Titre original: | Joker |
Réalisateur: | Simon West |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 92 minutes |
Date: | 14 janvier 2015 |
Note: |
C’est Noël à Las Vegas, mais Nick Wild, un conseiller en sécurité rapprochée, n’a qu’un vœux : gagner assez d’argent pour pouvoir partir pendant cinq ans sur un voilier à l’autre bout du monde. Pour l’instant, il en est loin, puisque ses petites magouilles lui rapportent juste de quoi nourrir sa passion du jeu dans les casinos de la ville. L’offre de Holly, une prostituée amie, de retrouver l’homme qui l’a tabassée le soir précédent ne l’intéresse guère. Il se renseigne néanmoins auprès de ses nombreux contacts. Wild va même jusqu’à assister Holly dans sa prise de vengeance, quitte à devoir désormais faire profil bas.
Las Vegas est l’Eldorado des Etats-Unis, le paradis complètement artificiel où tous les rêves sont censés se réaliser, dont bien sûr en premier le rêve américain. La décision entre une vie de riche ou de pauvre dépend d’un simple tour de cartes ou lancer de dés dans ces temples de l’avidité que sont les innombrables casinos. Cette destination touristique par excellence pour quiconque veut voir la démesure américaine à l’œuvre n’a pourtant jamais complètement oublié ses origines, associées de près au crime organisé dont les héritiers tiennent toujours les rênes de la ville. Le cinéma américain aime bien nous rappeler de temps en temps le fond sordide de cette illusion étincelante, parfois sur le ton d’un divertissement spectaculaire comme la trilogie des Ocean’s de Steven Soderbergh, et parfois à travers un film noir qui connaît pertinemment le prix à payer pour que le mythe perdure. Contre toute attente, Joker est de ces derniers et même un exemplaire qui ne déshonore – pour une fois – ni sa vedette, ni son réalisateur. Car aussi stylisé soit-il d’un point de vue formel, avec notamment une mise en valeur ostentatoire des décors fastueux des palaces, il sait rester cohérent dans son esthétique de l’excès.
Le personnage principal de cette histoire pas très originale est ainsi la cité du jeu et de la luxure, où tous les coups sont permis, à condition de ne pas s’attaquer à quelques personnalités intouchables. A l’intérieur de cette ville dont le pouls ne bat qu’au rythme de la nuit, peu importe l’heure, il y a les initiés, comme Nick Wild, et les néophytes, tels son jeune client peureux et aussi, d’une certaine façon, son adversaire, qui a osé pousser le cynisme de ses jeux sexuels un peu trop loin. Les uns comme les autres vont devoir se soumettre, à des degrés divers, aux lois tacites de ce lieu maudit, où la banque finit toujours par gagner et où le rêve d’un départ définitif se heurtera invariablement à l’invitation à la sortie de la ville, de revenir bientôt tenter sa chance une nouvelle fois. Le mensonge intrinsèque de Las Vegas est même condensé d’une manière astucieuse dans la séquence du gain faramineux par le protagoniste, qui ne saura naturellement pas s’arrêter avant d’avoir tout perdu.
Après, la mise en scène clinquante de Simon West et la nonchalance immuable de Jason Statham se complètent assez convenablement pour créer ensemble un film passablement jouissif et avare en faux pas. Ce sont à la limite les quelques scènes d’action musclée qui dénotent le plus dans un environnement narratif sinon beaucoup plus attentif à l’état d’esprit mélancolique de Nick Wild. Celui-ci est le personnage type de l’ancien baroudeur revenu de tout, qui constitue apparemment le registre restreint de rôles dans lequel l’acteur voit exclusivement son avenir. Pour nous, il n’y a rien de mal à cela, tant que ses films globalement interchangeables aspirent au moins au même niveau solide que ce film-ci. Ils ne révolutionneront certes jamais le cinéma d’action. Mais à travers leur maniement adéquat des différents codes et conventions du genre, ils contribueront à lui assurer une modeste pérennité. Peu de vedettes peuvent encore se targuer de nos jours de faire autant, en termes de fidélité à peine opportuniste envers le genre de films auquel elles doivent leur renommée.
Vu le 3 décembre 2014, au Club 13, en VO
Note de Tootpadu:
Le dernier film de Jason Statham est sorti récemment dans les salles y compris dans mon petit cinéma de campagne... Réalisé par Simon West, à qui nous nous devons le deuxième épisode des Expendables et bien sûr, son meilleur film Les Ailes de l'Enfer avec son incroyable casting avant-gardiste. Il s'agit du second film en commun entre Simon West et Jason Statham. Un film se basant sur l'histoire d'un chaperon à Los Angeles, permettant aux plus démunis, de se sortir de situations compliquées, en intervenant à la force de ses mains... Du Statham pur pour résumé... Au casting, on retrouvera également Michael Angarano, Milo Ventimiglia, Stanley Tucci, Sofía Vergara et Anne Heche.
Joker est une véritable surprise pour ce mois de janvier. D'une part, le scénario est d'un classique et manque d'ambition... On obtient ainsi un mélange entre City Hunter et Equalizer sans le panache de la série ou le talent de Tsukasa Hojo. Simon West nous propose un film peu passionnant, lent, sans action et sans intérêt qui ne vaut pas plus qu'un film de série B. De plus, Jason Statham nous offre une énième prestation identique à toutes celles de ces précédents films... Il nous rappelle ainsi Steven Seagal ou Chuck Norris... Toujours les mêmes films, toujours les mêmes scènes d'actions et toujours une aussi faible qualité filmographique. On est si loin de Snatch, Braquage à l'Italienne ou Arnaques, crimes et botaniques dans lesquels il offrait des prestations bien plus intéressantes et remarquables...
La sensation d'avoir perdu deux heures est ce qui ressort réellement de ce film. Simon West dévoile une oeuvre creuse dans lequel Jason Statham n'est que l'ombre de lui-même. Espérons que sa prestation dans Fast and Furious 7 saura remonter sa valeur et lui permettra d'obtenir un réel succès... Cela serait alors son premier depuis la saga The Transporteur.. Joker est en conclusion une simple joke.
Vu au Pathé Conflans le 18 Janvier
Note de Marty:
Note de Mulder: