Babysitting

Le premier film du comédien Philippe Lacheau co-réalisé avec Nicolas Benamou (De l'huile sur le feu (2011)) s’avère être une véritable réussite par sa volonté de non seulement rendre hommage aux comédies américaines des années 80 mais également par sa tonalité jubilatoire.

Après avoir acquis son expérience à la télévision (Fun TV, Canal+), fait du théatre avec sa troupe La Bande à Fifi (Reem Kherici, Tarek Boudali, Julien Arruti, Pascal Boisson) et participé à certains films (L'Arnacœur (2010), La Grande Boucle (2013), Paris à tout prix (2013)), Philippe Lacheau épaulé par Pierre Lacheau, Julien Arruti et Tarek Boudali s’attelle à son premier scénario. Ce film lui permet donc de retrouver certains membres de sa troupe pour nous présenter un film rendant hommage aux comédies américaines de John Hughes en passant par la saga American Pie (1999-2012) , Risky Business (1983) ou encore plus récemment Projet X (2012). Cette influence parfaitement assimilée lui permet de nous livrer un premier film dans lequel il s’est totalement impliqué (co-scénariste et co-réalisateur et rôle principal).

Lorsque la plupart des comédies françaises ne reposent que sur des bases guères approfondies, prétexte à des personnages pittoresques et des scènes incongrues on sent une réelle inspiration plutôt rare dans cette catégorie de films grand public. Dans la mouvance des comédies réussies avec Michaël Youn (La beuze (2003), Fatal (2010)..) ce n’est donc pas un pur hasard de retrouver dans un second rôle l’un de ses principaux compères Vincent Desagnat. Le plaisir pris par cette troupe de jeunes comédiens se sent totalement dans les nombreuses scènes irrésistibles composant cette soirée dans laquelle tout part de travers. L’efficacité du film est de vouloir tout osé sans aucune limite. Ainsi entre, le personnage de Sam ami de longue date du personnage aimant à problèmes et une ancienne collègue irrésistible, le personnage de Franck devra tout faire pour éviter que cette soirée d’anniversaire mémorable n’empire.

Alors que la plupart des films utilisant le procédé du fount-footage sont souvent mal filmés et réalisés on remarque ici un soin particulier dans la manière de retransmettre les évènements que visionnent M. Schaudel et sa femme parents du jeune Remy que Franck devait gardé. C’est en cela que le film semble nettement plus s’inspirer des comédies américaines  des années 90 plutôt que de cette vague sans grand intérêt de films utilisant cette technique. Les personnages réellement consistants renforcent cette opinion qu’une bonne comédie se doit de reposer sur un scénario parfaitement maîtrisé, un casting attractif et une réalisation capable de nous faire rire par des situations les plus démentes les unes que les autres. A titre d’exemple la parodie de Mario Kart devrait rester longtemps dans nos mémoires comme celle de lap dance.. En s’appuyant aussi bien sur une ancienne génération de comédies (Gérarg Jugnot, Philippe Duquesne, Clotilde Courau) que sur des jeunes comédiens, le film y gagne en qualité, originalité et surprise. De la même manière la reprise des Jackson Five, « I want to back » chantée par Philippe Lacheau et Alice David nous rappelle à quel point il est important de prendre des risques quitte à paraître ridicule pour retenir l’adhésion du public.

Babysitting tient donc d’une alchimie dans laquelle toutes les composantes du film sont réunies pour faire passer un excellent moment à un public difficile et friand de comédies jubilatoires.  Cette œuvre dépasse donc nos espérances et s’affirme comme un incontournable film de l’année.

Vu le 25 mars 2014 au Club Marbeuf

Revu le 12 avril 2014 au Gaumont Disney Village, salle 03

Note de Mulder: