Space Cowboys

Space Cowboys
Titre original:Space Cowboys
Réalisateur:Clint Eastwood
Sortie:Cinéma
Durée:130 minutes
Date:06 septembre 2000
Note:
Dans les années 1950, les quatres pilotes de l'équipe "Daedalus" étaient les meilleurs, prédestinés à être les premiers hommes dans l'espace, jusqu'à ce qu'un singe les dévance. Quarante ans plus tard, la NASA est obligé de récupérer un satellite russe vétuste, équipé d'un système de guidage conçu par Frank Corvin, le chef de Daedalus. Ce dernier accepte de partir enfin dans l'espace, à condition de pouvoir emmener son équipe initiale, des hommes à la retraite mais prêts pour une dernière aventure.

Critique de Tootpadu

A l'exception de ses quelques coups de maître (comme Bird, Chasseur blanc, coeur noir et Impitoyable), Clint Eastwood est avant tout un réalisateur d'une remarquable solidité. En enchaînant plus ou moins un film par an depuis les années 1970, il s'est créé une filmographie impressionnante par sa qualité constante, qui garde un ton très humain, très posé même dans ses efforts les plus modestes (comme le récent True Crime). Dans l'histoire du cinéma, Eastwood serait alors à rapprocher d'un John Ford ou d'un John Huston, à la fois par son style, ferme mais pas tellement marqué, et par ses thèmes, la masculinité en question.
Avec ce film attachant sur des papies dans l'espace, il aborde le sujet de la vieillesse - d'ailleurs une constante dans son oeuvre depuis bien longtemps - d'un point de vue optimiste, voire comique. Les aléas de l'âge sont en effet particulièrement mis en valeur, mais de façon à les mettre en concurrence avec les imperfections de la jeunesse, le tout sur le motif récurrent des vieux hommes qui sont au fond restés des gamins. En effet, le rapport à l'âge, et par conséquent, à la vie et à la mort, fait l'objet d'une considération très détendue et ironique, n'en déplaise à l'agitation du personnage d'Eastwood, un prototype du héros têtu et irascible, mais au coeur en or. Plus une célébration insouciante de la vieillesse vigoureuse qu'une méditation profonde sur des questions existentielles, le film n'apporte peut-être pas d'observations sidérantes, mais il prend au moins son temps à mettre en valeur une denrée rare sur les écrans de cinéma, les gens du troisième âge qui n'ont point oublié leurs rêves ... d'où probablement son succès, notamment aux Etats-Unis.
D'une structure en trois parties (dix minutes dans les années 1950 et après à peu près une heure pour les préparatifs et une autre pour la mission dans l'espace) solide, mais un peu trop morcelée - sans parler de l'effet toujours aussi gênant d'avoir les jeunes acteurs doublés par leurs aïeux -, ce film d'une envergure exceptionnelle pour l'univers d'Eastwood généralement plus intimiste constitue un divertissement très appréciable. Grâce au charme glorieusement désuet des quatre vedettes et d'une distribution secondaire respectable (à l'exception de Marcia Gay Harden qui en fait curieusement trop ici, surtout dans la séquence du show de Jay Leno), les quelques imperfections du scénario sont vite oubliées. Qu'importe en effet, que les explications techniques pour le sauvetage sont très nébuleux (même à la troisième ou quatrième vision on peine toujours à tout comprendre) et que le film fonctionne plus comme une collection de touches ingénieuses qu'en tant qu'oeuvre épique, si l'on peut admirer Clint Eastwood, Donald Sutherland et James Garner (et Tommy Lee Jones, évidemment, mais qui est d'au moins dix ans plus jeune que les autres) dans toute leur gloire d'hommes mûrs !

Revu le 14 avril 2005, au Max Linder, en VO

Note de Tootpadu: