par le droit du plus fort, de celui qui ose tuer sans sourciller. Cette descente aux enfers de la pauvreté en Afrique du Sud garde certes une forme stylisée et elle se contente d'évoquer seulement un ou deux aspects de la misère sociale. Mais la densité de la réalisation en fait une entrée en matière musclée et percutante.
La noirceur du film dégringole par contre bien trop vite vers une mièvrerie de plus en plus exacerbée. A partir d'un déclic mental chez le protagoniste, qui coïncide bien sûr avec la découverte du bébé, ce premier entame un parcours de rédemption des plus édifiants. Le scénario nous laisse ainsi guère le temps de nous habituer au Tsotsi irascible que celui-ci est déjà parti corps et âme dans une transformation complète qui aboutira dans une finale au ton larmoyant. Du coup, l'économie des moyens et l'efficacité de l'introduction apparaîssent sous un tout autre jour, puisqu'elles n'ont désormais plus d'autre but que d'évoquer le long chemin parcouru entre le manque d'humanité au début et son abondance à la fin. Les différentes étapes dans cette ascension vers une sainteté dans la limite des contraintes d'un milieu social très défavorisé ne nous réservent du reste pratiquement plus de surprises.
Le panache de Gavin Hood se mue de même perceptiblement vers un goût pour les jolies images, capables de renforcer davantage le message édifiant du film. Les rythmes vivaces du fond musical Kwaito ont alors le plus grand mal de contrebalancer les compositions de plan lourdes de sens ou de jeux de lumière esthétiques. Cet attachement à corroborer les intentions du film par un cadre formel poussif finit par nous convaincre que son but narratif principal est la manipulation émotionnelle.

Vu le 6 juin 2006, au MK2 Bibliothèque, Salle A, en VO

Note de Tootpadu: