Pride

Pride
Titre original:Pride
Réalisateur:Matthew Warchus
Sortie:Cinéma
Durée:117 minutes
Date:17 septembre 2014
Note:

Eté 1984 - Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs en grève. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d'un minibus pour aller remettre l'argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose qui s’unissent pour défendre la même cause.

Critique de Mulder

Le second film du réalisateur Matthew Warchus (après Simpatico (2000)) sur la base du scénario de Stephen Beresford traite d’une histoire vraie s’est passée en 1984 au pays de Galles. En effet des militants homosexuels s’étaient mobilisés pour récolter des fonds en soutien aux mineurs en grève. Ce projet intéressant donne naissance ici à un grand film attachant et traité non seulement avec un grand respect par rapport aux faits mais surtout reposant sur un casting attachant. On sent à chaque scène du film que le réalisateur et le scénariste se sont totalement investis et se sont documentés pour rester le plus crédible possible. Sous la forme d’une comédie dramatique grand public, ce film permet de défendre fièrement les droits des syndicats et surtout de montrer les activistes homosexuels dans les années 80 en Angleterre.

De nombreux films britanniques sous la forme de comédies ont permis de faire passer un message fort et surtout de montrer que dans les moments les plus difficiles, certains ont décidé de s’unir pour défendre leurs idées et soutenir une cause noble. Impossible de ne pas penser au film de Peter Cattaneo Full Monty (1997) en suivant ces militants prêts à se faire entendre et à défendre ces mineurs en grève. Réussir un tel film actuellement sur un sujet sensible nécessitait non seulement de l’audace mais surtout des éléments consistants (scénario, réalisation..). Rien n’est donc laissé au hasard et ce film permet de revigorer un pan du cinéma britannique défendu par des réalisateurs engagés comme Jim Sheridan, Mike Leigh. Loin de nous présenter des personnages de la classe aisée britannique,cette étude de la classe moyenne permet de mettre en lumière également les droits fondamentaux défendus par les homosexuels dans un pays en crise économique et sociale.

Loin des comédies américaines propices à nous montrer des personnages ou situations insolites reposant le plus souvent sur des ressorts identiques, Pride montre bien que le cinéma britannique réussit non seulement à nous émouvoir et à nous faire rire mais surtout à permettre à des réalisateurs d’avoir un contrôle sur leurs œuvres. Sur ce fond d’histoire sociale éprouvante, le film Pride s’annonce comme une réussite totale. Alors que les manifestations pro homosexuelles (post Gay pride) étaient sévèrement réprimandées par les forces de l’ordre britanniques, le film nous montre la réalité des faits sans fioriture.

Le casting judicieusement monté permet de retrouver le comédien Bill Nighy dans l’un de ses meilleurs rôles mais surtout permet à de jeunes comédiens George Mackay, Freddie Fox, Joseph Gilgun de donner vie à des personnages attachants. La présence des comédiens Imelda Staunton, Dominic West et Andrew Scott (Sherlock) fait de ce film un film certes présentant beaucoup de personnages mais reposant sur des interprétations solides.

Pride s’affirme donc comme l’un des films forts de cette année. Un film intelligent, sensible et maitrisé parfaitement pour s’imposer comme l’une des références du cinéma britannique actuel.

Vu le 03 septembre 2014 au Gaumont Opéra Capucines, Salle 01, en VO

Note de Mulder: