Avant l'aube

Avant l'aube
Titre original:Avant l'aube
Réalisateur:Balaji K. Kumar
Sortie:Cinéma
Durée:128 minutes
Date:30 avril 2014
Note:

Une nuit, une femme et une enfant s'enfuient, pourchassées par quatre hommes prêts à tout pour les retrouver. Qui sont-elles ? Qui sont leurs assaillants ? Quel sombre secret les relie ?

Critique de Mulder

Le premier film de Balaji K. Kumar, un jeune réalisateur indien qui a fait ses études de cinéma à UCLA (Los Angeles, USA) témoigne d’un talent indéniable pour jongler entre le cinéma tamoul par sa manière de raconter cette histoire et américain par celle de la filmer. Il en résulte une curieuse alchimie aussi différente des films actuels et réellement intéressante.  L’histoire nous présente donc une prostituée (Rekha interprétée par Pooja Umashankar) et une jeune enfant de 12 ans (Chinniah interprétée par Malavika Manikuttan) et promise au même, sort qui sont pourchassés par un dangereux truand.

La structure du film nous interpelle par sa forme très dépouillée et par sa volonté de nous raconter ce thriller à travers des flashbacks multiples et celle de rester proche du réel. Cette forme de cinéma nous rappelle le cinéma des années 70 qui témoignait encore d’une réelle inventivité et s’appuyait sur des acteurs parfaitement en phase avec leur rôle. Certes, ce film repose sur très peu de personnages mais ceux-ci parfaitement crédibles et sur un casting convaincant (Pooja Umashankar, Malavika Manikuttan, Vinoth Kishan, R. Amarendran et John Vijay).

Rares sont les films indiens qui ont traversé les frontières pourtant certains d’entre eux comme Salaam Bombay (2004), Slumdog Millionaire (2009) ont montré que l’Inde était non seulement un pays à l’histoire captivante mais aussi  le pays actuel dont la production cinématographique est  des plus conséquentes. On parle ainsi de cinéma télougou (Tollywood), malayalam (Mollywood) et tamoul (Kollywood). Le film Avant l’aube illustre fièrement le cinéma tamoul. Le réalisateur catalyse ainsi également par sa vision un cinéma certes indien mais également occidental donc tourné vers l’international. Le film reprend donc certaines chansons comme à l’accoutumée des productions indiennes et également certains travers. Ainsi, un message apparaît à chaque fois qu’une personne fume une cigarette. De la même manière la publicité pendant le film contre les effets néfastes du tabac nous interpelle et nous renvoie à la période des films Grindhouse. Le réalisateur plante certes le décor de son film dans le milieu perverti de la prostitution mais sait parfaitement éviter les trop nombreux clichés de ce pays. La misère engendre et propage ce fléau dans un pays en quête de réussite sociale et financière.

Avant l’aube est captivant par la volonté du réalisateur de fusionner un cinéma indien trop tourné vers un public local avec une expression cinématographique internationale. Il en ressort une œuvre différente, généreuse et nous permettant de découvrir un cinéma différent mais d’une indéniable qualité .

Vu le 22 avril 2014  au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Note de Mulder: