Juge (Le)

Après avoir réalisé de multiples comédies (Serial noceurs (2005), Echange standard (2011)), le réalisateur David Dobkin nous propose avec son nouveau film un procès mettant en avant la plaidoirie d’un grand avocat pour son père, un magistrat accusé de meurtre. Loin d’être uniquement un huis clos, le film dresse le portrait d’un ancien mauvais garçon passé par un camp de redressement et une éducation très stricte. Ce rôle sur mesure pour le brillant comédien Robert Downey Jr (saga Iron-Man (2008-2013), Sherlock Holmes (2009-2011)..) nous permet de le retrouver dans un film qui n’est pas l’adaptation d’un personnage littéraire ni d’un roman graphique. On ne peut que constater que la réussite de ce film repose sur son rôle d’un avocat égocentrique, trop sûr de lui qui devra replonger dans son passé, retrouver sa famille (ses deux frères et son père) et un amour passé.

 

 Le film Le juge mérite réellement d’être découvert. Non seulement il confirme l’immense talent des comédiens Robert Downey Jr.  et Robert Duvall  mais surtout nous permet de retrouver le charme des comédies dramatiques des années 90. Niveau réalisation, loin de ces films dont les effets spéciaux masquent la plupart du temps un scénario simpliste. Tout en se révélant très réussi, le juge retourne à la source même du cinéma que nous aimons. Le scénario écrit par Nick Schenk (Gran Torino (2009))) et réécrit par la suite par David Seidler (The King's Speech (2011)) témoigne de la volonté de donner non seulement des rôles aux comédiens principaux mais surtout de revenir aux fondements des grands films de procès. On pense ainsi notamment aux films Du silence et des ombres (1962), Des Hommes d’honneur (1992), La défense Lincoln (2011), Le maitre du jeu (2003). Le juge n’est pourtant pas un seul film relatant un procès, il est surtout un film sur la famille et la filiation. A ce titre les scènes les plus réussies et fortes reposent sur l’affrontement de l’avocat Hank Palmer (Robert Downey Jr) et son père le juge Joseph Palmer (Robert Duvall). Ces deux comédiens sont tout simplement une fois de plus parfaits.

 

Les seconds rôles masculins ne sont pas non plus délaissés et nous retrouvons avec le même plaisir les comédiens Jeremy Strong (Lincoln (2012)), Billy Bob Thornton, Vincent D'Onofrio. Mais c’est surtout la présence des comédiennes Vera Farmiga et Leighton Meester (Love next door (2012)) qui apportent à ce film une fraîcheur irrésistible propice à de nombreuses scènes tendres et attendrissantes.

 

Le juge se révèle être un film réussi que nous ne pouvons que conseiller  ne serait-ce que pour redécouvrir un cinéma loin d’une surenchère d’effets spéciaux, un temps où les comédiens pouvaient révéler leur talent véritable. De cette tradition de grands comédiens, Robert Duvall et  Robert Downey Jr.  en sont encore la preuve vivante.

 

Vu le 20 novembre 2014, à la Salle Warner, en VO