Lazarus Effect

Lazarus Effect
Titre original:Lazarus Effect
Réalisateur:David Gelb
Sortie:Cinéma
Durée:83 minutes
Date:11 mars 2015
Note:

Une équipe de chercheurs universitaires découvre comment ramener les morts à la vie. Ils n'imaginent pas ce que leurs expériences vont déclencher.

Critique de Mulder

Que doit-on attendre réellement d'un bon thriller horrifique actuellement?

À cette question la plupart des productions actuelles tentent d'appliquer des formules toutes faites sans âme mettant en avant un flot macabre de sang, des scènes dénudées issues des empreintes indélébiles des slashers des années 80,un jeu plutôt limité de jeunes comédiens et un flot ininterrompu de scènes prônant tous les débordements possibles. D'autres cherchent l'originalité, une mise en scène appliquée quitte à perdre une partie du public en route (It Follows en est la preuve). Lazarus Effect semble constamment essayer de chercher le juste équilibre entre ses deux approches.

En découvrant Lazarus Effect il est pratiquement impossible de ne pas se remémorer le mythe de Frankenstein de Mary Shelley et des films comme Re-animator (1985, Stuard Gordon). Un scientifique et son équipe de chercheurs universitaires essayent de trouver un moyen de redonner la vie à des animaux morts avec plus ou moins de succès (un cochon et un chien) puis finissent suite à un accident à vouloir ressusciter sa compagne également scientifique travaillant avec lui. On reconnaît aisément dans la manière de développer le récit avec des moyens réduits (très peu de lieux différents, casting réduits..) tout le savoir-faire des productions Blumhouse (saga Paranormal Activity (2009-2014), Saga Insidious (2011-2015), Whiplash (2014). Loin de nous présenter un énième film en found footage même si certaines scènes sont tournées en caméra subjective, le réalisateur David Gelb , dont c’est ici le premier film, réussit à nous livrer un huis clos horrifique sans aucun temps mort aussi éprouvant que prenant. En cela, Lazarus Effect est une réelle bonne surprise de ce début d’année.

La force d'un bon cinéma horrifique est de savamment doser les effets et de les maximiser en les présentant aux moments adéquats. Loin de vouloir faire un simple film d'horreur de possession démoniaque, l'histoire nous présente des personnages attachants et une véritable approche scientifique pour renforcer le climax. Si certains éléments sont laissés en suspens c est on s'en doute volontairement afin de permettre à chacun de se faire sa propre explication des faits et du traumatisme de l'héroïne.

Le réalisateur peut également contrairement à d'autres films d’horreur s'appuyer sur deux comédiens plus habitués à des productions plus importantes. On retrouve ainsi dans le rôle de Zoe, l'héroïne revenue à la vie possédée par une forme démoniaque la comédienne Olivia Wilde. Aussi séduisante que comédienne aguerrie, elle apporte par sa présence une véritable plus-value au film. Déjà remarquée dans différentes comédies (Echange Standard (2011)), films de science-fiction (Tron l’héritage (2010), Time Out (2011)..), Lazarus Effect constitue son premier thriller horrifique. Elle se révèle une nouvelle fois parfaite dans son rôle et dans les différentes facettes de son personnage. Dans le rôle du scientifique prêt à tout pour redonner la vie au personnage féminin campé par Olivia Wilde le comédien Mark Duplass déjà découvert dans Zero Dark Thirty (2012), People Like Us (2012) est convaincant également. Son personnage tiraillé entre son métier de scientifique et sa vie de couple se retrouve confronté au même choix que le personnage Louis Creed dans Simetierre (1990). Pour compléter le casting Sarah Bolger (Aurora dans la série Once Upon a Time), Evan Peters (Quicksilver dans X-Men: Days of Future Past) et Donald Glover (Troy dans la série Community) se révèlent être également des choix judicieux.

Produit de manière indépendante, Lazarus Effect démontre une nouvelle fois que le cinéma d'horreur ne peut être réellement performant qu'en appliquant un juste dosage de différents éléments (réalisation, création d’une ambiance, casting..) et surtout en reposant sur un scénario parfaitement maîtrisé. Pour toutes ces raisons, nous vous recommandons de découvrir dès mercredi prochain ce film au cinéma.

Vu le 04 mars 2015 à la Salle Metropolitan, en VO

Note de Mulder: