Enfants des pierres

Enfants des pierres
Titre original:Enfants des pierres
Réalisateur:Maxime Coton
Sortie:Cinéma
Durée:43 minutes
Date:00 2014
Note:

Vision étonnante de la ville de Jéricho, en Cisjordanie. A travers la vie quotidienne d’une multitude d’individus se dresse le portrait d’une jeunesse bouillonnante qui surprend par sa diversité et son optimisme. Loin des clichés occidentaux, c’est une vision poétique d’une région difficile.

Critique de Noodles

La vie à Jéricho ne doit pas être facile tous les jours. Pourtant, dans les terres rocailleuses de l’une des plus vieilles villes du monde, une jeunesse active est en quête d’épanouissement. C’est le portrait de ces individus que tente de dresser Maxime Coton dans le documentaire Enfants des pierres. D’emblée, son film prend la forme d’une véritable mosaïque, dépeignant le quotidien de plusieurs individus sans aucun lien apparent : un homme travaillant dans son studio photo, un autre prêtant sa voix à la radio locale, une adolescente préparant à manger au milieu d’une maison presque en ruines, ou encore un jeune bien décidé à s’amuser en boîte de nuit.

La démarche du réalisateur belge est honnête : pas question pour lui de sombrer dans le misérabilisme qui caractérise tant de documentaires sur le Moyen-Orient. Sans pour autant chercher à dissimuler la misère ambiante, il n’hésite pas à capter des moments de joie, tel que ce couple heureux se prenant en photo. Son objectif, qu’il a parfaitement atteint, est de dépeindre la jeunesse de cette région de Cisjordanie de la manière la plus authentique possible. Malgré cela, le film témoigne d’un certain manque de profondeur. Les scènes de tâches quotiediennes qui sont montrées finissent par sembler dénuées d’intérêt et nous laissent sur notre faim. Certes, dans un documentaire tel que celui-ci, nul besoin que les personnages se confient directement à la caméra pour en apprendre plus sur eux, mais encore faut-il que les images puissent en dire plus que les mots.

Pourtant, la scène dans laquelle une petite fille en gros plan entonne une chanson face à la caméra nous laissait espérer que le reste du documentaire fasse preuve d’autant de beauté. Malheureusement, la dimension poétique dans Enfants des pierres n’est pas assez souvent perceptible, hormis lors de ces quelques séquences où des extraits de textes saints et de contes plus modernes accompagnent des images de paysages désolés. Finalement, la plus grande surprise de ce film documentaire pavé de bonnes intentions et plein d’authenticité est sans doute son étonnante bande sonore, composée uniquement de symphonies modernes de cuivres.

 

Vu le 2 Avril 2014 au Magic Cinéma, à l’occasion du festival Bande(s) à part de Bobigny.

Note de Noodles: