November man (The)

November man (The)
Titre original:November man (The)
Réalisateur:Roger Donaldson
Sortie:Cinéma
Durée:108 minutes
Date:29 octobre 2014
Note:

L’ancien agent de la CIA Peter Devereaux coule des jours paisibles en Suisse, quand John Hanley, son patron d’alors, vient le solliciter une dernière fois. Le politicien Arkady Federov, en bonne voie de devenir le prochain président russe, fait assassiner discrètement tous ceux qui pourraient détenir des informations compromettantes sur son passé. Devereaux sera chargé d’exfiltrer son ancienne collaboratrice Natalia, désormais la secrétaire de Federov, qui pourra communiquer un nom précieux aux services secrets. L’opération officieuse tourne au bain de sang, quand Devereaux se fait doubler par son ancien élève Mason. Devereaux jure alors de se venger contre ses anciens alliés.

Critique de Tootpadu

L’heure de la retraite a sonné pour James Bond. Nous ne parlons bien sûr pas du personnage créé par Ian Fleming, plus frais et lucratif que jamais, mais de son cinquième acteur officiel Pierce Brosnan. En dépit d’une carrière plus que honorable depuis qu’il a raccroché les habits de l’agent 007 en 2002, Brosnan a visiblement éprouvé le besoin de monter encore une fois dans le ring des aventures explosives d’espions. Hélas, tout le monde n’est pas un caméléon comme Liam Neeson, qui a su se réinventer d’une façon époustouflante en héros de films d’action à l’approche de la soixantaine. La reconversion de Brosnan est infiniment plus laborieuse et risque d’être de courte durée, vu les résultats guère encourageants au box-office américain de The November man. Si le titre de ce film bâclé nous avait au moins donné l’envie de faire des boutades, on aurait dit que le crépuscule de la carrière de l’acteur principal est proche, tellement cette histoire d’agents plein d’idées réchauffées sent le manque d’investissement et d’originalité.

L’élément le plus pénible du film est son scénario parfaitement illogique. Tandis que l’introduction, lorsque Devereaux était encore au sommet de sa fonction d’agent impassible, laisse présager un film de genre à peu près solide, les choses se gâtent sérieusement dès qu’il devient un électron libre, plein de rage et de haine. Sauf que son action reflète alors d’une façon peu valorisante la trame narrative sans tête, ni queue. Le protagoniste change ainsi de stratégie à chaque séquence, ce qui n’est hélas pas un indice pour sa capacité inouïe d’adaptation mais pour la bêtise croissante de l’intrigue. Les réserves que nous inspire d’habitude l’univers de Luc Besson, investi au moins d’une certaine cohérence, aussi outrancière soit-elle, sonneraient presque comme des louanges, comparées à l’inconsistance risible de l’histoire de ce film-ci.

Si au moins la mise en scène fatiguée de Roger Donaldson transformait ce calvaire cinématographique en parodie, un minimum de divertissement aurait été assuré. Malheureusement, les vieux antagonismes de la Guerre froide persistent et signent, jusqu’à la conclusion aussi peu crédible que toutes les courses poursuites et autres scènes d’action exsangues qui ponctuent le récit. L’image la plus représentative de cet égarement à pratiquement tous les niveaux est celle de Mason, le petit jeune qui sait encore moins ce qu’il fait que son mentor, en train de se prendre avec sa voiture un mur en pleine face. Suite à cet accident volontaire, il descend pratiquement indemne de la carcasse pour tuer tout seul les gardiens d’un soi-disant repère d’agents véreux. Notre seul espoir est que Pierce Brosnan saura se relever de la même manière miraculeuse de ce navet pour reprendre, comme si de rien n’était, le cours d’une carrière qui mérite des films plus adultes et aboutis que ce spectacle enfantin et décousu !

 

Vu le 11 septembre 2014, au Morny, Salle 2, Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

La saga Jason Bourne a eu une réelle influence non seulement sur les derniers épisodes de la saga James Bond mais a aussi contribué à l’effervescence de films d’action reposant sur de véritables comédiens et non uniquement sur des clones de Steven Seagal. Dans cette optique, le nouveau film de  Roger Donaldson, The November man permet de retrouver l’une des meilleures personnifications à l’écran de James Bond pré Daniel Craig (Pierce Brosnan). Dix sept ans après Le Pic de Dante le réalisateur des films Cocktail (1988), La Mutante (1995), La recrue (2003), Le Pacte (2011) retrouve donc l’un des comédiens irlandais les plus connus. The November Man est ainsi l’adaptation d’un des romans de Bill Granger mettant en scène un ancien agent de la CIA qui doit  reprendre du service suite à une manipulation dont il est la victime. Cet écrivain a ainsi écrit treize romans dont le personnage principal est cet ex-agent.

The november man s’apparente ainsi à un thriller d’espionnage avec comme James Bond Girl la magnifique Olga Kurylenko. Certes, nous sommes loin de la qualité des derniers films de ce fameux agent secret britannique et ce film permet plus au comédien Pierce Brosnan de trouver un rôle sur mesure équivalent à celui de Liam Neeson dans la saga Taken. Reste qu’il faut reconnaître une certaine efficacité propice à lancer une nouvelle saga d’espionnage. Les scénaristes ont ainsi tenu compte de l’âge de cet agent secret désactivé pour alimenter l’intrigue en privilégiant plus une véritable intrigue que des scènes d’actions nombreuses et époustouflantes.

Enfin, on doit reconnaître une certaine efficacité à une mise en scène économe mais pourtant parfaite pour illustrer ce film d’espionnage permettant de retrouver une intrigue d’espionnage digne des films des années 90. Dans ce sens, The November man réussit aisément sa mission qui est de divertir les spectateurs sans les abêtir.

Vu le 11 septembre 2014, au Morny, Salle 2, Deauville, en VO

Note de Mulder: