Jeux de l'amour et de la guerre (Les)

Jeux de l'amour et de la guerre (Les)
Titre original:Jeux de l'amour et de la guerre (Les)
Réalisateur:Arthur Hiller
Sortie:Cinéma
Durée:114 minutes
Date:11 mars 1966
Note:
En mai 1944, à quelques jours du débarquement en Normandie, l'amiral américain William Jessup s'installe à Londres. Il est accompagné par son ordonnance, le lieutenant Charles Madison, qui excelle dans la satisfaction des moindres désirs de son supérieur. Fier de sa lâcheté et nullement enclin à échanger son rôle d'homme à tout faire contre un poste au front, Madison tombe amoureux de son chauffeur anglais, la belle veuve Emily Barham. Alors que l'amour donne des ailes à Madison, le vieux amiral lui ordonne de superviser le tournage d'un film, qui mettrait en valeur le rôle de la marine dans l'opération militaire d'envergure qui se prépare.

Critique de Tootpadu

Dix-huit ans avant de se retrouver pour leur collaboration magistrale dans Victor / Victoria de Blake Edwards, Julie Andrews et James Garner avaient déjà partagé l'affiche dans cette comédie pacifiste. Cependant, la magie n'a guère opéré pendant cette première rencontre, qui pâtit sensiblement d'un scénario brouillon. Pour faire passer son message contre la guerre et ses faux héros, le scénariste Paddy Chayefsky se complique inutilement la tâche, jusqu'à parvenir à une histoire qui regorge de revirements forcés et d'actions annexes plutôt vaines.
Les Jeux de l'amour et de la guerre n'est ainsi ni enjoué, ni ne parle-t-il avec conviction des joies romantiques ou des peines de la guerre. Seul le personnage du lâche Madison retient tant soit peu notre attention, ne serait-ce que parce qu'il est rare de voir dans le cinéma américain du début des années 1960 des anti-héros opposés par principe à toute action belliqueuse. Hélas, le traitement de ce comportement atypique ne tarde pas à se torpiller lui-même, à force de vouloir satisfaire tout le monde. Plutôt que de devenir un des premiers objecteurs de conscience cinématographiques de la guerre du Viêtnam, ce personnage curieux subit les coups préjudiciables d'une surcharge de revirements arbitraires, jusqu'à tomber mollement sous l'emprise de la morale indécise du film.
Il aurait sans doute fallu une mise en scène plus inspirée que celle d'Arthur Hiller pour débroussailler la structure évasive du scénario. Le style impersonnel, voire quelconque, du réalisateur se laisse ballotter sans volonté propre là, où l'histoire avec ses éléments désordonnés veut bien le mener. La narration ne réussit ainsi jamais à conférer une signature commune à l'histoire d'amour relativement superficielle - à l'exception du règlement de comptes sous la pluie battante -, aux lubies insensées du vieil amiral, et aux blagues récurrentes, qui témoignent autant de l'esprit sexiste de l'ensemble que de son manque d'innovation pour traduire ses intentions pacifistes, nobles malgré tout.

Vu le 31 mai 2009, au Mac Mahon, en VO

Note de Tootpadu: