Souvenirs (Les)

Jean Paul Rouve fait parti de ces comédiens ayant réussi leur passage derrière la caméra et alternant comédie grand public (Tanguy (2001), Je préfère qu'on reste amis... (2004), Les Tuche (2010)..) avec plus ou moins de succès. Ses deux premiers films qu’il a scénarisé et réalisé Sans arme, ni haine, ni violence (2007) et Quand je serai petit (2012) lui ont permis de s’entourer de comédiens qu’il apprécie et avec lesquels il a souhaité collaborer comme comédien et réalisateur (Alice Taglioni, Gilles Lellouche (deux films), Patrick Bosso, Anne Marivin, Benoît Poelvoorde, Miou-Miou..). Plutôt présent dans des comédies, il dévoile à travers ces films un talent indéniable pour créer des personnages, diriger des comédiens et proposer des œuvres intéressantes.

En travaillant en étroite collaboration avec l’écrivain David Foenkinos (co-dialoguiste, co-adaptateur et conseiller aux dialogues), Jean Paul Rouve livre avec son troisième film son meilleur à ce jour. Celui-ci est l’adaptation cinématographique du roman homonyme de cet écrivain publié en 2011. L’adaptation obtenue est assez fidèle même si le film ne retient pas l’intégralité de l’œuvre originale et incorpore également un nouveau personnage (le locataire interprété par William Lebghil.

L’histoire nous présente des personnages attachants d’une même famille entre un jeune étudiant, Romain, souhaitant devenir écrivain et travaillant comme veilleur de nuit dans un hôtel (Mathieu Spinosi), ses parents en crise familiale (Michel Blanc et Chantal Lauby) et une grand-mère en maison de retraite (magnifique Annie Cordy). Le réalisateur réussit son film sur un sujet très proche de notre réalité en nous présentant des intrigues multiples ordinaires. En incarnant le directeur de l’hôtel où travaille Roman, le réalisateur apporte des apartés apaisants et remplis d’humour. Jean Paul Rouve s’appuie sur des interprétations convaincantes et surtout sait laisser des véritables moments d’improvisation dans son film (scène de la maison de retraite, scène de la classe d’école). Il témoigne de l’importance de la famille dans notre société actuelle. Les thématiques abordées de ce film témoignent de l’attachement du réalisateur pour des valeurs morales et surtout la recherche du bonheur.

La véritable découverte de ce film est la présence de la jeune comédienne Flore Bonventura magnifique dans l rôle d’un professeur d’école. Après des seconds rôles intéressants (Comme des frères (2011), Casse-tête chinois (2013), elle trouve enfin ici un rôle conséquent et son personnage occupe une place importante aux yeux du personnage de Romain mais également apporte une fraîcheur irrésistible à ce film.

Nous sommes donc avec Les souvenirs plus proche d’un véritable film d’auteur que d’une comédie dramatique classique reposant sur des situations irréalistes voire propres à celles-ci. Le souci du détail qui se ressent dans chaque scène du film nous permet de (re)découvrir un comédien réalisateur intéressant et attachant comme son film.

Vu le 06 janvier 2015 à la salle UGC

Note de Mulder: