Promesse d'une vie (La)

Promesse d'une vie (La)
Titre original:Promesse d'une vie (La)
Réalisateur:Russell Crowe
Sortie:Cinéma
Durée:111 minutes
Date:15 avril 2015
Note:

La Promesse d'une vie est une épopée d’aventures se déroulant en 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli. Un paysan australien, Joshua Connor se rend en Turquie à la recherche de ses trois fils portés disparus. Malgré les barrages de la bureaucratie militaire, sa détermination ne fléchit pas. Il est d’abord aidé par la belle Ayshe, la propriétaire de l’hôtel dans lequel il séjourne à Constantinople, puis par un officier turc ayant combattu contre ses fils. Pour découvrir la vérité et enfin trouver la paix intérieure, Joshua, accompagné du Commandant Hasan, est contraint de sillonner un pays ravagé par la guerre où la frontière entre le Bien et le Mal n’est plus si nette et l’ennemi si clairement identifiable.

Critique de Balrog

Depuis plus de vingt années de carrière cinématographique, Russell Crowe a tourné avec des grands noms du cinéma (Ridley Scott, Peter Weir, Darren Aronofsky, Ron Howard, Sam Raimi, Michael Mann…). Oscarisé pour le rôle du meilleur acteur dans Gladiator (sorti sur nos écrans en 2000) et récompensé du Golden Globe du meilleur acteur en 2001 pour son incroyable interprétation dans « Un homme d’exception », l’acteur néo-zélandais passe derrière la caméra pour réaliser son premier long métrage adapté de faits réels. En outre, il se paye le luxe d’endosser le rôle principal d’un fermier australien qui décide, après la mort de sa femme, de retrouver les corps de ses trois fils tombés au combat durant la bataille des Dardanelles en 1916.

La promesse d'une vie expose en toile de fond un évènement historique réel. Mais cet évènement n'est qu'un prétexte pour combler maladroitement la singulière histoire d'un père à la recherche de ses enfants morts au combat. On attend d'un tel film que la fiction rejoigne les faits historiques de manière à ce que le premier puise et tire parti du second. Mais il n'en est rien avec "La promesse d'un vie" qui exploite   peu le capital historique. Le film peine à exprimer la colère d'un pays, encore en guerre, au travers duquel le personnage principal fait son entrée presque joyeusement. Le père (interprété par Russell Crowe) se dresse en aventurier à peine hésitant. Ce personnage mal enrôlé évolue audacieusement et rapidement dans un récit qu'un scénario grand-guignolesque n'épargne pas. Le récit tente de percer à certains moments du film et le réalisateur fait preuve d'une certaine sensibilité pour filmer un pays encore déstabilisé par les conflits. Cependant, cette atmosphère retombe très rapidement quand s'interposent des scènes mièvres qui décrédibilisent et ébranlent davantage l'intérêt du film. 

La relation entre le personnage principal et ses trois fils n'est pas assez explicite et développée pour que l'on s'intéresse proprement au récit. Russell Crowe nous accorde qu'une brève histoire du fermier australien en introduction. Le minimum syndical. Pas de quoi donner au spectateur l'engouement de suivre l'histoire tout ébaubi. De plus, le récit s'épuise par un aspect doucereux et romanesque qui a pour effet de dénaturer le peu d'intérêt porté au film - un père venu du bout du monde, cherche sa progéniture portée disparue dans un pays ravagé par la guerre et trouve le moyen de badiner tout guilleret avec la tenancière d'un hôtel de Constantinople (Olga Kurylenko). C'est une perspective un peu légère qui entraîne assurément au scénario un ton plus que poussif.   

Sous la caméra de Russell Crowe les plans sont étriqués et peu variés. Le spectateur n'a pas une visibilité totale sur les évènements qui ont eu lieu et le réalisateur n'impose pas assez d'artifices visuels et scénaristiques pour comprendre l'état d'alerte au milieu duquel le père évolue. Quelques ruines, un terrain de guerre bien nettoyé après la bataille et quelques manifestants ne suffisent pas à libérer l'empathie et à goûter à la dramaturgie.

Le jeu d'acteur est globalement neutre et semble prédisposé au ton complaisant de la mise en scène. Toutefois, deux acteurs se distinguent particulièrement pour leurs charismes et leurs consistances : Yilmaz Erdogan et Cem Yilmaz qui interprètent respectivement le commandant Hasan et le Sergent Jemal. Ce qui est assez déroutant car leur jeu ne colle pas avec le reste du casting dont les interprétations déméritent.

La promesse d'une vie est un film dramatico-chevaleresque qui souligne  la prétention d'être un film dramatico-historique. Bien que les évènements soient bien placés dans leurs contextes, ce récit un peu réducteur impose son lot de légèreté et d'ennui. 

Vu le 19 mars à la salle Universal en VO

Note de Balrog: