Better angels (The)

Better angels (The)
Titre original:Better angels (The)
Réalisateur:A.J. Edwards
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:00 2014
Note:

Indiana, 1817. Le jeune Abraham Lincoln grandit dans une cabane dans la forêt. Son père Tom est un fermier. Sa mère Nancy succombe tôt à la maladie. Pendant que son cousin s’occupe d’Abraham et de ses sœurs, son père part à la ville pour chercher à combler l’absence d’une mère. Il revient avec la veuve Sarah et ses enfants. Entre le souvenir de sa mère biologique et les encouragements de sa belle-mère, Abraham se prépare à l’avenir historique qui sera le sien.

Critique de Tootpadu

La biographie filmique du président préféré des Américains s’étoffe progressivement. Après les années d’apprentissage chez John Ford et celles des choix politiques difficiles chez Steven Spielberg, voici l’enfance vue à travers les yeux de Terrence Malick. Si seulement … En effet, le maestro des contemplations ésotériques n’est que producteur sur ce premier film, réalisé par un collaborateur du cinéaste mythique. Son influence se fait sentir par contre avec pesanteur dans cette évocation d’une enfance somme toute ordinaire. La seule véritable qualité que l’on puisse lui trouver est de pas insister outre mesure sur le personnage exceptionnel que sera Abraham Lincoln. Le jeune Abe est un enfant comme les autres, certes un peu plus intelligent et intellectuel que ses contemporains, mais pas encore l’humaniste en herbe qui confère toute sa noblesse à Vers sa destinée.

De cette banalité toute relative découle un manque d’action plutôt préjudiciable pour le récit dans son ensemble. Il ne se passe rien d’exceptionnel dans The Better angels. Les vaches et les hommes y meurent, empoisonnés par de l’herbe vénéneuse. Mais l’omniprésence de la mort relève davantage des dures conditions de vie à cette époque-là que d’une quelconque particularité de l’existence de Lincoln. Ce dernier reste un personnage opaque, presque en retrait, même pas investi du rôle crucial de narrateur qui revient au cousin. Comme celui-ci le remarque, il n’y avait rien à l’époque qui aurait laissé présager les futurs exploits du jeune homme. Quel intérêt alors d’en faire un film, si ce n’est de montrer que même les géants de l’Histoire ont commencé petit ?

Tandis que la justification dramatique du récit est pour le moins ténue, du côté formel, A.J. Edwards ne lésine point sur les dispositifs visuels normalement associés à son mentor Malick. La caméra bouge ainsi librement – et curieusement souvent en position de contre-plongée – dans la forêt qu’elle explore sous tous ses aspects. La beauté du noir et blanc, dont les contrastes sont plus proches du cinéma de Edgar Reitz que de celui de Ana Lily Amirpour, procède modestement à la sublimation du cadre rustique. Car même si elle essaie avec insistance de singer la magie filmique qui enchante les films de Terrence Malick, la narration n’en reste qu’une copie tout juste acceptable.

 

Vu le 9 septembre 2014, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Le chef monteur du film A la merveille de Terrence Malick signe le scénario et la réalisation de son premier film avec The Better angels. En digne élève de ce brillant réalisateur, son premier film s’apparente plus par une contemplation dépourvue d’âme de la nature. Visuellement très beau, magnifique noir et blanc, le film ne trouve pas son propre ton et n’arrive pas à nous subjuguer totalement. Certes le cinéma indépendant permet à de jeunes réalisateurs de commencer leur carrière, certes ce film est produit notamment par Terrence Malick et bénéficie de la présence de Diane Kruger, Wes Bentley, Brit Marling et Jason Clarke mais cela ne suffit pas à imposer un scénario aussi creux et si peu attrayant.

Parmi les nombreux films en compétition officielle  lors de ce festival du cinéma américain, ce film est celui qui m’a le plus déplu et il manque  la vision d’un véritable auteur et conteur. Proposer de magnifiques images ne suffit pas à retenir l’intérêt d’un public.

Vu le 09 septembre 2014 au C.I.D., Deauville, en VO)

Note de Mulder: