Captain America Le Soldat de l'hiver

Captain America Le Soldat de l'hiver
Titre original:Captain America Le Soldat de l'hiver
Réalisateur:Anthony Russo, Joe Russo
Sortie:Cinéma
Durée:136 minutes
Date:26 mars 2014
Note:

Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s'adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d'intrigues qui met le monde en danger. S'associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l'étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l'aide d'un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi - le Soldat de l'Hiver.

Critique de Tootpadu

Après ses premières aventures, qui étaient essentiellement un grand spectacle à la gloire de l’Amérique d’antan, Capitain America fait quasiment un volte-face avec les deuxièmes, qui collent de près à l’actualité. Non, on n’y parle pas de la crise en Crimée, bien sûr, ni de la résurgence des fantômes de la Guerre froide. D’un parce que le cinéma hollywoodien avec sa lourde machine logistique n’a jamais été si réactif et de deux, parce que les intérêts américains ne sont pas vraiment mis en danger par cette offensive russe. Néanmoins, il serait extrêmement difficile de passer à côté des références au scandale récent autour de la surveillance omniprésente par les services secrets américains, déclenché par les révélations d’Edward Snowden. Le dispositif répressif mis en place par les méchants du film apparaît comme une surenchère de la volonté de tout réguler et d’exterminer les adversaires potentiels avant même qu’ils n’agissent, cela va de soi. Hélas, nous sommes déjà partiellement dans ce beau monde futuriste de la privation des libertés fondamentales. Car à quoi cela sert-il d’enregistrer nos moindres faits et gestes, si ce n’est pour vérifier si nous sommes des éléments subversifs dont il faudrait se débarrasser le moment venu ?

Le remède dans l’univers Marvel à pareille paranoïa est un divertissement tonitruant, qui respecte toutes les règles des films de super-héros, sans en révolutionner aucune. C’est en effet toujours la même rengaine que nous ressortent les frères Russo, avec une fulgurance dans les scènes d’action qui s’appuie plus sur la vieille répartition manichéenne des rôles que sur une lecture plus nuancée des rapports de force. On ne dirait pas vraiment que c’est de l’ennui que nous inspirent les affrontements auxquels le héros pratiquement invincible est mêlé. Il y en a même de très bons, comme sa façon musclée de mettre l’équipage entier des pirates hors d’état de nuire en quelques minutes au début du film. Mais dans l’ensemble, on se sent plutôt comme le nouvel acolyte du protagoniste, qui le voit le dépasser à plusieurs reprises pendant leur footing matinal. Nous avons bien compris que Captain America est le meilleur et le plus fort. Cette suprématie intouchable commence toutefois à devenir lassante, puisque elle influe directement sur les enjeux dramatiques de l’intrigue, d’emblée très prévisible.

Le propos vaguement militant du récit en faveur d’une plus grande transparence, exprimée également par le biais d’un clin d’œil à l’activité de WikiLeaks, est donc véhiculé par un film d’action qui ne pourrait pas être plus convenu dans sa forme. Quelques maladresses du montage et une narration parfois trop elliptique mises à part, il n’y a rien à redire contre l’efficacité et la solidité de l’exécution formelle. Mais la question que nous nous posons déjà depuis un certain temps perdure, voire devient de plus en plus pressante : combien de temps encore, avant que cette recette des films de super-héros ne devienne complètement creuse ou que le public n’en ait marre de devoir se contenter d’une seule et unique formule de divertissement, tout à fait interchangeable peu importe quel héros de l’écurie Marvel mène le combat ?

 

Vu le 12 mars 2014, au Gaumont Marignan, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Le personnage Captain America est apparu pour la première fois en décembre 1940 et c’était la création des auteurs Jack Kirby et Joe Simon. Ce personnage est l’un des préférés de la maison des idées (Marvel). Il faut la source importante de bons nombres de comics narrant aussi bien ses aventures en solo, en équipe avec Bucky ou Le Faucon mais également dans l’équipe des Avengers. La première adaptation live de ses aventures remonte à 1979 dans le téléfilm réalisé par Rod Holcomb puis sa suite Captain America 2 la même année. On passera sur la version de 1990 de Albert Pyun totalement ratée et guère en relation avec l’esprit du Comics. Il fallut réellement attendre 2011 pour obtenir un excellent divertissement et faire de Chris Evans la parfaite représentation de Captain America dans le film réalisé par Joe Johnston (directeur artistique sur la première Saga de Star Wars ainsi que les deux premiers films d’une autre saga culte Indiana Jones). Ce film présentait donc les origines de Steven Rogers et comment il devint le fameux super soldat. Ce film non seulement était fidèle à l’esprit du comics mais également nous présentait un grand film d’aventures parfaitement maîtrisé. En 2012, le personnage de Captain America apparu comme l’un des héros principaux du film Avengers et en 2013 lors d’une courte scène dans laquelle Loki prit son apparence dans le film Thor : le monde des ténèbres d’Alan Taylor.
 
Marvel Studios a réussi le pari de créer un univers cinématographique dans lequel les personnages de comics tant appréciés peuvent vivre aussi bien leurs aventures en solo qu’en équipe. Le fait d’implanter ces personnages dans un monde réaliste à la manière de la série de comics Ultimate permit d’obtenir une certaine homogénéité et de s’appuyer sur des comédiens aguerris et maîtrisant parfaitement leur personnage. De la manière que le comédien Robert Downey Jr personnalise à la perfection Tony Stark, Chris Evans est Captain America
 
Captain America, le soldat de l'hiver est sans aucun doute l’un des films les plus attendus de l’année et l’excellente bande annonce présentée le 24 octobre dernier nous annonçait un film d’espionnage aussi spectaculaire que respectueux du comics mettant en scène le fameux Soldat de l’hiver. Hormis certains détails, ce personnage est toujours interprété par le fidèle ami de Steve Rogers Bucky qui était supposé être mort suite à son saut d’un train circulant sur un pont suspendu. Comme dans le comics, Bucky gravement blessé et amnésique fut placé en cryostace et se vit greffé un bras cybernétique et devint un assassin du KGB (Hydra) réveillé de son hibernation par intervalle pour accomplir des meurtres. Ceux qui sont férus de comics Marvel ne pourront qu’apprécier ce film très spectaculaire mais n’oubliant pas de se reposer sur un scénario parfaitement maîtrisé et rappelant dans sa conception les serials.
 
Alors que le premier volet Captain America: First Avenger se passait pendant la seconde guerre mondiale et prenait fin de nos jours, ce film se passe de nos jours et montre ainsi un super héros se trouvant dans une période qu’il ne maîtrise pas et dont la nouvelle technologie le force à s’adapter en permanence. Les scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely sont de retour également pour ce second volet et l’histoire qu’il propose n’est plus une histoire digne d’Indiana Jones ou des sérials des années 40 mais un vrai film d’espionnage dans la mouvance d’un James Bond ou d’un Jason Bourne. Ce n’est donc pas un hasard fortuit de retrouver au générique le comédien Robert Redford dans le rôle d’Alexander Pierce, directeur du conseil de la sécurité mondiale. Ce comédien reste pour beaucoup de cinéphiles synonyme des meilleurs films d’espionnages des années 70 (Les 3 jours du Condor de Sydney Pollack  (1975)..). Contrairement à beaucoup de blockbusters, Captain America, le soldat de l'hiver repose sur un excellent scénario propice à de nombreuses scènes d’action des plus spectaculaires. Ce mixte de Espionnage /esprit Marvel est parfaitement assimilé par les frères Russo qui sont derrière la caméra et qui ont fait leurs armes sur de multiples séries américaines (Animal Practice, Community, ..). L’écurie Marvel Studios continue donc à puiser leurs réalisateurs dans le vivier de ceux qui ont fait comme Alan Taylor (Thor: The Dark World) leur début sur le petit écran
 
Captain America, le soldat de l'hiver s’impose donc comme une réussite exemplaire d’adaptation d’un personnage Marvel. On ne saura que trop vous conseiller de découvrir ce film en IMAX et en version originale et de rester jusqu’à la dernière minute du générique de film (il y a en effet deux scènes à ne pas rater, une pendant et une à la toute fin.).
 
Vu le 06 mars 2014 au Gaumont Champs-Elysées Marignan, Salle 3, en VO
Revu le 17 mars au cinéma le Grand Rex en VO et 3D

Note de Mulder: