Labyrinthe (Le)

Labyrinthe (Le)
Titre original:Labyrinthe (Le)
Réalisateur:Wes Ball
Sortie:Cinéma
Durée:114 minutes
Date:15 octobre 2014
Note:

Un adolescent se réveille dans un ascenseur qui monte à toute vitesse. Il ne se rappelle plus de son nom, ni des circonstances qui l’ont amené dans cette situation étrange. Une fois arrivé en haut, il se retrouve dans le bloc, un espace en plein air entouré par des hauts murs. Il y est accueilli par Alby, le chef d’un groupe de garçons de son âge qui ont tous été propulsés dans ce monde confiné de la même façon que lui. Une fois par mois, l’ascenseur leur apporte des vivres et un nouveau membre pour cette tribu qui suit trois règles essentielles : faire son travail, respecter les autres et ne jamais entrer dans le labyrinthe, dont personne n’est revenu vivant après la tombée de la nuit.

Critique de Tootpadu

Soixante ans après sa première publication, le roman « Sa majesté des mouches » de William Golding est toujours la référence en matière d’autarcie masculine et juvénile. L’aventure de ces garçons, livrés à eux-mêmes sur une île déserte, est une formidable parabole universelle sur la fragilité de toute civilisation altruiste. Les instincts les plus barbares y refont surface, dès que les règles établies montrent le moindre signe de faiblesse. La véritable nature de l’homme y est dévoilée, peu importe son âge ou son éducation. Les différentes adaptations filmiques de cette histoire cruelle n’ont pas été à la hauteur de son désenchantement radical. Elle reste cependant un repère difficile à ignorer pour quiconque souhaite conter une lutte pour la survie en l’absence de toute influence adulte. Dans cette production hollywoodienne, l’introduction d’un élément fantastique, sous forme de ce labyrinthe qui protège les enfants tout en les obligeant à stagner dans un mode de vie strictement réglementé, ne change pas fondamentalement la donne. Au pire, elle alourdit la charge explicative pour permettre au spectateur de se retrouver dans ce monde parallèle guère engageant.

En dépit de l’intermédiaire narratif du jeune héros, qui débarque comme par miracle dans cette société plus aseptisée qu’archaïque, l’univers du Labyrinthe peine sérieusement à nous exciter. Alors que les personnages y passent le plus clair de leur temps à se rappeler la longue liste des interdits pour assurer une survie au plus petit dénominateur commun, notre indifférence à l’égard de cette lutte contre un adversaire effrayant s’accentue de plus en plus. Quand les bêtes qui sèment la terreur font enfin leur apparition, au bout d’une bonne demi-heure de film qui tente laborieusement à maintenir une certaine tension dramatique, leur aspect au croisement entre la machine et l’insecte convient parfaitement à la nature mi-figue, mi-raisin du récit dans son ensemble. L’indécision constante du scénario est en effet plus que préjudiciable pour la tenue globale d’un film, qui croit surfer sur la vague des épopées fantastiques inspirées par une littérature à réserver aux jeunes lecteurs, mais qui n’en est en fin de compte que le simulacre fade et sans charisme.

Les interprétations souffrent hélas du même manque de saveur, au fil d’une galerie de personnages qui n’ont même pas la chance douteuse d’être des caricatures enjouées. Le combat soi-disant valeureux de Thomas, notre point d’identification principal, ne nous inspire qu’un ennui poli. Ce qui constitue peut-être la réaction la plus adéquate face à une intrigue, qui n’a pas peur d’emprunter la spirale descendante du ridicule. La prémisse encore à peu près prometteuse ne tarde malheureusement pas à être parasitée par toutes sortes d’égarements illogiques. Parmi eux, celui de faire de ce film très moyen la première partie d’une saga sur une race d’élus, qui saurait subsister dans un monde apocalyptique, a au moins l’avantage d’afficher clairement la raison d’être de cette entreprise âpre au gain. Personnellement, nous aurions préféré rester dans la cage d’ascenseur, plutôt que de prendre part à ce périple vain et désincarné. Car l’absence manifeste de la moindre pulsion sexuelle au sein d’un groupe d’adolescents, qui ne devraient penser qu’à ça à leur âge, au plus tard quand la première fille depuis trois ans fait sauter le verrou de leur chasteté hétérocentrique, est tout à fait caractéristique de la gestion niaise de cette histoire sortie tout droit de l’éprouvette.

 

Vu le 1er octobre 2014, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Marty

Depuis Harry Potter, de nombreuses sagas littéraires sont apparues dans les salles obscures, tentant de surfer sur le succès mondial du sorcier de Poudlard. Certaines licences ont obtenu un succès mondial comme Hunger Games ou  Divergente, d'autres ont obtenu un succès modéré comme Narnia ou Ender's Game, et d'autres sont des flops sans suite comme Eragon ou La Boussole d'Or, pour ne citer qu'eux. Une fois n'est pas coutume, les producteurs se sont lancés sur l'adaptation d'une d'un des romans cultes de la série "Labyrinthe" de James Dashner.

Côté casting, à l'instar des films du même acabit, on retrouve un casting de jeunes acteurs, connus pour leur second rôle dans des comédies, et qui se retrouvent catapulter sur le devant de la scène pour l'adaptation d'un roman aussi haletant que passionnant, d'après les lecteurs. A l'instar des différentes adaptations précédemment citées, je ne serais apte qu'à juger le film sans connaître l'œuvre d'origine. Réalisé par Wes Ball, habitué des documentaires et des courts-métrages, s'offre son premier long métrage et dévoile un film captivant. On y suit, au fil du temps, des adolescents, kidnappés, et catapultés dans un espace protégé de toute civilisation extérieure, hormis un ascenseur et un mystérieux labyrinthe. L'un, est apporteur de vivres et de nouveaux éléments, alors que l'autre offre la mort. 

Ces adolescents, livrés à eux-mêmes, ont mis en place un système de vie sociale avec une communauté prônant l'activité de groupe pour que celui-ci évolue, dans le but de vivre et survivre. Certains s'occupent des travaux, certains s'occupent de l'agriculture et d'autres ont un rôle précis : trouver la sortie du labyrinthe. 

Afin de ne pas gâcher le plaisir de nos lecteurs, nous ne conterons pas le film ni son final prometteur mais il va de soi que le film est extrêmement attrayant. D'une part, nous découvrons le groupe, le passé des membres et les tâches à effectuer. Chaque personne a un rôle à tenir et les nouveaux personnages, qui comme on s'en doute, ont un rôle clé pour l'histoire, vont devoir s'adapter. D'autre part, nous découvrons le lieu. Ce camp isolé autour d'un labyrinthe dont la configuration change quotidiennement afin que les hôtes ne puissent pas s'échapper. Un mélange du tonnerre offrant un film agréable et pour lequel nous attendons patiemment, voir impatiemment la suite, dont le tournage a démarré récemment. On peut, malgré tout, reprocher l’absence de la télépathie entre les deux principaux protagonistes. Télépathie pourtant présente dès le début des livres et dont l’importante accroit au fur et à mesure du temps, apportant des réflexions et des intrigues encore plus prenantes. Ce choix est étonnant mais ne boudons pas notre plaisir, ce premier épisode sent bon la surprise ! 

Pour ma part, je trouve que le réalisateur a réussi son pari. Il a réussi à captiver un spectateur comme moi, qui n'a ni le temps, ni l'envie de dévorer des livres, avec une histoire pourtant complexe. Il existe tout un truchement qui explique les mouvements du labyrinthe et qui donne lieu à un final prometteur... Le film se veut aussi captivant que passionnant, où la science-fiction prend de l'ampleur au fur et à mesure des minutes. A noter, que dans l'immédiat, la seule actrice du film, la jolie Kaya Scodelario (de la série Skins), ne semble pas être vouer à avoir une relation amoureuse avec l'un des protagonistes ; et c'est presque une première ! En effet, dans les films du même type, nous avons toujours eu pour habitude de voir l'une des héroïnes être, aussi, au cœur d'une relation sentimentale.  

J'attends donc, patiemment, le deuxième épisode dont le titre sera Maze Runner: Scorch Trials dont vous retrouverez prochainement les premières photos sur notre site. 

Vu le 25 Octobre 2014 au Pathé Conflans, en VF

Note de Marty:

Critique de Mulder

Après les adaptations réussies des romans pour jeunes adultes de Hunger Games (Suzanne Collins) et de Divergente (Veronica Roth), voici venu celle du livre de James Dashner. Dans ces trois sagas, nous découvrons un univers futuriste et fictif dans lequel la survie du monde tient uniquement à de jeunes personnages et surtout à un leader (Beatrice Prior dans Divergente, Katniss Everdeen dans Hunger Games).  Le labyrinthe n’a rien à envier à ses deux autres adaptations. En mettant en scène un groupe de jeunes garçons dans un espace fortifié les coupant du monde extérieur par un labyrinthe. Loin de vouloir nous présenter un film rempli d’effets spéciaux, c’est la volonté des scénaristes (Noah Oppenheim, Grant Pierce Myers et T.S. Nowlin) de rester fidèle à l’œuvre de James Dashner qui fait de ce film tout simplement une réussite incontestable. Les personnages sont ainsi parfaitement décrits ainsi que le microcosme  vivant en harmonie dans cette espace fortifié.
 
Le réalisateur Wes Ball signe avec Le Labyrinthe son premier film après un court métrage très remarqué Ruin. Sa mise en scène très dépouillé permet de mette surtout en avant le jeu des jeunes comédiens dont nous risquons de réentendre parler. Ainsi aux côtés de  Kaya Scodelario (série Skins, La vérité sur Emanuel (2013)..), Will Poulter (Le Monde de Narnia : L'Odyssée du Passeur d'aurore (2010), Les Miller, une famille en herbe (2013)..), Aml Ameen (Red Tails (2012), Le Majordome (2013)),  Thomas Brodie-Sangster (Love actually (2003), Bright Star (2009)…), Dylan O'Brien (Les Stagiaires (2013)) et Ki Hong Lee complètent le casting. Totalement investis ces jeunes comédiens donnent au film toute sa force.
 
De nombreuses questions retiennent  notre attention durant tout ce long métrage comme savoir d’où viennent ces jeunes garçons qui ne se souviennent que de leur prénom, qui a construit et pourquoi cet espace fortifié, pour quelle raison ce labyrinthe est un piège mortel  Certaines réponses seront apportées d’autres en apporteront d’autres. En ce sens, ce film s’impose par son désir de nous construire un univers solide et surtout amenant une fin forte et suffisamment ouverte pour amener une suite. Enfin, contrairement aux sagas Hunger Games et Divergente, il n’y aura pas ici de romance comblant un vide. Nous sommes donc loin d’un univers prédigéré pour un jeune public nourri aux contes de fées. Les scènes d’action sont nombreuses et certaines n’hésitent pas à être sanglantes voire teintées d’un pessimisme rare.
 
Pour toutes ces raisons, Le labyrinthe mérite d’être découvert et défendu.
 
Vu le 07 novembre 2014 au Gaumont Disney Village, Salle 02

Note de Mulder: