Cendrillon

Cendrillon
Titre original:Cendrillon
Réalisateur:Kenneth Branagh
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:25 mars 2015
Note:

Dans cette histoire, le père de la jeune Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère, Lady Tremaine, et ses filles Anastasia et Drisella. Mais lorsque le père d’Ella disparaît à son tour d’une manière aussi soudaine qu’inattendue, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de cendres. Pourtant, malgré la cruauté dont elle est victime, Ella est déterminée à respecter la promesse faite à sa mère avant de mourir..

Critique de Mulder

"Have courage and be kind"

Adapter à l'écran l’un des contes les plus appréciés et connus n'est guère facile et requiert un vrai don de conteur et surtout de donner une transposition réaliste. De cette tâche ardue le réalisateur Kenneth Branagh réussit l'impossible soit distiller dans son film la même profondeur magique qui imprégnait l'un des premiers films d'animation de Disney. Le film de Wilfred Jackson, Hamilton Luske, Clyde Geronimi sorti en décembre 1952 reste encore profondément ancré dans nos mémoires pour avoir bercé notre enfance en vidéo.

Comme dans tous les contes, le film commence par l'éternel Il était une fois en voix off. Nous découvrons donc le personnage d’Ella enfant qui vivait en harmonie avec la nature, donnant un nom aux nombreux animaux de leur domaine, et ses parents. L'histoire qui suit est connue de tous et le réalisateur Kenneth Branagh évite de tomber dans le piège d'un film trop lisse et trop enfantin. Nous découvrons l'enfance joyeuse d’Ella avec ses parents jusqu’ au décès de sa mère puis l'arrivée de la marâtre et de ses deux filles gâtées, imbues d'elles-mêmes et sans aucune éducation.

Les éléments magiques imprègnent constamment le film notamment par la présence de Ces souris se comportant comme de minuscules êtres humains. Pendant tout le film, le scénario signé Chris Weitz (Pour un garçon (2001), A la croisée des mondes : la boussole d'or (2007)) réussira à nous prouver que les apparences sont trop souvent trompeuses et que la beauté n'est pas seulement physique mais surtout relative à notre manière d'agir, de se comporter et de prendre la vie de manière toujours positive. Certes la scène du bal est toujours précédée d'un déluge de magie ou une apparente sorcière à première vue de transforme en véritable fée (magnifique Helena Bonham Carter ), un lézard en être humain et des souris en chevaux. Le grand soin apporté à la transposition du conte se ressent ainsi à chaque scène au point d'oublier les précédentes adaptations et de vivre pleinement cette aventure. On reconnaît ici toutes les valeurs morales que devrait proposer un divertissement familial de qualité.

La grande force aussi de ce film est d'avoir donné sa chance et le premier rôle à une jeune comédienne Lily James et de se reposer également sur des comédiens plus aguerris des seconds rôles importants (Cate Blanchett, Derek Jacobi, Stellan Skarsgård, Ben Chaplin, Helena Bonham Carter). Découverte dans la série britannique Downton Abbey, Lily James personnalise parfaitement l’innocence de son personnage. Son personnage est l’opposition totale de celui de sa belle-mère campée par Cate Blanchett, ignoble, manipulatrice et prête à toutes les bassesses inimaginables. De la manière dont The Walt Disney Company réadapte en version live son chef d’œuvre de 1950, on pense immédiatement et on espère que d’autres de ses grands classiques puissent être également transposés à l’écran avec un tel soin. Rien ne semble désuet dans cette version d’un prince moderne et ouvert d’esprit interprété par Richard Madden (Game of Thrones). Le réalisteur a parfaitement compris qu’un film n’est réussi que si le méchant tyrannique est joué avec un talent indéniable et le choix de Cate Blanchett sied parfaitement au sujet.

Kenneth Branagh qui avait déjà réussi à donner vie à l'univers Marvel de Thor et de son royaume digne d’un conte de fée d’Asgard continue à nous étonner par une mise en scène fluide et magistralement agencée. Rares sont les films qui dépassent le matériel littéraire dont ils s'inspirent pour donner une telle noblesse et profondeur aux personnages. En cela Cendrillon est une réussite indéniable nous prouvant une fois de plus que la magie du cinéma n'est pas qu'une simple expression, celle-ci a réellement un sens.,

Vu le 24 février 2015 dans les locaux The Walt Disney Company France, en VO

Note de Mulder: