Titre original: | Un baiser papillon |
Réalisateur: | Karine Silla |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 102 minutes |
Date: | 01 juin 2011 |
Note: |
La première chose qui a capté toute mon attention est la pureté et le réalisme qui se ressentent dès la première scène. Ce film choral parle de la vie, du secret que chacun garde enfoui au fond de soi comme une croix trop lourde à porter. Une maladie sans rémission possible, le fait de ne pouvoir transmettre la vie, un secret de famille : ces choses de la vie qui nous rendent plus forts pour pouvoir vivre en surmontant cette fatalité. Ce film est comme une peinture de l'atelier de Billie : limpide et stylisée.
La réalisatrice et scénariste, compagne de l'acteur principal Vincent Perez, livre avec ce premier film une vision de notre société actuelle et surtout quatre beaux portraits de femmes. L'infirmière interprétée par Cécile De France est en plein doute existentiel entre son fils insomniaque et son mari qui la délaisse. Billie, interprétée par Valéria Golino, est atteinte d'une maladie incurable et se prépare à partir doucement, car elle sait qu'il est trop tard pour espérer un miracle. Son mari, interprété par l'un de nos meilleurs acteurs français, et leurs deux filles en apprenant cela sont effondrées, car perdre un être cher est une douleur profonde. Marie (Elsa Zylberstein) qui n'arrive pas à avoir un enfant est délaissée par son amant chef d'orchestre. Cette actrice émérite veut lutter contre sa fatalité. Enfin Natalya, une fille de l'est est une femme de la nuit qui, face à ses dettes, n'a pas d'autre possibilité facile de se donner.
Sa rencontre avec Paul va lui redonner un espoir. Chacun des personnages principaux est décrit avec finesse, clairvoyance et un souci du détail. Chacune de ces femmes semble être une partie du moi profond de la réalisatrice. Karine Silla donne non seulement un rôle sur mesure et brillant à Vincent Perez, elle dirige surtout son casting de main de maître.
Loin de l'image théâtrale que pourrait donner un tel film, son premier film est tel un papillon un hymne à l'amour de son prochain, un film en mouvement perpétuel où les personnages s'ouvrent et se ferment à eux-mêmes et aux autres (comme elle décrit si bien cette notion de baiser papillon). Ce film évoque notre colère intérieure, cette rage de vivre, nos croyances profondes (volonté, travail, miracle).
Après le brillant exercice de style The Tree of life, EuropaCorp distribue une œuvre pure et touchante, qui fait ressortir notre humanité. Rares sont les premiers films français aussi émouvants, sincères et touchants. Un premier film à découvrir d'urgence !
Vu le 25 mai 2011, à la Salle Europa
Note de Mulder: