Still Alice

Still Alice
Titre original:Still Alice
Réalisateur:Richard Glatzer, Wash Westmoreland
Sortie:Cinéma
Durée:101 minutes
Date:18 mars 2015
Note:

Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est un professeur de linguistique renommé. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même t une magnifique source d’inspiration.

 

 

Critique de Balrog

Still Alice est le cinquième film du duo britannique Wash Westmoreland / Richard Glatzer. Leur travail s'inscrit dans la vague d'un cinéma indépendant. Bien que le genre dramatique soit leur fer de lance, Westmoreland et Glatzer s'attèlent à des sujets bien différents. Ils réalisent ainsi The Fluffer (2001), Echo Park, L.A. (2006) qui reçoit 5 nominations et 3 prix, Sensational (2007) et The Last Of Robin Hood (2013). Wash Westmoreland et Richard Glatzer co-écrivent et co-réalisent des films en partenariat depuis le début de leur carrière.

Still Alice raconte l'histoire d'une femme mariée, mère de trois enfants. Alice Howland est un professeur réputé de linguistique dans une université. Tout lui sourit jusqu'au jour où elle commence à oublier des mots. On lui diagnostique la maladie d'Alzheimer précoce. Ce terrible événement bouleverse son quotidien et sa relation avec sa famille.

La photographie est soignée et ce duo de réalisateurs impose une caméra intimiste avec de longs plans rapprochés pour accentuer les sentiments. Ils utilisent intelligemment certains effets pour exprimer les sensations d'Alice Howland tel que le flou artistique dans la scène du jogging pour signifier que le personnage est perdu et commence à décliner.

L'aspect attrayant du film repose sur l'interprétation de Julianne Moore qui incarne avec sincérité le rôle d'Alice Howland bien qu'il faille exclure certaines actions de son personnage pour conserver jusqu'au bout une entière crédibilité. Cette actrice a coutume de jouer des rôles dramatiques et son expérience apporte une richesse au personnage. Tous les sentiments d'Alice transparaissent avec justesse au travers d'une caméra en émoi. Le personnage éprouvé par la maladie trouve son chemin en faisant figure à la fois de courage et de crainte. Cependant son interprétation tente de faire écho avec les autres comédiens et comédiennes du film, mais en vain ! Les autres rôles sont mièvres et peinent à trouver leurs places. Tous les autres artistes ne répondent pas au talent de Julianne Moore ou au mieux, à demi-mesure avec un soubresaut d'énergie à peine perceptible.

La maladie bouleverse son quotidien, certes mais pour ce qui est de sa relation avec les membres de sa famille c'est bien différent ! L'histoire passe à côté de ce qui aurait pu être une explosion scénaristique. Le scénario est prévisible et manque d'inspiration. Quelques minutes après le début du film, la maladie fait son apparition – le sujet est lancé ! Le spectateur s'accroche, attend d'être subjugué mais devra espérer pendant toute la durée du film. Le fond du film aspire à une sensibilité et exhorte une volonté d'explorer en profondeur la complexité de cette maladie. Mais la forme est bien différente. Le film offre une vision consensuelle et réductrice des effets terribles de la maladie d'Alzheimer. Les deux réalisateurs nous épargnent cependant une fin pompeuse et facile qui aurait fini d'achever un spectateur ennuyé par un trop plein de légèreté.

L'interprétation de Julianne Moore justifie amplement les 9 récompenses (dont le Golden Globes 2015 et l'Oscar 2015) reçus en qualité de meilleure actrice pour ce film. Cependant, Still Alice échoue dans sa tentative d'exprimer toutes les conséquences inhérentes à cette maladie et souffre d'une trop grande légèreté.

Vu le 04 mars 2015 au Club Marbeuf en VO

Note de Balrog: