Des hommes d'honneur

Des hommes d'honneur
Titre original:Des hommes d'honneur
Réalisateur:Rob Reiner
Sortie:Cinéma
Durée:133 minutes
Date:16 décembre 1992
Note:
Sur la base américaine de Guantanamo à Cuba, un soldat est assassiné par deux de ses camarades, au cours d'une action disciplinaire secrète. L'ambitieuse JoAnne Galloway se bat pour être nommée à la défense des deux accusés. Mais les autorités militaires préfèrent laisser cette tâche embarrassante au flamboyant et inexpérimenté lieutenant Daniel Kaffee. Pour éviter que l'affaire soit classée sans suite, ni procès, Galloway se propose d'assister Kaffee dans l'enquête sur la pratique illicite, mais au moins tolérée par les supérieurs, du code rouge.

Critique de Tootpadu

L'univers clos de l'armée et les revirements dramatiques d'un procès sont à peu près ce qu'il y a de plus éculé et conventionnel au cinéma. Ce succès populaire du début des années 1990 en use en long et en large sans apporter quoique ce soit de nouveau ni pour l'un, ni pour l'autre. Il constitue néanmoins une sorte de modèle pour une longue série de films plus ou moins ennuyeux, qui nous importunent avec une régularité impressionnante, du Déshonneur d'Elisabeth Campbell de Simon West jusqu'à L'Enfer du devoir de William Friedkin.
L'intrigue fonctionne comme une version affadie, à l'autre bout de la vie, du Verdict de Sidney Lumet, avec un protagoniste qui est considéré comme un poids léger dans sa profession et qui dément toutes les railleries, en faisant triompher la justice contre l'adversité du système et son propre manque de confiance. Ce conte héroïque est émaillé de moments de mise en question soi-disant profonds et d'un esprit de combat qui réserve aux vrais doutes l'habituelle beuverie, suivie du regain d'une clairvoyance et d'un courage à toute épreuve. C'est d'ailleurs à cet instant précis que Tom Cruise montre à quel point la nature assez complexe de son rôle dépasse son talent d'acteur. Une lacune guère compensée par une Demi Moore qui pédale aussi constamment au maximum de ses capacités dramatiques.
La mise en scène serviable, mais peu inspirée de Rob Reiner et la photo inutilement jolie de Robert Richardson enfermeraient le film définitivement dans l'ennui plaisant d'un drame judiciaire classique, si ce n'était pour la brillance presqu'inattendue de l'affrontement final. L'interprétation de Jack Nicholson ne se préoccupe point d'une quelconque finesse, mais son jeu quasiment caricatural du colonel Jessep insuffle une énergie vitale dans la torpeur ambiante, ne serait-ce que pendant ses trois courtes scènes.

Revu le 18 octobre 2007, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: