Hacker

Après la déconvenue de série Luck en 2011 (une unique saison de neuf épisodes) pour laquelle il réalisa le pilote, Michael Mann maintenant âgé de 72 ans revient enfin avec un nouveau film cinq ans après Public Enemies (1999) mettant en scène l’affrontement entre les personnages de John Dillinger et Melvin Purvis. En dix films, sans compter celui-ci, ce réalisateur a su apposer une véritable identité sur des thrillers musclés (Le solitaire (1981), le sixième sens (1986), Heat (1995), Collateral (2004)), voire donner une seconde vie à une série culte pour laquelle il fut le producteur exécutif (Miami vice - Deux flics à Miami (2005)). Son nouveau film  était donc l’un des plus attendus de ce début d’année. Loin de chercher à révolutionner le thriller par son approche, chose qu’il a déjà faite auparavant, Hacker s’impose dès sa première scène nous présentant un datacenter de l’intérieur comme une plongée dans le monde du cyber terrorisme mondial. 

 

Ainsi après qu’une centrale nucléaire à Hon Kong ait été hackée, l’armée populaire de libération chinoise charge leur meilleur élément, le capitaine Dawai Chen d’arrêter le cyber terroriste. Cette affaire sera reliée avec le piratage du Mercantile Trade Exchange par le même pirate informatique. De ce fait, le FBI et le capitaine Dawai Chen vont unir leur effort et devoir libérer de prison un hacker légendaire. A regarder la trame de ce film, on pourrait s’attendre à un thriller mâtiné de scènes d’actions spectaculaires filmées magistralement par Michael Mann. Pourtant il faudra reconnaître que le résultat obtenu est assez décevant car il manque cruellement de rythme et d’ambition. ll faut bien ainsi une bonne heure de présentation des personnages et des différents éléments pour rentrer réellement dans le sujet. 

 

En voulant privilégier le réalisme, les scénaristes Morgan Davis Foehl et Michael Mann n’ont pas réussi à donner au film un véritable rythme et malgré certaines scènes d’action convaincantes, une interprétation solide (Chris Hemsworth est parfait dans son rôle de hacker repenti), le film semble trop long et décevant de la part d’un réalisateur que nous apprécions pour son sens de l’esthétisme et sa volonté de continuer à chercher des angles parfaits pour filmer ses scènes. D’un réalisateur capable de réaliser des scènes d’actions majestueuses on peut réellement attendre mieux que des plans de câbles éthernet et de serveurs. Ces plans datés ne viennent ni renforcer le climat du film ni lui apporter des éléments importants. 

 

Certes, on retrouvera présent dans ce film, les différentes thématiques chères au réalisateur comme le facteur de motivation du personnage principal, son éthique et surtout le fait que le bien et le mal sont des nuances symétriquement opposées. Quitte à revoir un thriller réussi sur le milieu des hackers, on continuera à préférer Opération Espadon (2001) ou plus récemment Le Cinquième Pouvoir de Bill Condon.

 

Vu le 10 février 2015 à la Salle Universal, en VO