Predestination

La thématique du voyage dans le temps a souvent été la source de films devenus des classiques du cinéma fantastique. Comment oublier les magnifiques L’Armée des 12 singes (1996), , L’effet papillon (2004), Retour vers le futur (1985) et plus récemment X-Men: Days of Future Past (2014)..Les frères Spierig après avoir réalisé l’excellent western horrifique Undead (2004) et récidivé avec le très réussi Daybreakers (2010) déjà avec comme rôle principal Ethan Hawke. Cette fois-ci les deux frères coréalisateurs et coscénaristes adaptent le roman  Vous les zombies (All You Zombies) de Robert A. Heinlein publié en 1959 pour nous livrer un film dans la mouvance de l’effet papillon le présentant avec un budget restreint mais avec une efficacité redoutable.

 

Loin d’utiliser une véritable machine pour remonter le temps, le héros, un Agent Temporel pourchasse dans le temps le seul criminel qui lui a toujours échappé. Pour réussir sa mission il devra sur le personnage de Jane, une jeune orpheline surdouée mais souffrant d’un métabolisme défaillant entraîner son corps à devenir celui d’un homme (John). Après avoir mélangé western et film d’horreur, films de science-fiction et film de vampires, les deux réalisateurs explorent cette fois une étude sociale d’un personnage atypique (Sarah Snook parfaite et tout en nuance) et le voyage dans le temps. Ceux qui s’attendent à un simple film d’action dans la lignée du désastreux Timecop (1984) risquent de ne pas adhérer totalement à ce film.

 

Le film Prédestination s’impose dès sa découverte comme un film de science-fiction très réussi et reposant sur l’interprétation magistrale de Ethan Hawke. Aussi à l’aise dans une dramatique, un film d’action ou encore de science-fiction, ce comédien qui fut révélé par l’excellent film de Peter  Weir Le cercle des poètes disparus (1989) a orienté clairement sa carrière vers des séries B luxueuses comme l’est Prédestination. Ce que le film perd donc en scènes spectaculaires, il le gagne par une approche intelligente et nouvelle du voyage dans le temps. 

 

Ne s’embarrassant pas des multiples incertitudes temporelles, le film donne une large part aux dialogues mais réussit à être suffisamment enjoué et attachant pour s’imposer comme une réussite certes mineure du cinéma de science-fiction actuel. Son  faible score sur le marché américain malgré des critiques assez positives nous prive d’une sortie traditionnelle en salles, nous ne pouvons donc que vous encourager à le découvrir en vidéo…

 

Vu le 23 novembre 2014 au Gaumont Opéra Capucines, Salle 02, en VO