Ecrire pour exister

Ecrire pour exister
Titre original:Ecrire pour exister
Réalisateur:Richard LaGravenese
Sortie:Cinéma
Durée:124 minutes
Date:14 mars 2007
Note:
Remplie d'enthousiasme et de bonnes intentions, la jeune Erin Gruwell commence sa vie de professeur d'anglais dans la Wilson High School de Long Beach. Elle avait choisi cet établissement pour sa politique d'intégration forcée, qui regroupe les enfants issus de quartiers défavorisés avec ceux de foyers plus aisés, après les émeutes de Los Angeles de 1992. Mais sa première journée face aux adolescents de sa salle de classe 203 la ramènent vite à la réalité. Chaque élève évolue au sein d'un groupe ethnique renfermé, avec comme seul souci la survie dans les rues dangereuses de sa cité. Erin s'appuie alors sur des méthodes peu orthodoxes pour toucher ces jeunes en difficulté.

Critique de Tootpadu

Ce deuxième long-métrage de Richard LaGravenese, après D'une vie à l'autre il y a huit ans, ne pourrait être qu'une suite ininterrompue de clichés dans un genre particulièrement propice aux lieux communs sur l'adolescence et la vie scolaire. Le scénario n'hésite en effet pas toujours à prôner des messages d'un optimisme simpliste, inspirés par un humanisme louable mais beaucoup trop naïf. Certains revirements hâtifs nous font ainsi grincer des dents et ils ne prennent même pas la peine de cacher leur vocation manipulatrice.
Et pourtant, Ecrire pour exister fait partie de ces fictions chaleureuses qui font couler des larmes à volonté et qui redonnent, fort innocemment, espoir et confiance en l'humanité. Après des débuts qui s'inspirent régulièrement du contenu conflictuel d'un West Side Story, l'histoire bascule progressivement vers un hommage vibrant au Journal d'Anne Frank. Le rapprochement entre ces adolescences difficiles à deux époques différentes ne manque pas, là encore, d'une volonté simpliste. Mais la prise de conscience assez poussive d'une jeunesse américaine étonnamment ignorante procure une émotion déchirante plutôt inattendue.
L'accomplissement majeur de Richard LaGravenese consiste en fait à guider son récit avec une grande efficacité émotionnelle à travers les imperfections apparentes de son scénario. La vie privée de la prof exemplaire a beau être des plus prévisibles et la somme de cette classe animée par une camaraderie fortement idéalisée apparaît plus impressionnante que ses individus, dépeints avec un coup de pinceau très sommaire. Mais les lacunes de l'histoire, ces raccourcis paresseux qui empestent parfois la manipulation sans vergogne, n'entachent aucunement l'idéalisme noble et enthousiasmant du film dans son ensemble.
Aller au cinéma, cela signifie parfois aussi d'oublier le cours cruel de la vie quotidienne et de rêver, le temps d'une séance, d'un monde meilleur, où l'intolérance, la violence et le manque de confiance sont vaincus par une dose impressionnante d'optimisme. Ecrire pour exister remplit ce rôle à la perfection.

Vu le 12 février 2007, à la Salle UIP, en VO

Note de Tootpadu: