Maggie

Maggie
Titre original:Maggie
Réalisateur:Henry Hobson
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:27 mai 2015
Note:

Alors qu'une terrible pandémie se propage à travers les États-Unis, le gouvernement impose de placer les malades infectés par le virus en quarantaine, où ils se transformeront en zombies, totalement retranchés du monde. Lorsque Maggie, 16 ans, apprend qu'elle a été contaminée, elle s'enfuit. Mais son père, Wade Vogel, est déterminé à la retrouver et à la protéger coûte que coûte, même s'il lui faut affronter les forces de police...

Critique de Mulder

La carrière d’Arnold Schwarzenegger tient pratiquement à ses qualités musculaires et sa présence indéniable et non pas à sa palette de jeu en qualité de comédien. Les nombreuses comédies par lesquelles il tenta de changer l’étiquette persistance d’action-héros n’ont jamais été très convaincantes (Un flic à la maternelle (1990), Junior (1994), La Course au jouet (1996)). Certains réalisateurs ont pourtant réussi à lui donner des rôles mémorables comme celui de Terminator (saga lancée par James Cameron en 1984), Conan le barbare (deux films à ce jour 1982-1984) et autres hommes d’action pratiquement invincibles (Commando (1985), Le contrat (1986), saga Expendables (2010-2014)). C’est donc à notre grande surprise que nous le découvrons dans un rôle à contre-emploi. Ainsi, un père de famille, Wade Vogel, suite à une terrible épidémie qui s’est propagée à travers le monde transformant la population contaminée en véritables zombies, décide de retrouver sa fille Maggie hospitalisée d’urgence et contaminée à son tour. Arnold Schwarzenegger face à des zombies l’idée était plus que prometteuse et aurait pu donner naissance à un film fantastique dans la mouvance de La Fin des temps (1999). Pourtant le scénario de John Scott oriente le film vers un huit- clos plus intimiste et plus psychologique qu’un énième film d’action.

Maggie est le premier film du jeune réalisateur Henry Hobson. Le comédien Arnold Schwarzenegger est non seulement le premier rôle du film mais également présent comme co-producteur. Cela permet ainsi à ce film indépendant de bénéficier d’une certaine visibilité et surtout d’une sortie en salles (à voir également en VOD aux Etats-Unis). Loin d’être un simple film d’horreur avec des zombies (La Nuit des morts-vivants (1968), Night of the Zombies (1981), Le Retour des morts-vivants 2 (1988)), il faut plutôt chercher l’inspiration du film vers 28 jours plus tard de Danny Boyle (2002). Le scénario assez original montre donc les rapports entre un père et sa fille de 16 ans se transformant peu à peu en zombie. L’aspect psychologique de ce film occupe ainsi la place prépondérante et peu de zombies sont donc montrés dans le milieu rural présenté ici. L’intelligence de cette œuvre est donc de jouer constamment sur les apparences et de nous présenter une histoire simple tirant parfaitement partie d’un budget limité.

C’est cette tonalité différente qui a sans doute intéressé le comédien Arnold Schwarzenegger qui nous rappelle par son rôle les derniers films assez intimistes avec Clint Eastwood comme comédien principal (Gran Torino (2008), Une nouvelle chance (2012)). On découvre donc une nouvelle facette de cet ancien Monsieur Univers. Il se révèle donc convaincant dans son rôle et dans les rapports familiaux entre lui et sa fille. De la même manière la jeune comédienne Abigail Breslin (Bienvenue à Zombieland (2009), The Call (2013), ..) remplaçant la comédienne Chloe Grace Moretz initialement prévue dans le rôle s’avère être un choix judicieux. Elle donne à son personnage une certaine épaisseur et sa lente transformation en zombie est un des atouts de ce film.

Vu le 27 mai 2015 au Gaumont Disney Village, Salle 03

Note de Mulder:

Critique de Marty

Le thème des zombies passionne les réalisateurs depuis des décennies. Après les films cultissimes de Georges A. Romero, la série tirée du jeu vidéo Resident Evil, le plus succès mondial de Brad Pitt (World War Z) ou la série mondialement regardée, The Walking Dead, créée par Franck Darabont, c'est au tour d'Arnold Schwarzenegger, de s'attaquer aux zombies. Réalisé par Henry Hobson, qui signe pour le coup son premier long métrage, le film nous dévoile donc un énième film sur le phénomène des zombies en y présentant une approche plus psychologique qu'un film sur les morts-vivants.

Associé à l'ancien gouverneur de Californie, qui reviendra en juillet dans les nouvelles aventures de John Connor, Sarah Connor et les Terminator, Henry Hobson a construit son casting autour d'Abigail Breslin, qui revient sur le devant de la scène après son apparition très remarquée dans le rôle d'Olive Hoover dans le sublime Little Miss Sunshine. La petite fille a bien grandi et est devenue une jeune femme plantureuse qui fêtera ses vingt ans l'année prochaine... Joely Richardson complète ce casting et s'offre un rôle bien différent de celui de Julia McNamara dans la série Nip/Tuck.

A l'instar de tous les films sur les zombies, il demeure toujours le même constat ! Mais qui est donc le patient zéro ? Mais comment le virus est-il arrivé sur notre planète ? Comment l'éradiquer ? Ce n'est pas dans Maggie que vous obtiendrez des réponses précises ! Le réalisateur s'est attaché à nous présenter la contagion, toujours par morsure, mais en s'intéressant, principalement, à une famille qui voit leur fille devenir l'un des zombies. Le film fait, donc, état des choix familiaux, de l'amour d'une mère adoptive, de l'amour d'un père impuissant et de l'amitié qui persiste alors que la mort est inéluctable. Il y dévoile les transformations progressives en dévoilant le processus très bien huilé d'un virus aussi terrifiant que mortel. Le condamné se sait perdu, la famille est consciente de l'état qui se détériore, et malgré tout, la vie doit continuer jusqu'au dernier instant, en proposant amour et compassion.

Henry Hobson dévoile, métaphoriquement, un des aspects de la vie humaine... Peut-on et doit-on s'acharner sur la vie condamnée ? Arnold Schwarzenegger campe un père tiraillé entre les options qui lui sont mises à disposition : abattre sa fille, la laisser partir vers un centre d'extermination ou la laisser partir errer dans les villes en tuant d'innocentes victimes. Il relance, habillement, un sujet hautement politico-social sur l'aide à la mort ou le droit de mourir dans la dignité. Le débat sur l'euthanasie n'est, certes, pas citer dans le film mais il dévoile un père devant choisir s'il prend la décision de faire éliminer sa fille par le temps, par une injection ou par ses soins... Son interprétation larmoyante n'est, pourtant, pas son fort. Rappelons qu'Arnie est plus connu pour ses muscles et son maniement des armes dans Terminator, Predator, Commando ou True Lies que pour son rôle de père de famille se préparant au deuil.

Sans être le film du mois, Maggie est un long métrage divertissant mais guère passionnant. En effet, outre un final laissant entrevoir une lueur de compassion ou d'amour, le film reste très platonique. Le choix d'Abigail Breslin lui permet de continuer son ascension, difficile au cinéma, et devenir, à son tour, zombie après les avoir chassés dans l'excellent Zombieland. Arnold Schwarzenegger s'offre un peu d'émotion en laissant couler quelques larmes... mais ne semble réellement pas à l'aise dans un rôle dramatique. Il reste et demeure le Terminator sans émotion et on lui préfère des rôles plus physiques ! Reste que le film d'Henry Hobson est regardable ; ni plus ni moins.

Vu au Pathé Conflans, en version française, le 28 mai 2015, en salle 6.

Note de Marty: