Avatar

Avatar
Titre original:Avatar
Réalisateur:James Cameron
Sortie:Cinéma
Durée:162 minutes
Date:16 décembre 2009
Note:
L'ancien marine Jake Sully doit remplacer au pied levé son frère jumeau assassiné, un scientifique qui était sur le point de partir sur la planète d'exploitation minière Pandora, afin d'y téléguider un avatar conçu d'après son code génétique. La société en charge de l'extraction d'un métal précieux des terres de Pandora se sert en effet de ces créatures synthétiques, mi-homme et mi-indigène, afin de maîtriser les habitants de la planète, le peuple des Na'vis. En dépit des réserves émises à son égard de la part de l'équipe des scientifiques sous la direction du docteur Grace Augustine, Jake Sully prend son nouveau rôle à bras le corps, surtout parce que son avatar lui permet d'oublier son propre état de paraplégique. Lors de la première mission en terre ennemie, son avatar est séparé de son groupe et ne doit sa survie qu'à l'aide de Neytiri, la fille du chef d'un clan des Na'vis.

Critique de Tootpadu

James Cameron est un Dieu. Rassurez-vous, ce n'est pas le fan indécrottable Mulder qui vous parle, qui a déjà décrété que ce spectacle épique était le meilleur film de l'année avant même de l'avoir vu. Il ne s'agit pas non plus d'une provocation blasphématoire, mais plutôt d'une proposition de réflexion sur l'oeuvre d'un réalisateur, qui s'était laissé célébrer en toute modestie comme le roi du monde, lors de son sacre pour Titanic, il y a douze ans déjà. En tout cas, James Cameron est un homme qui voit grand et à qui le succès commercial et parfois critique sourit dans toutes ses entreprises d'envergure. Par le biais de son retour tant attendu à la mise en scène, il s'aventure toujours plus loin sur le terrain du divertissement fastueux, puisqu'il crédibilise enfin et peut-être même définitivement l'engouement récent pour le cinéma en relief et qu'il s'autorise à créer de toutes pièces un monde magique.

Le réalisateur canadien a depuis toujours été un précurseur de l'introduction d'éléments fantastiques dans un cadre réel, comme dans ses deux Terminator. Et il nous a même plongés dans le monde mystérieux des profondeurs avec Abyss. Dans son nouveau film cependant, le mouvement s'inverse complètement. Le progrès fulgurant en termes informatiques, qui rend désormais toute chose faisable, quoique pas forcément crédible, a ouvert des horizons insoupçonnés au cinéma, dont des créateurs visionnaires comme James Cameron savent profiter amplement. Devant nos yeux ébahis, à peine voilés par les lunettes obligatoires pour se plonger à perte de vue dans l'aventure, naît un monde nouveau : énigmatique, dangereux et beau à couper le souffle. Le spectacle magnifique est encore sublimé par le fait que tout se tient. Confortablement soutenu par un budget que l'on devine colossal, l'imagination de James Cameron a pu prendre ses aises, sans pour autant descendre outre mesure au niveau bancal de l'écriture, qui entachait épisodiquement les scénarios de ses films précédents. Libérée de la plupart des contraintes propres à la conception humaine de la réalité - et surtout de celles liées à la faisabilité visuelle et technique -, la vie sur Pandora représente une mine inépuisable de découvertes enchanteresses.

L'efficacité bluffante du spectacle s'enracine cependant dans une optique de l'exploitation des biens naturels et des hommes, qui se prête essentiellement à deux axes d'interprétation. D'un côté, le triste sort des Na'vis rappelle forcément celui subi dans le passé par les Indiens d'Amérique. De l'autre, la philosophie nihiliste de la société d'exploitation des mines, sans doute une succursale de celle dans la série des Alien, ainsi que ses méthodes musclées qui ne se préoccupent point de la préservation de l'environnement, doivent probablement servir d'avertissement guère larvé à notre civilisation actuelle, qui rendra notre planète à long terme invivable si elle continue d'ignorer les signes avant-coureurs d'une catastrophe climatique. James Cameron ne s'est jamais trop distingué par la subtilité des moyens d'expression filmique avec lesquels il cherche à faire passer ses messages. Mais au moins, son prêche sur l'urgence de vivre en harmonie, avec le monde et la nature qui nous entourent, fournit une base émotionnelle solide à Avatar.

Le seul bémol de taille, qui n'est compensé ni par les effets spéciaux stupéfiants, ni par la bande originale assez peu répétitive en comparaison avec les autres partitions de James Horner, c'est la tendance du dernier tier du film à se laisser emporter par une frénésie guerrière, qui fait au mieux doublon avec les affrontements comparables de la trilogie du Seigneur des anneaux. Plus de deux heures après l'émerveillement initial face à l'emploi judicieux, voire révolutionnaire, de la 3D, le niveau limite série B des bagarres finales nous inspire presque un arrière-goût amer, alors que la majeure partie de ce divertissement splendide nous avait laissé anticiper une conclusion un peu plus mature.

Avatar
Écrit et réalisé par James Cameron
Produit par James Cameron, Jon Landau
Avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Stephen Lang, Michelle Rodriguez, Sigourney Weaver
Cinématographie : Mauro Fiore
Montage : Stephen Rivkin, John Refoua, James Cameron
Musique : James Horner
Sociétés de production : 20th Century Fox, Lightstorm Entertainment, Dune Entertainment, Ingenious Film Partners
Distribué par la 20th Century Studios (France)
Dates de ressortie : 21 septembre 2022 (France) 
Durée du film : 166 minutes

Vu le 11 décembre 2009, au Gaumont Marignan, Salle 3

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

A mes parents, qui m’ont transmis leur passion pour le cinéma

En 2008 sortait sur nos écrans The Dark knight Le Chevalier noir qui fut pour moi à bien des égards le film de l'année. Un réalisateur surdoué (Christopher Nolan) avait réussi à recréer Batman Dark knight, un héros torturé par son passé et qui se vouait à faire régner l'ordre dans une ville gangrenée par la violence. Ce réalisateur s'était entouré d'excellents comédiens (Christian Bale, Heath Ledger) et avait pu s'appuyer sur un scénario brillant, ainsi que sur des effets spéciaux, qui étaient uniquement présents pour servir l'histoire et non, comme très souvent, pour colmater les failles d'un scénario linéaire et guère réussi. Cette année, j'attendais avec impatience le film qui serait pour moi le film de l'année. Le retour de James Cameron derrière la caméra, après Titanic en 1997 et des documentaires très réussis sur la faune aquatique et sur ce paquebot, annonçait ce phénomène.

De film en film, James Cameron signe une filmographie parfaite. Chacun de ses films (Aliens, Terminator, Abyss, True lies) témoigne de son immense talent de scénariste et surtout de ses qualités hors normes de réalisateur. Avatar est une histoire qui lui tenait à coeur depuis très longtemps et il a attendu que les effets spéciaux lui permettent de servir son histoire pour lancer la production de ce film. Heureux lui a pris, car les spectateurs ont la chance de découvrir une histoire universelle et superbement campée et surtout servie par des effets spéciaux révolutionnaires.

Avatar n'est pas seulement une révolution, mais une multitude de révolutions, comparable au passage du noir et blanc à la couleur. Le réalisateur s'appuie sur des effets spéciaux inédits, filmés via une caméra révolutionnaire et construite spécialement pour les besoins de ce film (la Simul Cam) et un nouveau système pour rendre la 3D optimale (Reality Camera System - également appelée RCS ou Cameron/Pace Fusion). L'objectif de transcender l'immersion du spectateur dans son film est une pure réussite. De nouveau, James Cameron dirige de main de maître l'ensemble de son casting et nous livre ainsi une histoire universelle sur les thèmes de la liberté et de l'écologie. Avatar pourrait ainsi apparaître comme le film ultime de ce réalisateur. Il est ainsi très intéressant de voir que ce film regroupe une multitude d'éléments déjà présents dans ses films précédents et dans les scénarios sur lesquels il a travaillé. Ce film repose sur l'affrontement entre des marines et un milieu hostile (comme dans Aliens Le Retour mais de manière inversée, les marines n'ayant pas ici le bon rôle). L'apprentissage de Jake Sully parmi les Na'vi nous renvoie à Point Break dont James Cameron avait été le producteur exécutif. Les scènes de guerre dans le film nous renvoient directement aux scènes de combat de Rambo II (scène de l'hélicoptère en particulier). L'affrontement Na'vi / machines nous renvoie à Terminator. Ce n'est pas non plus un hasard si nous retrouvons dans ce film Sigourney Weaver, qui fut l'héroïne de Aliens Le Retour.

A de multiples passages, ce film m'a rappelé aussi le très beau film de Kevin Costner Danse avec les loups, où un soldat luttant contre les Indiens est recueilli par eux et apprend leur us et coutumes, jusqu'à se rendre compte qu'il n'est pas dans le bon camp. Avatar montre bien que l'espèce humaine court à sa perte inexorable, car elle ne respecte plus les forces de la nature. La grande force de ce film est que l'on sent que James Cameron a véritablement créé un écosystème réaliste pour élaborer Pandora. Chaque détail de son film montre que rien n'est laissé au hasard. S'il a fallu autant de temps à James Cameron pour nous présenter son nouveau film, c'est qu'il a voulu faire d'Avatar son Star Wars. George Lucas et James Cameron ont ainsi la même vision de la science-fiction et du Cinéma. Le premier a transcendé en 1977 le Cinéma en nous livrant une space opéra avec des effets spéciaux spectaculaires et révolutionnaires. De la même manière, Avatar en met plein la vue aux spectateurs en utilisant la 3D, le format IMAX et en nous attachant à notre fauteuil pendant deux heures quarante non stop. Le temps n'a jamais passé aussi vite pendant un film et le spectateur n'aura qu'une envie après avoir vu ce pur chef d'oeuvre : y retourner une autre fois.

Avatar peut être ainsi vu comme le plus bel hommage que James Cameron rend au Cinéma. Son film est à la fois un film de guerre, un film de science-fiction, un film d'action, un western moderne et surtout une belle romance. Si vous avez adoré comme moi Titanic, Avatar va vous ravir au possible et vous transmettre la passion pour retrouver nos belles salles obscures. Samedi 19 décembre en allant découvrir ce film, j'ai eu le plaisir de voir la plus longue file d'attente que j'ai pu voir depuis très, très longtemps, quarante minutes avant le début de la séance. Toutes les séances ont été prises d'assaut à mon Gaumont du Disney Village et les trois salles n'ont pas suffi à satisfaire la demande du public. Si l'Académie des Oscars ne remet pas au moins quatre de ses prix (effets spéciaux, réalisateur, scénario, film) en qualité de reconnaissance à ce film, cela ne serait plus à rien comprendre. En attendant cette cérémonie, celle des Golden Globes devrait rendre hommage à ce brillant artiste qu'est James Cameron.

Enfin, James Cameron avait dit ouvertement lors d'une interview pour la presse que si Avatar n'était pas un grand succès, il se tirerait une balle. Heureusement pour lui et ses nombreux fans passionnés de cinéma, Avatar est de loin le meilleur film de cette année : un hymne à la vie, un film intergénérationnel, un pur chef d'oeuvre ! J'espère maintenant qu'il ne faudra pas attendre encore onze ans pour découvrir son nouveau film révolutionnaire, Battle Angel (?).

Merci James Cameron pour ce très beau cadeau de Noël que vous faites aux spectateurs du monde entier !

Avatar
Écrit et réalisé par James Cameron
Produit par James Cameron, Jon Landau
Avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Stephen Lang, Michelle Rodriguez, Sigourney Weaver
Cinématographie : Mauro Fiore
Montage : Stephen Rivkin, John Refoua, James Cameron
Musique : James Horner
Sociétés de production : 20th Century Fox, Lightstorm Entertainment, Dune Entertainment, Ingenious Film Partners
Distribué par la 20th Century Studios (France)
Dates de ressortie : 21 septembre 2022 (France) 
Durée du film : 166 minutes

Vu le 19 décembre 2009, au Gaumont Disney Village, Salle 11
Revu le 20 septembre 2022 au Pathé Beaugrenelle, Salle dolby

 

Note de Mulder: