Love actually

Love actually
Titre original:Love actually
Réalisateur:Richard Curtis
Sortie:Cinéma
Durée:132 minutes
Date:03 décembre 2003
Note:
L\'amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts... Pour le nouveau Premier Ministre britannique, il va prendre la jolie forme d\'une jeune collaboratrice. Pour l\'écrivain au coeur brisé parti se réfugier dans le sud de la France, il surgira d\'un lac. Il s\'éloigne de cette femme qui, installée dans une vie de couple ronronnante, suspecte soudain son mari de songer à une autre. Il se cache derrière les faux-semblants de ce meilleur ami qui aurait bien voulu être autre chose que le témoin du mariage de celle qu\'il aime. Pour ce veuf et son beau-fils, pour cette jeune femme qui adore son collègue, l\'amour est l\'enjeu, le but, mais également la source d\'innombrables complications. En cette veille de Noël à Londres, ces vies et ces amours vont se croiser, se frôler et se confronter...
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes soins.

Je dédie cette critique à une petite anglaise que j\'ai rencontré récemment.

Richard Curtis a décidément le don pour nous redonner le coeur léger. Il sait subtilement approfondir le caractère de ses personnages, toujours en réelle adéquation avec nos propres émotions. On en ressort donc rempli d\'espoir et de bons sentiments. Ce film est donc une petite merveille remplie d\'amour (je parle d\'amour sous toutes ses formes) et qui embellit de manière plus que positive nos journées un peu trop souvent grises.

A la manière d\'Altman, Richard Curtis mélange une dizaine d\'histoires reliées les unes aux autres par leurs protagonistes. Ces histoires sont toutes standards, déjà vues, relativement courtes. On sait pertinemment comment elles vont finir, et là n\'est pas le sujet du film. Le talent de Richard Curtis, scénariste de Notting Hill et de Four Weddings and a Funeral, c\'est le charme. Sur une base aussi simple, il propose deux heures un quart de pellicule remplie d\'amour et d\'humanité. C\'est toute la réussite de Love Actually.

Avec succès, le scénariste-réalisateur passe d\'une histoire à l\'autre, bénéficiant pour les rendre crédibles d\'un casting impressionnant et parfait. Du lot, on sortira quelques acteurs et actrices : Bill Nighy en chanteur de rock sur le retour (qui lance le film d\'une première scène fort drôle), Emma Thompson (toujours fantastique), Liam Neeson (qui fait passer une tendresse immense en quelques scènes) ou encore Alan Rickman et Rowan Atkinson (dont la scène d\'emballage du cadeau est un pur moment de bonheur). Plus le film avance, plus les histoires s\'approchent de leur mais tellement jolies apothéoses.

La touche Curtis n\'a rien perdu de son acuité (tout est bien vu, rien ne sonne faux) et de son efficace sensibilité (tout humain normalement constitué trouvera histoire à son pied et lâchera au moins une larme et quelques rires). En conséquent, un réalisateur dont la carrière est à suivre...

La séquence où l\'on voit Hugh Grant entrain de danser sur l\'air des Girls Aloud \"Jump (For My Love)\", nous rappelle le génialissime moment de \"Risky Business\" où l\'on voyait Tom Cruise danser dans la maison de ses parents. Tout simplement le plaisir à l\'état pur. Quant à Keira Knightley elle mérite largement son titre de révélation de l\'année tellement chaque fois où elle apparaît à l\'écran, nous nous sentons prêt à tout pour elle

De plus, le film est appuyé par une B.O d\'excellente facture, ceci est donc... Courez dans la salle la plus proche !

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

C\'est un amour aseptisé que nous propose cette comédie romantique au niveau des romans de gare. A commencer par son échantillon de personnages, tous ou presque blancs (les deux seuls noirs ont les rôles peu enviables de cocu et de récupérateur des restes du voyage de son ami aux Etats-Unis), de classe moyenne (pas de pauvres ici, à moins que l\'on considère quelqu\'un qui travaille pour le premier ministre et qui habite dans le coin pourri d\'une banlieue plutôt respectable comme démuni), hétéros (à la limite, il vaut encore mieux cela qu\'un pauvre gay de service, surchargé de clichés) et adeptes d\'une définition de l\'amour très borné. Car les ébats prétenduement amoureux d\'une demi-douzaine d\'individus suivent tous le même schéma désespérément éculé, prenant comme point de départ un béguin à peine avoué et se terminant, pour la plupart, dans un bonheur de couple exemplaire. Au-delà de la structure décousue du film, c\'est cette répétition de formules très similaires qui rend son propos indigeste et manipulateur, au lieu d\'être - peut-on rêver - un état des lieux légér mais pertinent de l\'amour en notre temps.
Cependant, tout n\'est pas à jeter, puisque, en dehors des objets de fantasme pour tout un chacun (que ce soit Keira Knightley ou Rodrigo Santoro, il y en a pour tous les goûts), au moins un couple mérite notre attention, dans ce marasme sans concept. Dans leur troisième film ensemble, Emma Thompson et Alan Rickman constituent le seul espoir d\'un amour adulte, qui dure, face à des coups de foudre dont même le petit benjamin de l\'ensemble est capable. Enfin, un monde gouverné par Hugh Grant et Billy Bob Thornton ne sera probablement pas plus mauvais que celui dirigé par les Bush et autres Blair de notre époque.
Sinon, de l\'eau de rose rance qui n\'est donc forcément pas de notre goût !

Vu le 2 janvier 2004, à l\'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 12, en VO

Note de Tootpadu: