Night run

Night run
Titre original:Night run
Réalisateur:Jaume Collet-Serra
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:11 mars 2015
Note:

À Brooklyn, Jimmy Conlon, mafieux et tueur à gages qu'on surnommait autrefois le Fossoyeur, n'est pas au mieux de sa forme. Ami de longue date du caïd Shawn Maguire, Jimmy, qui a aujourd'hui 55 ans, est hanté par ses crimes – et traqué par un inspecteur de police qui, depuis 30 ans, n'a jamais renoncé à l'appréhender. Et ces derniers temps, il semble que le whisky soit le seul réconfort de Jimmy. Mais lorsqu'il apprend que sa prochaine mission consiste à éliminer Mike, son fils qu'il n'a pas revu depuis des années, Jimmy doit choisir entre la "famille" mafieuse qu'il s'est construite et la vraie famille qu'il a abandonnée il y a bien longtemps...

Critique de Marty

Le réalisateur espagnol, Jaume Collet-Serra, est de retour en 2015, dans un nouveau film d'action, dans lequel, il retrouve pour la troisième fois, l'acteur Liam Neeson. Après l'avoir fait tourné dans Sans Identité en 2011 et Non-Stop en 2013, le réalisateur de l'adaptation arlésienne du manga Akira, de Katsuhiro Otomo, nous le dévoile dans Night Run. Une énième réalisation présentant la mafia New Yorkaise avec ses familles régnant sur les divers trafics de certains quartiers et les portes-flingues associés à celles-ci. 

Au casting, on retrouve donc Liam Neeson, figure emblématique des films d'actions dans lequel il joue un homme violent, veuf, se faisant vengeance, se battant et manipulant les armes... Bref, rien de nouveau sous le soleil depuis Taken en 2008. Il est accompagné d'Ed Harris, toujours étincelant dans son jeu. Le Général Hummel de l'excellentissime The Rock, joue, une énième fois le méchant. Un rôle dans lequel il excelle avec son physique atypique, sec et ses yeux gris perçants ; que l'on a déjà aperçu dans Les Anges de la nuit et A History of Violence, par exemple. Deux pointures charismatiques dans un film haletant. Liam Neeson continue à stéréotyper sa carrière alors qu'Ed Harris explore toutes les facettes de sa longue carrière. 

Ils sont rejoints par un casting de séries télévisées dont Vincent D'Onofrio dont on se rappelle le rôle Robert Goren dans la série New York Section Criminelle ainsi que son apparition dans Men In Black, Full Metal Jacket et son apparition dans la nouvelle série DC, Daredevil dans le rôle de Wilson Fisk. Il est rejoint par l'immense Bruce McGill, reconnu pour son rôle de Jack Dalton, cousin d'un certain Angus McGyver, passé aussi devant la caméra de Michael Mann dans Collatéral. Notons la présence, également, de Joel Kinnaman, qui a retiré son armure de Robocop pour devenir un père protecteur, du rappeur Common (Terminator Renaissance) en rôle du tueur violent, la petite apparition de Nick Nolte et le côté charme avec Genesis Rodriguez (Entourage) dont le rôle est plus anecdotique. 

A l'instar des Brasiers de la Colère, le film présente un mafieux et ses portes-flingues dans lequel on découvre Boyd Holbrook (Les Âmes Vagabondes), fils du mafieux local avec des envies de pouvoir, se faisant descendre par le porte-flingue principal du dit-mafieux, et celui-ci décide de partir en vendetta. Une histoire somme toute classique mais le film est efficace et divertissant grâce entre autre à un casting adéquat. Jaume Collet-Serra joue sur des effets de ralentis et de caméras offrant une dynamique agréable pour un film d'action, somme toute classique. Notons aussi le score est signé Junkie XL qui sera à l'honneur cette année avec Mad Max : Fury Road et en 2016, Superman : Dawn Of Justice, où il assistera l'immense Hans Zimmer dans un des films de l'année 2016. 

Night Run est presque une bonne surprise... Liam Neeson arrive encore à surprendre en jouant toujours le même rôle et offre, pour le coup, un film du même acabit de John Wick ou Equalizer. Il est donc aussi divertissant qu'efficace pour les fans d'un genre épuré. Reste à voir si Liam Neeson respectera son discours de conférence de presse de Deauville, dans lequel il annonçait fièrement qu'il choisissait ses films en fonction du script (du script, du script et du script) et qu'il n'envisageait pas d'apparaître dans Expendables... Pourtant sa filmographie en fait un acteur prédestiné pour l'univers souhaité par Sly... L'histoire nous le dira... 

Vu au Pathé Conflans, le 14 mars, en VF, salle 10.

Note de Marty:

Critique de Mulder

L’association du réalisateur Jaume Collet-Serra et du comédien Liam Neeson fonctionne de nouveau parfaitement. Après les thrillers réussis Sans identité (2011) et surtout Non-stop (2014), Night run nous propose un thriller haletant, un vrai bol d’oxygène digne des grands films d’actions des années 80/90. On pense ainsi très souvent aux thrillers signés par Andrew Davis (Nico (1988), Le Fugitif (1993)…). Pourtant à découvrir le personnage désabusé Jimmy Conlon (Liam Neeson parfait), un ancien tueur à gages alcoolique et hanté par son passé. Il faudra que son fils se retrouve empêtré dans une affaire sordide malgré lui pour que ce personnage retrouve son instinct. Le réalisateur réussit ainsi à recréer le thriller d’action implacable et aux nombreux rebondissements. Certes, le montage du film fait penser par certains de ses travellings à une bande dessinée prenant vie sous nos yeux. Dans ce quartier de Brooklyn sous le contrôle d’un gang mafieux, la violence est palpable à chaque recoin de l’écran. Jaume Collet-Serra signe donc ici tout simplement son meilleur film depuis le très réussi Esther (2009). Les nombreuses scènes d’action ne sont pas présentes uniquement pour combler des failles scénaristiques. Au contraire, elles sont parfaitement amenées et fait de ce film tout simplement l’un des thillers les plus réussis de cette année.
 
Le film repose également sur un casting musclé et on retrouve également les comédiens Ed Harris (L'Etoffe des héros (1983), Rock (1995), Dos au mur (2011)..),  Joe Kinnaman (Sécurité rapprochée (2012), RoboCop (2014).) Vincent D'Onofrio (série Daredevil (2015), Le Juge (2014)..) et Buce McGill (Que justice soit faite (2009), Lincoln (2012)..). Un tel casting dans un thriller est plutôt rare et donne réellement une patine irrésistible. Mais c’est surtout Liam Neeson qui remporte notre totale adhésion, aussi à l’aise dans des dramatiques que dans des films d’action, son rôle ici lui permet de mettre en œuvre toutes les facettes de son jeu de comédien.
 
 De nombreux films d’action mettent l’accent sur des scènes haletantes et oublient au passage de donner une réelle épaisseur de traits à leurs personnages. Le réalisateur préfère quant à lui dans un premier temps bien ancrer ses personnages dans un univers réaliste et tisser des liens solides entre eux. L’action découle ensuite avec une véritable force et donne un film concret, au tempo parfait jusqu’à une fin inattendue et une note d’espoir. C’est également surprenant de voir le regard que porte le réalisateur sur ce comédien en lui donnant dans leurs trois films en collaboration celle de l’anti- héros alcoolique. Nous sommes donc très loin du personnage de Bryan Mills de la saga Taken. La réussite de ce film tient ainsi beaucoup à ce comédien choisissant parfaitement ses rôles et alternant avec le même soin films indépendants et films de grands studios.
 
Alors que les héros des films d’action étaient tenus par des comédiens aux muscles importants tels Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone, la nouvelle génération met plus en avant des comédiens aussi à l’aise dans différents catégories de films. A côté de Jason Statham, Liam Neeson s’impose comme une valeur sûre d’un cinéma musclé mais également suffisamment structuré et intelligent pour s’imposer non plus comme un sous genre mais comme un à part entière.
 
Vu le 20 mars 2015 au Gaumont Disney Village, Salle 01, en VF

Note de Mulder: