Every Thing Will Be Fine

Every Thing Will Be Fine
Titre original:Every Thing Will Be Fine
Réalisateur:Wim Wenders
Sortie:Cinéma
Durée:115 minutes
Date:22 avril 2015
Note:

Après une dispute avec sa compagne, Tomas, un jeune écrivain en mal d’inspiration, conduit sa voiture sans but sur une route enneigée. En raison de l'épaisse couche de neige et du manque de visibilité, Tomas percute mortellement un jeune garçon qui traversait la route. Après plusieurs années, et alors que ses relations volent en éclats et que tout semble perdu, Tomas trouve un chemin inattendu vers la rédemption : sa tragédie se transforme en succès littéraire. Mais au moment où il pensait avoir passé ce terrible événement, Tomas apprend à ses dépens que certaines personnes n'en ont pas finis avec lui...  

Critique de Mulder

Wim Wenders est en recherche permanente d’expérimentations cinématographiques. Sans compter les films documentaires qu’il a réalisés ou co-réalisés (De Nick's Movie (1980) à Le Sel de la Terre (2014), ce n’est pas moins de vingt-deux films de 1970 à celui qu’il nous propose. On retiendra notamment les très lyriques et bouleversants Paris, Texas (1984) et Les Ailes du désir (1987) et plus récemment Don’t come knocking (2005). Son nouveau film pour lequel il n’a pas participé au scénario traite aussi bien de l’inspiration que des blessures de l’âme, des erreurs difficilement pardonnables.

Suite à un malencontreux accident de voiture ayant coûté la vie à un jeune garçon, un écrivain en quête d’inspiration après une tentative de suicide retrouve le goût à l’écriture et réapprend à se reconstruire et il re trouve le succès. Nettement plus inspiré par l’épaisseur psychologique des principaux personnages que par leurs actions, le jeune scénariste Bjørn Olaf Johannessen trouve dans la réalisation de Wim Wenders un parfait catalyseur de créativité. Loin d’être un simple drame, le film se veut être une étude passionnante sur le métier d’écrivain et des rapports existants entre la réalité et la part de fiction. Si le personnage de Tomas retrouve l’inspiration c’est en ayant accepté son erreur et en cherchant sa rédemption. Suite à cet accident, sa nature psychologique a changé et il tente de se reconstruire non seulement dans sa vie privée mais également par son écriture. Le rythme assez lent du film permet au réalisateur de mieux capturer la nature des personnages. Il peut également s’appuyer sur une interprétation solide de comédiens internationaux.

On retrouve ainsi au sein du film un véritable casting intéressant et cosmopolite (français, canadien, belge, suédois et américain). Dans les trois rôles secondaires féminins, Charlotte Gainsbourg, Marie-Josée Croze, et Rachel McAdams donnent vie à trois portraits de femmes fragiles et déterminées. Une nouvelle fois, c’est la comédienne canadienne Marie-Josée Croze qui apporte au film une certaine candeur et une véritable émotion. Dans le rôle d’Ann, jeune mère divorcée elle donne à son personnage une présence assez forte. La présence des comédiens Patrick Bauchau et Peter Stormare (loin de ses rôles de films d’actions) procure aussi au film une certaine originalité.

Cependant, l’usage de la 3D dans un tel long métrage semble être assez surprenant non seulement par la tonalité plutôt sombre du film mais également par l’histoire plutôt intimiste. Il faudra donc rechercher une explication de sa présence par la volonté du réalisateur de tenter une expérimentation cinématographique différente. Le film se laisse donc voir de manière identique avec ou sans 3D. Loin d’être le meilleur film de l’un des plus intéressants réalisateurs actuels, il démontre une nouvelle fois tout le talent de James Franco passant aussi bien de blockbusters dantesques à de simples films indépendants avec la même conviction. Pour sa présence dans un rôle différent de ceux auxquels il nous a habitués, ce film mérite d’être découvert en salles.

Vu le 13 avril 2015 à l’UGC George V, salle 07, en VO

Note de Mulder: