Sourire de Mona Lisa (Le)

Sourire de Mona Lisa (Le)
Titre original:Sourire de Mona Lisa (Le)
Réalisateur:Mike Newell
Sortie:Cinéma
Durée:119 minutes
Date:21 janvier 2004
Note:
En 1953, Katherine Watson, une jeune femme libre d'esprit, fraîchement diplômée de l'université de Bekerley, intègre la prestigieuse école pour filles de Wellesley pour enseigner l'histoire de l'art. Déterminée à affronter les moeurs dépassés de la société et de l'institution, elle va insufler à ses étudiantes, dont Betty et Joan, l'envie de se dépasser et d'avoir le courage de mener l'existence qu'elles souhaitent réellement vivre.
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes soins.

Certes, Julia Roberts rayonne encore, à travers un rôle pourtant très en vogue : le prof qui dompte des élèves rebelles. Certes, elle est toujours aussi performante dans ce rôle de professeur très féministe pour l'époque. Pourtant, le film ne fonctionne pas totalement.

Certes, ce film peut être vu comme étant Le cercle des poètes disparus au féminin, et bien la comparaison est justifiée. Le film de Peter Weir se déroulait en 1959, avec exactement les mêmes paramètres. Cependant, avant de crier au copiage éhonté, il est pourtant conseillé de voir cette version-là, d'une facture mélo plus conventionnelle, mais finalement plus pertinente dans son sujet. Plus conventionnel que son propos, Mike Newell travaille surtout la reconstitution d'époque, décors, costumes, musiques, et nous plonge dans l'ambiance fifties. Ce n'est pas désagréable, juste un peu insipide, et vite oublié.

Certes, Le Sourire de Mona Lisa ne s'embarrase d'aucune originalité. Pourtant, ce film est à voir pour ses actrices, uniformément formidables. Si à l'origine un tel sujet aurait pu se révéler intéressant à explorer, le traitement que lui réserve Mike Newell a un goût de réchauffé et relève surtout de la caricature moralisatrice. Les dialogues entre des personnages bavards sont très superficiels et servent surtout une multitude de récits croisés à la fois démonstratifs et des plus prévisibles.

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Un des seuls intérêts des déjà trop nombreux films d'enseignants, qui ont trouvé leur apogée avec "Le Cercle des poètes disparus" il y a bientôt quinze ans, est d'inciter à apprendre, à réveiller l'envie peut-être parfois somnolant selon les stades de la vie de s'instruire. Même l'autrement très médiocre "Le Club des empéreurs" l'année dernière a réussi cet exploit de base tant bien que mal. Que ce mélodrame de l'espèce la plus insipide n'y arrive pas est à mettre au compte de sa vedette, Julia Roberts, un choix très discutable pour jouer une prof. Qu'est-ce qu'on pourrait effectivement bien apprendre de la part de la diva hollywoodienne, mise à part la manière d'afficher un sourire bien plus large que celui de Mona Lisa ou de rire comme un cheval. Car même sans méchanceté gratuite de notre part, même si l'on faisait un effort immense pour croire que cette Miss Watson soit douée comme enseignante, le film dispose de bien trop de défauts pour convaincre.
Laissons de côté la représentation coûteuse mais peu inspirée des années 1950 (à des années lumière de celle, plus minimale et plus efficace de "Loin du paradis") et le propos en guerre avec le féminisme pur et dur puisqu'il ne sait pas sur quel pied danser, cela nous met face à l'insuffisance de la mise en scène de nous concocter des scènes d'un quelconque impact émotionnel, serait-il factice. Les occasions les plus propices que même un artisan modeste de la trempe d'un Michael Hoffman ne raterait pas à chaque coup sont ainsi gâchées à la chaîne et à l'indifférence générale se mèle alors le sentiment désagréable de s'être fait rouler par un produit cinématographique qui est au fond rien d'autre qu'une débâcle formelle.

Vu le 17 février 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 22, en VO

Note de Tootpadu: