Connasse, Princesse des coeurs

Connasse, Princesse des coeurs
Titre original:Connasse, Princesse des coeurs
Réalisateur:Eloïse Lang, Noémie Saglio
Sortie:Cinéma
Durée:80 minutes
Date:29 avril 2015
Note:

Camilla, 30 ans, Connasse née, se rend compte qu'elle n'a pas la vie qu'elle mérite et décide que le seul destin à sa hauteur est celui d'une altesse royale.

Critique de Mulder

 

Après avoir été une mini-série créee par Eloïse Lang et Noémie Saglio dans le cadre de l’émission Le Grand Journal (Canal+), le personnage de Camilla connue sous le nom de la Connasse se voit adapter sur Grand écran. Le concept de caméra cachée reste le même et l’humour irrévérencieux toujours aussi présent. Alors que nous pourrions nous attendre à une suite de scénettes poussives reposant uniquement sur le personnage interprété par Camille Cottin, les deux réalisatrices ont réussi à trouver une trame suffisamment stimulante pour capter notre attention sur une durée nettement plus longue.

Après avoir présenté de manière convaincante le passé de Camille de sa petite enfance à nos jours, les deux coscénaristes et coréalisatrices nous présentent sa quête de vouloir se marier avec le Prince Harry. Prête à tout, elle s’exile donc à Londres pour notre plus grand plaisir. Sa mentalité de jeune femme irrévérencieuse s’apparenterait presque à celle d’un Godzilla lâché en plein Tokyo. En ne respectant aucun usage puritanisme anglais (voir la scène des bonnes manières anglaises autour d’un thé), Camilla osera l’impensable en escaladant les grilles de Buckingham Palace ou en irritant les forces de l’ordre de toutes les manières possibles. On oublie ainsi le fait qu’il s’agisse d’un simple film en caméra cachée par le fait que l’improvisation est pratiquement rendue impossible. Toutes les scènes doivent paraître réalistes pour que les personnages piégés soient naturels. Pour ce faire Eloïse Lang et Noémie Saglio semblent avoir réfléchi au niveau technique (caméra à cacher, texte de Camille naturellement suivi) pour que chacune des idées voulues soit parfaitement efficace.

Il est pratiquement impossible de ne pas se rappeler des caméras cachées de Jacques Legras, de Laurent Baffie voire plus récemment de François Damiens. Pourtant, les réalisatrices semblent avoir puisé leur inspiration du côté du comédien Sacha Baron Cohen notamment pour leur approche culturelle du film culte Borat, leçons culturelles sur l'Amérique au profit de la glorieuse nation du Kazakhstan (Larry Charles, 2006). Dans les deux cas si les films fonctionnent c’est en parti du à la conviction du jeu du rôle principal et l’analyse des stéréotypes britanniques ou français aussi hautains que mondains. La comédienne Camille Cottin dont l’étiquette de Connasse risque de coller encore longtemps à son image se révèle être parfaite et semble totalement disparaître derrière son personnage.

La réussite du pari audacieux de ce film est de transformer un simple programme court en un long métrage tout en gardant un rythme et une cohésion concrète. Alors que les précédents films, simple caméra cachée semble tourner à court d’idées très rapidement, Connasse, princesse des cœurs nous divertit, nous fait réellement rire et nous prend au jeu par le soin apporté non seulement à l’écriture mais aussi à la mise en place de chaque piège. Cela explique sûrement que le film a été tourné à Londres pour garder une certaine surprise pour les personnes piègées. Les personnes ne devaient pas reconnaître le personnage de Camille pour garder une certaine fraîcheur aux scènes. Issue du monde du théâtre et parfaitement bilingue, Camille Cottin a dû perdre ses connaissances pour arborer un franglais risible et surtout jouer sans aucune crainte. Parfaite dans ce rôle, le film réussit donc son pari de nous faire rire, d’être totalement irrévérencieux mais surtout de ne pas se moquer grossièrement des personnes prises au piège de Camilla.

Vu le 21 avril 2015 au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Note de Mulder:

Critique de Marty

En allant voir le film Connasse, Princesse des cœurs, à la lecture de certaines critiques, on est en droit d'imaginer une comédie drôle, franchouillarde et sympathique, comme les réalisateurs français savent le faire... Basé sur la minisérie diffusée sur Canal, ce film présente une fille aussi égocentrique que narcissique qu'odieuse que détestable, jouée par Camille Cottin, à la recherche de son prince charmant, qu'elle imagine dans la peau du Prince Harry...

Réalisés par Eloïse Lang et Noémie Saglio, à l'origine de la minisérie, le film nous traîne donc en Angleterre et se veut innovant puisque, hormis Camille Cottin, tous les autres personnages sont des personnes réelles, piégées par un tournage en caméra caché. Marcel Béliveau doit s'en retourner dans sa tombe en découvrant un tel film insipide... Pourtant, la jeune actrice se démène pour être drôle, depuis le début de sa carrière dans Yamakasi, et ses apparitions dans les séries Pep's ou Ma Meuf,  elle était à l'affiche récemment du film Les Gorilles avec Manu Payet et Toute première fois avec Pio Marmai.

N'est pas drôle qui veut ! Très honnêtement, je sors de la salle plutôt sceptique... Pas un seul sourire, pas un seul frémissement de la moustache, pas une once de rigolade. Le film n'apporte rien à l'histoire du cinéma, n'est pas drôle et présente de façon exagérée, une fille aussi superficielle qu'idiote... Certes, la performance de l'actrice est notable car, caméra cachée oblige, elle impressionne par son culot, ses idées farfelues, son côté cocasse, irrévérencieux, provocateur et vulgaire, mais ses textes sont insipides et l'improvisation ne prend jamais le dessus alors que le réel intérêt aurait pu en être un point fort...

Ne connaissant pas la série éponyme, Connasse, est un film con, très con même. Il ne respecte aucune des règles des films comiques en n'étant même pas divertissant. Il est aussi inutile que le battage médiatique dont il a été affublé. Camille Cottin devra savoir se renouveler si elle espère percer dans l'industrie du cinéma... Le film fonctionne pourtant mais pour un film comique, ne pas entendre un seul rire dans une salle, c'est un signe... Soit le public apprécie soit le public s'ennuie... Il me semble donc difficile de conseiller ce film, sauf si vous êtes fan de la série...

Vu au Pathé Conflans, en version française, le 28 mai 2015, en salle 3.

Note de Marty: