Intolérable cruauté

Intolérable cruauté
Titre original:Intolérable cruauté
Réalisateur:Joel Coen
Sortie:Cinéma
Durée:99 minutes
Date:19 novembre 2003
Note:
Miles Massey est l'avocat que l'on s'arrache quand on veut divorcer. Sa renommée et son train de vie témoignent de sa remarquable réussite. Mais Miles s'ennuie. Il ne va pas tarder à trouver un cas à sa mesure. Marylin Rexroth, future ex-femme d'un richissime investisseur immobilier pris en flagrant délit d'adultère, comptait profiter de la vie et d'une belle pension. Mais Miles réussit à dispenser son client du moindre dédommagement. Décidée à se venger, la jeune femme épouse aussitôt un magnat du pétrole. Entre Miles et Marylin commence alors un match où tous les coups sont permis.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Une démonstration permanente de classe, cette comédie loufoque nous laisse pourtant un peu sur notre faim. Certes, il y a le scénario bien ficelé avec un nombre important de revirements dont la prévisibilité même fait son charme, les interprétations séduisantes de George Clooney (qui devrait persévérer davantage dans sa collaboration avec les frères Coen qu'avec Steven Soderbergh) et Catherine Zeta-Jones (plus belle que jamais) et une mise en scène chévronnée, et quand même, le résultat final sent trop l'école 'bon enfant' pour remporter notre adhésion complète.
Car, ce qui distingue le cinéma de Joel et Ethan Coen, c'est leur univers décalé avec ses personnages un brin fous et ses décors en rapport étroit avec les états d'âme des protagonistes, le tout savamment équilibré par une maîtrise sans faille de l'outil cinématographique. Ainsi, "Miller's Crossing" est un des meilleurs films de gangsters grâce à l'efficacité de la mise en scène et la cruauté du scénario, "Le Grand Saut" intrigue, en dépit de l'abondance des moyens, par son côté enfantin, "Fargo", le chef-d'oeuvre du corpus, est une étude cinglante de la condition humaine sur fond d'une enquête rocambolesque, et la photo brillante de "The Barber" n'est que l'écho déformé de la vie insignifiante du héro meurtrier. Nous n'allons pas aborder chaque film des Coen ici, faute de place, même si leur travail se distingue plus par sa qualité que par la quantité. Toutefois, dans chacun d'entre eux, le ton était indubitablement décalé, voire hystérique, comme pour mieux s'approprier un contexte de production de plus en plus aisé, au point de devenir consensuel.
Hélas, dans ce film-ci, d'ailleurs co-financé par les soins d'un certain Brian Grazer, un des producteurs les plus puissants de Hollywood, ce fameux coup de pied à la convention est largement absent. On y trouve au mieux deux personnages dignes de l'univers des Coen, alors que les deux rôles principaux ne se démarquent guère par une originalité de caractère, ni même par un surplus d'humanité.

Vu le 21 novembre 2003, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 31, en VO

Note de Tootpadu: