A trois on y va

A trois on y va
Titre original:A trois on y va
Réalisateur:Jérôme Bonnell
Sortie:Cinéma
Durée:86 minutes
Date:25 mars 2015
Note:

Charlotte et Micha sont jeunes et amoureux. Ils viennent de s’acheter une maison près de Lille pour y filer le parfait amour. Mais depuis quelques mois, Charlotte trompe Micha avec Mélodie… Sans rien soupçonner, se sentant toutefois un peu délaissé, Micha trompe Charlotte à son tour… mais avec Mélodie aussi ! Pour Mélodie, c’est le vertige. Complice du secret de chacun. Amoureuse des deux en même temps…

Critique de Mulder

 

Dans la mouvance d’un cinéma français renouant avec les grands films d’auteur, A trois on y va  s’imposer comme une réussite indéniable. Interprété par trois jeunes comédiens talentueux (Anaïs Demoustier, Félix Moati, Sophie Verbeeck), le nouveau film de Jérôme Bonnell sait être authentique, intelligent et sensible à la fois. On pense au cinéma de François Truffaut, de Claude Sautet, à un cinéma avec un réel point de vue de notre vie actuelle. 

Pour son sixième film (après Le Chignon d'Olga (2001), Les yeux clairs (2004), J‘attends quelqu’un (2007), La dame de tête (2008), Le temps de l’aventure (2013)) en tant que réalisateur et scénariste Jérôme Bonnell dresse le portrait de trois jeunes adultes pris dans des spirales sentimentales. Il bénéficie d’un casting étincelant avec la présence dans les trois rôles principaux de Anaïs Demoustier (La Belle personne (2008), Quai d'Orsay (2012), Une nouvelle amie (2014)..),  Félix Moati (Livide (2011), Libre et assoupi (2013), Hippocrate (2014)) et Sophie Verbeeck. L’alchimie créée par ces trois comédiens donne au film une fraîcheur et un charme contaminateur. En cela A trois on y va atteint son objectif principal de nous divertir intelligemment et crée un lien véritable entre ses personnages et les spectateurs. 
 
A trois on y va est un véritable vivier de talent et ce trio de jeunes comédiens nous renvoie à nos rapports actuels avec nos proches, à nos blessures profondes qui nous poussent à devenir meilleur.  Mélodie, jeune avocate est attachante autant par ses idéaux qui se cassent face à ses clients mais aussi par les rapports ambigus qu’elle entretient avec Micha et Charlotte. Un cinéma français qui ose aborder avec une telle finesse nos problèmes de cœur et existentiels ne peut être que salué.
 
Loin de ce cinéma français d’auteur cherchant une liberté artistique totale au mépris d’une certaine catégorie de spectateurs et le cinéma populaire souvent inconsistant et guère mémorable, le réalisateur Jérôme Bonnell réussit à atteindre le parfait équilibre. Les nombreuses scènes dramatiques ou puisant dans un registre comique non seulement s’enchaînent parfaitement (la scène de l’appartement dans laquelle Mélodie tente de s’éclipser après un moment romantique avec Charlotte est un exemple parfait). Loin d’un vaudeville indigeste auquel on aurait craint de tomber, le réalisateur et scénariste nous livre tout simplement le plus beau des hommages à Jules et Jim de François Truffaut, un hommage à ce cinéma d’auteur pratiquement disparu qui faisait toute la force de notre cinéma hexagonal.
 
Vu le 16 mars 2015 au Pathé , Salle 15,

Note de Mulder: