Housebound

Le cinéma nouveau-zélandais était connu jusqu’à maintenant par ses réalisateurs Geoff Murphy (Goodbye Pork Pie, 1981), Jane Campion (La leçon de piano, 1993), , Peter Jackson (Bad taste, 1987) et Lee Tamahori (L'Âme des guerriers, 1994). Ses réalisateurs avant de connaître une carrière internationale avaient commencé en tournant des films dans ce pays. A cette courte liste, il faudra maintenant ajouter le nom de Gerard Johnstone. L’influence sur son premier film est très visible à chaque plan et nous renvoie vers la comédie fantastique Fantômes contre fantômes (1997) et vers les films d’horreur des années 80. Une époque à laquelle le cinéma horrifique réussissait la parfaite fusion avec une forme salvatrice d’un humour omniprésent.

Alors que nous pouvions nous attendre à une comédie fantastique avec une maison hantée, le film écrit, réalisé et produit par Gerard Johnstone s’oriente peu à peu vers une comédie horrifique digne des premiers films de Peter Jackson. Malgré des moyens réduits, le réalisateur nous livre un film endiablé, rythmé par de nombreux rebondissements et nous rappelant par la même occasion Paranoiak de DJ Caruson (2007). Le réalisateur réussit le mariage parfait entre un simple film d’horreur et une comédie débridée. Son film semble être un hommage au cinéma des années 80 et les nombreux clins d'oeil présents nous renvoient aussi bien aux classiques du genre (Amityville, Poltergeist…) mais également apportent une certaine fraîcheur à un genre délaissé.

Ainsi après avoir commis une tentative de cambriolage ratée, une jeune adulte se voit dans l’obligation de retourner vivre chez sa mère et se voit confronter à une force hostile. Se croyant en permanence observée, Kylie Bucknell pense que sa maison est hantée puis peu à peu se rend compte que quelque chose se trame bien dans sa maison. En jouant aussi bien sur nos nerfs en mettant en place une véritable ambiance angoissante, le réalisateur scénariste sait parfaitement capter notre attention et nous étonne par une inventivité permanente. On se doute à peine qu’un remake américain verra prochainement le jour tellement ce film sait renouer avec la grande époque du cinéma fantastique. Le réalisateur n’oublie à aucun instant l’importance de la musique et de la photographie pour asseoir confortablement son film.

Les quelques effets gores présents dans le film sont parfaitement amenés et montre que le réalisateur connaît parfaitement l’attente de son public. Il nous livre non seulement l’une des meilleures comédies horrifiques vues depuis longtemps mais surtout montre que la Nouvelle Zélande bien qu’elle ne pourra jamais atteindre l’industrie cinématographique hollywoodienne est capable de se frayer sa place aisément dans le paysage actuel du cinéma mondial. On attend donc après ce premier film très prometteur de découvrir le prochain de ce jeune réalisateur.

Vu le 01 mai 2015 en DVD, en VO

Note de Mulder: