Winter vacation

Winter vacation
Titre original:Winter vacation
Réalisateur:Li Hongqi
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:23 février 2011
Note:
Pendant les derniers jours des vacances d’hiver, un groupe d’adolescents donne libre cours à l’oisiveté. Entre des conversations aux sujets plus ou moins essentiels et des déambulations à travers les rues désertes de leur petite ville du nord de la Chine, ces jeunes attendent sans état d’âme le retour en classe.

Critique de Tootpadu

Il n’y a rien de plus frustrant pour nous que l’impression de passer à côté de l’humour d’un film, dont la forme dépouillée dément en même temps toute aspiration subversive. Le troisième film du poète chinois Li Hongqi est en effet un drôle d’oiseau cinématographique : une sorte de symbiose pleine de promesses, mais en fin de compte décevante, entre la narration très sobre propre au cinéma chinois récent et un ton dérisoire qui investit ses personnages d’un recul désabusé par rapport à leur condition sociale modeste.
D’emblée, Winter vacation met la patience du spectateur à rude épreuve, avec ses longs plans et ses motifs sonores récurrents. Tout l’ennui de l’environnement hivernal s’abat ainsi sans ménagement sur nous. Ce n’est pourtant pas la forme exigeante du film qui nous a contrariés, mais le contenu absurde que le réalisateur cherche à véhiculer à travers elle. L’humour pince-sans-rire avec lequel les liens entre les adolescents avachis se font et se défont ne déclenche à aucun moment ne serait-ce qu’un assouplissement passager de la rigidité de la narration.
Nous sommes donc bien conscients que les propos parfois irrationnels des jeunes sont censés nous faire rire. Dans les meilleurs des cas, ce n’est toutefois qu’un rire jaune qu’ils provoquent chez nous, face à cette occasion manquée – voire condamnée d’avance à l’échec – de jeter un regard ironique sur la province chinoise d’aujourd’hui par le biais d’une narration complètement détachée. Le dernier plan, avec ces élèves toujours prisonniers d’une passivité lénifiante sur fond d’une musique aux accents agressifs, est ainsi symptomatique de ce film qui n’aboutit à rien, à force de vouloir briller à la fois sur le tableau du réalisme social et sur celui, diamétralement opposé, de son détournement par un humour particulier.

Vu le 8 février 2011, au Reflet Médicis, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: