It follows

It follows
Titre original:It follows
Réalisateur:David Robert Mitchell
Sortie:Cinéma
Durée:100 minutes
Date:04 février 2015
Note:

Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d'étranges visions et  l'inextricable impression que quelqu'un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper...

Critique de Mulder

It follows s'apparente à une expérience cinématographique envoûtante et intéressante.  Après un premier film passé inaperçu et sorti directement en vidéo, The Myth of the American Sleepover : la légende des soirées pyjamas (2010), le second film de David Robert Mitchell  l’impose comme un des jeunes scénaristes et réalisateurs prometteurs à suivre de près. Son nouveau film, It Follows,  se veut être le mélange parfait entre un film d'auteur indépendant et un film d'horreur. Le réalisateur dresse le portrait une seconde fois comme dans son premier film d’une jeunesse américaine en manque de repères.  L'influence du cinéma horrifique sur ce réalisateur et scénariste va des films japonais (ambiance maléfique et sans âme) au cinéma des premiers films de David Cronenberg à John Carpenter. Son film sait parfaitement noué la musique et l'image et le tout donne un mélange horrifique et onirique du meilleur effet. En se jouant des codes des films d’horreur voulant que seuls les jeunes encore innocents puissent survivre, son film présente une jeune adolescente victime d’une malédiction  suite à une soirée qui tourne mal. Elle devra à son tour avoir un rapport sexuel pour éviter de mourir sous le joug d’une créature fantomatique pouvant adopter plusieurs apparences humaines.
 
Alors que la plupart des films d’horreur récents nous déçoivent par leur volonté d’appliquer des formules préétablies sans apporter la moindre originalité. On ne reviendra pas sur les différents reboot ratés tels Freddy – Les griffes de la nuit (2010) et autres Vendredi 13 (2009). David Robert Mitchell nous livre ici tout simplement une continuité revigorante à des œuvres mémorables et intemporelles signées par les maîtres de l’horreur. Il s’appuie sur de jeunes comédiens parfaitement sélectionnés pour donner vie à ses personnages mais n’oublie jamais d’instaurer une véritable tension dramatique. Ne recourant pratiquement pas à des effets spéciaux, le réalisateur nous plonge dans un monde fantomatique et angoissant loin de la vision que donnent les films américains des villes.
 
En abordant de plein front des thèmes comme la sexualité, la notion de cocon familial et l’amitié, ce film nous montre une nouvelle fois que la réussite artistique ne dépend pas forcément des moyens financiers mis à contribution. Dans le cas présent, on se doute que ce que le réalisateur a gagné en liberté artistique, il le perd en budget. Malgré tout, comme pour John Carpenter qui a imposé à jamais Halloween comme l’un des meilleurs films d’horreur de tous les temps, son élève le plus doué est bien David Robert Mitchell .
 
Vu le 27 janvier 2015  à la Salle Metropolitan, en VO

Note de Mulder: