Ma vie sans moi

Ma vie sans moi
Titre original:Ma vie sans moi
Réalisateur:Isabel Coixet
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:24 décembre 2003
Note:
Ann est une jeune mère de deux filles, heureuse en dépit de sa vie sans éclats, entre le travail de nettoyage la nuit à l'université et sa caravane qu'elle habite avec sa famille dans le jardin de sa mère. Tout s'effondre lorsqu'on lui apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur incurable et qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Elle dresse alors une liste de choses à faire avant de s'en aller.

Critique de Tootpadu

A partir d'une histoire déprimante, la réalisatrice Isabel Coixet nous présente un film qui transmet malgré tout un message d'espoir et d'affirmation de la vie. Toutefois, son impact émotionnel est loin d'être exceptionnel; la faute à une réalisation trop alambiquée et une interprétation qui ne parait pas tout à fait à la hauteur du fardeau qui lui revient. Il est en effet parlant que la séquence la plus éprouvante est celle des jumeaux siamois, filmé pour une fois de façon sobre, qui est pleine d'humanité alors qu'elle se base sur un détail annexe du drame principal.
Ce n'est pas que la distribution trop reconnue (des acteurs de renom jusque dans les petits rôles) joue mal, c'est plutôt qu'ils ne réussissent pas à insuffler un air d'humanité nécessaire à rendre touchant ce drame triste mais banal. A aucun moment nous arrivons à nous identifier réellement avec cette femme à peine adulte dont la vie est déjà terminée, constamment tenus à distance par une réalisation qui ne trouve pas le ton juste. Ainsi, des scènes qui auraient pu avoir une portée profonde et lyrique, tels l'enregistrement des messages d'anniversaire ou la danse dans le supermarché, passent sans laisser de trace, plombées qu'elles sont par des maniérismes comme des ralentis inutiles et l'abus de la voix off.
Parmi la petite dizaine d'acteurs, nous sommes le plus ravis de retrouver Leonor Watling, à la hauteur de son rôle dans "Parle avec elle", et Mark Ruffalo qui court néanmoins le risque d'être trop souvent employé en tant que jeune homme paumé, mais sensible, une case bien trop limitée pour ses talents. Hélas, Sarah Polley, magnifique dans "De beaux lendemains", n'arrive point à convaincre ici.

Vu le 2 janvier 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 9, en VO

Note de Tootpadu: