Miss Montigny

Miss Montigny
Titre original:Miss Montigny
Réalisateur:Miel van Hoogenbemt
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:02 mai 2007
Note:
Dans la ville belge de Montigny, la jeune Sandrine se prépare à ouvrir son propre salon de beauté. Poussée constamment par sa mère ambitieuse, elle a déjà louée le local, qu'elle rénove avec sa copine et associée Giana. Mais les fonds lui manquent pour réellement lancer son entreprise. Lorsqu'elle entend parler du concours local de Miss Montigny, elle y voit l'occasion rêvée pour se créer un nom et attirer en même temps les banquiers et ses futurs clients.

Critique de Tootpadu

Que ce soit en Belgique, en Angleterre, ou en France, lorsque les petits gens ont de grands rêves, ils emploient le plus souvent des moyens bien farfelus pour les réaliser, tout au moins au cinéma. Dans ce premier film de fiction du réalisateur belge Miel van Hoogenbemt, plus familier du documentaire, la réussite du concours de beauté se trouve ainsi au centre d'une histoire qui mélange assez adroitement le rire et les larmes. Mais la compétition y est avant tout un prétexte pour sonder l'existence du personnage principal, une jeune fille qui apprendra, pas par pas, de sortir de l'ombre de sa mère et de concevoir ses propres objectifs.
La petite Sandrine, interprétée avec une fraîcheur naturelle désarmante par Sophie Quinton (Qui a tué Bambi ?), doit apprendre, au fil des déceptions, de ne plus compter aveuglement sur ses parents et ses amis. Le cordon ombilical avec ses origines sociales se détend progressivement, jusqu'à sa rupture lors d'une fin aussi simple que libératrice. Pendant ce parcours tumultueux de l'affirmation de soi, Sandrine se conformera certes plus qu'une fois aux exigences d'un monde auquel elle ne correspond guère, physiquement ou mentalement. Mais l'épreuve lui aura au moins permis d'y voir plus clair, dans ce qu'elle veut et ne veut pas faire avec sa vie.
La mise en scène sobre ne prétend jamais occulter le côté très petit bourgeois de l'intrigue. Une ringardise assumée sous-tend ainsi chaque étape du concours, sans que cet état d'esprit soit étranger aux préoccupations du personnage principal. Si Sandrine se décide en fin de compte de quitter la province, c'est plus pour rompre avec son foyer instable, personnifié par une Ariane Ascaride une fois de plus magistrale, qu'avec sa petite vie modeste, faite d'animations de dégustation en grande surface ou de soins attribués aux petites vieilles du quartier.

Vu le 19 avril 2007, à la Salle Pathé François 1er

Note de Tootpadu: