Titre original: | Citadel |
Réalisateur: | Ciaran Foy |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 84 minutes |
Date: | 11 septembre 2013 |
Note: |
Tommy et sa femme Joanne, enceinte de leur premier enfant, sont sur le point de quitter leur appartement dans une tour vétuste, afin de commencer une nouvelle vie ailleurs. Mais quand Tommy monte une dernière fois dans l’ascenseur, il devient le témoin impuissant de l’agression sauvage de sa femme par trois gamins abandonnés à eux-mêmes, qui traînent dans le quartier. Plongée dans un coma profond, Joanne donne naissance à la petite Elsa, dont Tommy s’occupe du mieux qu’il le peut. Car l’attaque l’a rendu hautement agoraphobe et peureux, une condition handicapante qu’il espère laisser derrière lui en quittant cette banlieue déserte et en attente de démolition, où les bandes d’enfants font la loi.
Vu le 18 novembre 2012, au Paramount Opéra, Salle 2, en VO
Note de Tootpadu:
Citadel renvoie ainsi aux films Chromosome 13 de David Cronenberg concernant ces mutants se nourrissant de la peur qu’ils engendrent et tuant uniquement par simple plaisir, mais aussi notamment au film de John Carpenter Assault. Ce film nous présente donc une ville de l’Irlande gangrenée par la pauvreté et où une jeune bande de mutants fait régner la peur à ceux qui y résident encore. Le personnage principal est un jeune père de famille, Tommy qui bascule dans l’agoraphobie la plus totale, suite à l’agression mortelle de sa femme enceinte par un gang ultra violent et monstrueux. Seul avec sa jeune fille, il devra survivre à tout prix et aller jusqu’à affronter sa peur la plus viscérale lorsque sa fille se fera kidnapper par cette horde mutante et sauvage.
Les films qui nous émergent totalement dans la peur sont très rares et en nous présentant un jeune père de famille agoraphobe, le réalisateur nous attache dès la première minute de ce film et nous cloue littéralement sur notre fauteuil jusqu’à l’apparition du générique de fin. Le réalisateur signe également le scénario de son premier film et non seulement rend hommage aux maîtres de l’épouvante, mais également pose sa propre pierre à l’édifice. Cette région abandonnée qu’il filme de manière magistrale, cette pénétration en plein nid mutant resteront longtemps dans nos mémoires comme des visions de l’enfer sur Terre. Plus le héros va traverser cet immeuble lugubre, plus il guérira ses blessures et vaincra sa peur pour sauver l’être qu’il aime le plus au monde.
Citadel fait de l’enfant, d’habitude représentation de l’innocence, l’instrument de pure terreur. Ces véritables monstres mutants qui ont grandi comme des animaux s’apparentent plus à des démons, voire des zombies qu’à des êtres humains. Avec peu de moyens, le réalisateur nous effraie totalement par leur vision, leur haine pour les êtres humains, qui ont peur de sortir sous peine de mourir. Ce n’est pas que le personnage principal qui souffre de cette peur de l’extérieur, c’est également toute la salle qui retient sa respiration au fur et à mesure que celui-ci pénètre dans la noirceur la plus totale.
Citadel s’impose comme un film choc, puissant et lyrique, comme un film de survie et nous donne envie de vivre pleinement notre existence en sortant de la salle. Pour cela, le film ne peut que mériter nos applaudissements et ceux-ci furent longs dans la salle 2 du Gaumont Opéra Capucines, ce dimanche 18 novembre. A ce jour, ce film est celui qui mérite le grand prix du festival.
Vu le 18 novembre 2012, au Paramount Opéra, Salle 2, en VO
Note de Mulder: