African Safari 3D

Curieux choix de la part d’un réalisateur plutôt doué de films d’animation plutôt ciblés très jeune public (Fly Me To the Moon (2008), Le Voyage extraordinaire de Samy (2010), Le Manoir magique (2013)) de vouloir tenter l’aventure d’un film documentaire animalier mettant en avant la faune africaine (rhinocéros, lions, éléphants) sans réelle histoire.

Alors que de nombreux documentaires témoignent d’un grand soin autant scénaristique que visuel, African Safari 3D semble avoir tout misé dans l’utilisation de la 3D sans chercher véritablement à révolutionner le genre. Malgré une très belle photographie, ce film ne réussit donc pas à retenir toute notre attention et semble clairement destiné à un très jeune public. Nous sommes donc loin des documentaires produits et/ou distribués par notamment Disney Nature narrant une réelle épopée avec un grand soin esthétique et scénaristique. Les moyens n’étant pas les mêmes, ce film n’arrive pas à nous enthousiasmer totalement.

Certes l’idée de traverser les différentes réserves naturelles est un bon postulat de départ mais le fait de voir si peu d’animaux sauvages en environ quatre-vingt-dix minutes nous laisse sur notre fin. De la même manière les impondérables de moyens de transport dans ce documentaire semblent être  totalement anachroniques étant donné qu’ils pourraient ne pas être signalés dans le montage final.

Ce film documentaire permet au réalisateur Ben Stassen de retravailler avec le compositeur Ramin Djawadi avec lequel il a collaboré à chacun de ses films. La musique du film fidèle à l’ambiance africaine sied parfaitement aux images projetées. Dommage que le réalisateur ne semble pas trouver l’axe adéquat pour faire de ce voyage dans différents pays d’Afrique un voyage initiatique vers l’équilibre naturel.

A force de vouloir nous montrer aussi bien dans les airs que sur terre la vie de certain animaux, nous avons souvent l’impression que le réalisateur manque cruellement d’idées pour faire avancer son film et ne cherche qu’à mettre en avant les moyens utilisés plutôt que la faune. Un vrai safari en Afrique ne devrait que mettre en avant la faune animalière et non la logistique déployée. Lorsqu’un réalisateur tourne un film cela ne lui vient jamais en tête de montrer les scènes ratées et les moyens fournis pour y arriver.  Ce constat fait que ce film pourtant prometteur par son sujet  échoue à nous divertir. Du réalisateur très inspiré dans son avant dernier film Le manoir enchanté on pourrait s’attendre à mieux qu’un simple documentaire trop proche de ceux diffusés sur nos chaînes de télévision.

Vu le 26 mars 2014  au Club de l’Etoile

Note de Mulder: