Adam's Apples

Adam's Apples
Titre original:Adam's Apples
Réalisateur:Anders Thomas Jensen
Sortie:Cinéma
Durée:94 minutes
Date:12 juillet 2006
Note:
Avant d'accomplir sa peine de prison, Adam, un néo-nazi violent et malfaisant, doit participer à un programme de réhabilitation. Pour cela, il est accueilli par le pasteur Ivan, qui oeuvre dans sa paroisse pour ramener d'anciens taulards dans le droit chemin. L'optimisme béat, même face aux pires adversités, d'Ivan interpelle Adam, qui décide de ramener le pasteur et son idéalisme détaché sur terre.

Critique de Tootpadu

Dans le cinéma danois récent, nous connaissions déjà le versant des contes sociaux sombres de Per Fly, qui sont finalement très conformes à l'idée que l'on se fait de la fiction scandinave, au sens large, depuis la grande époque des Dreyer et Bergman. Faute d'avoir vu Les Bouchers verts, nous ne découvrons cependant que maintenant un humour danois des plus vifs et des moins politiquement corrects.
Il n'existe en effet guère de garde fou dans ce mouvement symétrique de l'homme saint qui devient plus lucide et de la crapule qui devient plus humaine. Tous les sujets sont bons ici pour provoquer un rire jaune et vicieux, avec en première ligne une raillerie de l'handicap qui risque d'être mal perçue par certains spectateurs. S'offusquer de cette liberté de ton très caustique, ce serait par contre passer à côté d'un conte moral qui a simplement décidé de montrer ses personnages dans toute leur imperfection. A côté des deux autres ex-taulards, un immigré qui n'arrête pas de jurer et un ancien champion de tennis sévèrement frustré, c'est surtout le personnage du prêtre qui intrigue à travers son optimisme exacerbé face aux tragédies de sa vie. Grâce à l'interprétation magistrale de Mads Mikkelsen, cet homme contradictoire, ce zélateur chrétien fou à lier devient aussi attachant qu'involontairement comique dans sa longue descente à l'enfer de la découverte de soi. En comparaison, la prise de conscience du néo-nazi pâlit forcément, en dépit du jeu très convaincant d'Ulrich Tomsen.
Enfin, même si la bande originale se sert abondamment dans des thèmes musicaux d'autrui (Terrence Blanchard, Bernard Herrmann et quelques notes qui rappellent Patrick Doyle), elle fait preuve d'une efficacité redoutable dans le soutien d'un récit au rire corrosif garanti !

Vu le 23 juin 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO

Note de Tootpadu: