Diversion

Diversion
Titre original:Diversion
Réalisateur:Glenn Ficarra, John Requa
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:25 mars 2015
Note:

La relation entre un arnaqueur professionnel et une apprentie criminelle vient perturber les affaires de chacun, quand ils se recroisent quelques années après leur première rencontre.

Critique de Balrog

John Requa et Glenn Ficarra travaillent ensemble pour la troisième fois. Après avoir réaliser I Love You Philip Morris (2009) et Crazy Stupid Love (2011), ils s'attaquent à un film plus colossale : Diversion (Focus en version américaine). Ce film, distribué par la Warner, offre un casting alléchant avec entre autres Will Smith, Margot Robbie et Rodrigo Santoro… Diversion mise sur l'effet de tromperie et de manipulation en racontant l'histoire d'un professionnel de l'arnaque. Le tournage a eu lieu dans trois grandes villes mondialement célèbres et très prisées pour leurs attractivités touristiques : la Nouvelle-Orléans, Buenos Aires et New York. Une aubaine pour immerger le spectateur.

L'histoire démarre rapidement dès les premières minutes et présume un rythme soutenu. La mise en scène du film, orchestrée par le duo Requa / Ficarra telle une symphonie, assure une dynamique plaisante. Il n'est pas nécessaire de toujours emmener le spectateur vers des scènes d'actions explosives. Diversion en est la preuve et propose un atout tout autant plus attrayant : une mise en scène en cascades. Le scénario du film ne cesse de rebondir sans relâche d'un effet de surprise à un autre. Un véritable jeu de fausses pistes s'installe dans ce thriller qui provoque une certaine tension narrative. La manipulation physique et psychologique est très présente dans Diversion et assure au film un état jouissif permanent. Ainsi, l'ambiance de Diversion est haletante et permet de divertir avec en plus un sourire non dissimulé. L'humour présent dans le film participe à l'ambiance narrative. Son humour décalé et parfois grivois nourrit l'atmosphère rock'n'roll du film.

Le rôle de Nicky Spurgeon réussi à Will Smith qui endosse sans aucune difficulté cet arnaqueur charismatique au visage sympathique et à la carrure athlétique. Derrière cette apparence, il apporte une certaine profondeur à cet escroc de classe mondiale. Le spectateur n'exulte pas par la composition du personnage et de tous les autres par ailleurs. Cependant, le personnage de Nicky Spurgeon n'est pas exempt de sensibilité humaine, ce qui nous amène au personnage de Jess Barrett (interprété par Margot Robbie). Cette jeune australienne enflamme le film par sa beauté et incarne avec un charme naturel la femme fatale et manipulatrice. Le choix de ces deux acteurs, aussi clinquant soit-il, n'est pas dénué de sens pour exprimer le désir derrière lequel se cache la "manipulation". Il est évident que tous ces ingrédients servent un ton propret, une vision trop politiquement correct où les protagonistes principaux, bâtis comme des dieux grecs, semblent hérités d'un destin si prévisible. À croire que le titre du film n'est pas seulement associé qu'à son histoire. Tous ces poncifs du genre participent bien entendu à séduire un spectateur averti.

Diversion est un thriller très attractif et explosif. Avec son cocktail : de rebondissements, d'humour et de personnages sexy… le ton est donné ! Ce film n'a pas d'autres prétentions que celui de divertir. Et sur ce point, le film réussi son pari et assume pleinement les stéréotypes à usage universel.

Vu le 11 mars 2015 à la salle Warner en VO

Note de Balrog:

Critique de Mulder

 
Avant de se retrouver de nouveau réunis dans un des films les plus attendus de 2016 (Suicide Squid), Will Smith et Margot Robbie se donnent la réplique dans cette comédie romantique. Cette relation entre un arnaqueur et une jeune voleuse montre que ce qui semblait encore impossible il y a quelques années dans un film d’une Major est devenue possible. Rares sont en effet les films mettant en avant un couple multi- raciale. En cela ce film s’impose plutôt comme une belle surprise. En découvrant cette histoire, nous pensons instinctivement aux classiques du genre que sont L’arnaque de George Roy Hill (1973) mais surtout à l’excellent Shooting Fish de Stefan Schwartz (1988). Les films mettant en scène des arnaques sont nombreux et parmi les derniers réussis on pensera évidemment à Insaisissables de Louis Leterrier (2013). Diversion trouve ainsi tout simplement sa place parmi ses réussites. Co-scénarisé et co-réalisé par Glenn Ficarra et John Requa (I Love You Phillip Morris (2009), Crazy, Stupid, Love (2011), Diversion tient toutes ses promesses malgré une fin ratée et trop abrupte.
 
Alors que les derniers films avec Will Smith nous avaient plutôt déçus (After Earth (2013), Un amour d'hiver (2014)), on retrouve enfin ce comédien dans un rôle solide et intéressant. Pratiquement à contre-emploi, Will Smith  semble prendre un réel plaisir à interpréter un personnage intéressant et original. On reste donc attentif à son évolution. On sent une réelle alchimie et une vraie homogénéité tout au long du film. Certes la plastique irréprochable de Margot Robbie (Le Loup de Wall Street (2013), Suite Française (2014)..) contribue également à donner une teinte glamour revendiquée.
 
Mais c’est surtout la minutie du scénario et le fait que ses auteurs ont fait des recherches poussées et ont eu recours à  un consultant reconnu (Apollo Robbins) pour rendre leur film réellement réaliste. Ne cherchez donc pas une approche farfelue du monde des arnaqueurs professionnels. La magie du cinéma a toujours été de rendre vrai ce qui est par nature fausse. Ce film pourtant n’est pas dénué de défauts ,il contient certaines longueurs ou des scènes trop étirées ralentissement son tempo. Reste que nous pouvons qu’adhérer à une œuvre intelligente et ne cédant à aucune facilité.
 
Vu le 24 avril 2015 au Gaumont Disney Village, Salle 15, en VF

Note de Mulder: