Voyage fantastique (Le)

Voyage fantastique (Le)
Titre original:Voyage fantastique (Le)
Réalisateur:Richard Fleischer
Sortie:Cinéma
Durée:101 minutes
Date:00 janvier 1967
Note:
Le savant Jan Benes s'est rendu aux autorités américaines, afin de les faire profiter d'une formule scientifique d'une immense portée militaire et politique. Mais juste après son arrivée, il tombe dans un guet-apens et est sérieusement blessé. Dans le coma et souffrant d'une hémorragie cérébrale, Benes ne peut être sauvé que par une intervention chirurgicale ultra-sophistiquée. Quatre scientifiques et l'agent Grant vont en effet devoir pénétrer à l'intérieur du corps du malade, à bord d'un sous-marin rétréci, et opérer son cerveau de l'intérieur. Le temps presse, puisque le procédé de rétrécissement ne fonctionne que pendant une heure.

Critique de Tootpadu

Le sujet de ce film fantastique n'a rien perdu de sa fascination, même quarante ans après sa réalisation. La découverte du corps humain de l'intérieur a même été poussée un peu plus loin techniquement à travers les deux remakes officieux et comiques que sont L'Aventure intérieure de Joe Dante et Osmosis Jones des frères Farrelly. Pouvoir se déplacer dans les veines propres à chaque être humain relève en effet du plus pur délire fantastique, bien que l'avancement de la médecine microscopique ces quarante dernières années ait bridé quelque peu l'imagination.
Les effets ont alors beau accuser leur âge dans cette production tout de même prestigieuse, le pouvoir d'évocation du décor littéralement humain reste inchangé. Techniquement, les effets spéciaux n'ont plus rien de bluffant de nos jours, et ils paraissent même peu inventifs si l'on considère les prouesses incomparables d'un 2001 à peine deux ans plus tard. Mais en dessous de toutes les invraisemblances scientifiques et les raccourcis scénaristiques simplistes, le spectacle demeure intact grâce à une esthétique imprégnée des années 1960 et à l'aspect aventurier de l'entreprise.
La mise en scène de Richard Fleischer fait preuve d'une solidité infaillible qui navigue aisément à travers les imperfections de l'histoire. La tension résulte alors plus du respect méticuleux de la narration en temps réel, que d'une esbroufe destinée à rendre les faits relatés plus dramatiques. Si ce n'était pour les trous énormes et réguliers de l'intrigue, le ton factuel et sobre de Fleischer serait encore plus adéquat. Mais vu les lacunes d'une histoire qui ne se soucie même pas du devenir de son enjeu principal, la réalisation sert de béquille principale, avant une interprétation peu sollicitée et des décors et effets forcément dépaysants, à un film qui serait bien moins solide et divertissant sans elle.

Revu le 16 juin 2006, à la Cinémathèque Française, Salle Henri Langlois, en VO

Note de Tootpadu: