Jurassic World

Jurassic World
Titre original:Jurassic World
Réalisateur:Colin Trevorrow
Sortie:Cinéma
Durée:125 minutes
Date:10 juin 2015
Note:

L'Indominus Rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d'attraction. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady et sa cool attitude.

Critique de Mulder

Vingt-deux années séparent le premier Jurassic Park réalisé Steven Spielberg et ce nouveau volet. Le premier film a connu un succès mondial phénoménal (plus de 900 millions de recette mondiale) et surtout reposait sur des effets spéciaux révolutionnaires. Il remporta trois Oscar (meilleur son, mixage de son, effets visuels) et fut suivi de deux suites Le Monde perdu : Jurassic Park (1997) et Jurassic Park 3 (2001) n’ayant pas connu le même succès. Le dernier opus Jurassic Park 3 manquait cruellement d’ambition et n’était qu’un simple film surfant sur le succès du premier volet. La trilogie reste pourtant une des plus appréciées par la présence de Steven Spielberg comme producteur exécutif. Le nouvel opus Jurassic World était l’un des films les plus attendus de l’année 2015. Le projet Jurassic park fut officiellement relancé en 2011 lors de la plus grande convention mondiale, celle du San Diego Comic Con. Il faudra pourtant attendre mars 2014 pour apprendre que le réalisateur Colin Trevorrow avait été retenu pour relancer la saga. Jurassic Word reprend donc l’histoire également vingt-deux années après le premier film. Les effets spéciaux de Jurassic Park reposaient sur des effets numériques mais également sur les effets spéciaux animatroniques de Stan Winston. Ce nouvel opus retrouve totalement l’esprit du premier volet et opter pou la même approche en termes d’effets spéciaux. Cela permet une meilleure intéractivité entre les personnages et ces dinosaures de toutes tailles. C’est également la première fois dans la saga que le parc d’attractions présenté est ouvert et fonctionnel (le premier se passait avant l’ouverture et les deux autres films).

Dès le premier plan présentant l’éclosion d’un œuf de dinosaure dans un laboratoire, le film nous propose de revenir de nouveau sur le parc d’attractions le plus impressionnant du cinéma. Les scénaristes ont également trouvé l’angle parfait pour retenir notre attention. On suit donc deux jeunes adolescents Zach et Gray Mitchell quittant leur domicile familial pour se rendre sur cette île remplie de dinosaures. Entièrement repensé ce parc d’attractions est conçu pour être réellement diversifié et présente des attractions aussi bien aquatiques (spectacle du mosasaure), terrestres (visite dans des navettes en plein territoire des apatosaures) et même ferroviaires (visite de l’étendue du parc). On reconnaît ainsi dans le film un clin d’œil appuyé au parc Universal Studios à Los Angeles et Orlando et surtout la mise en avant de produits dérivés (nettement moins présente que dans l’original). Une nouvelle fois la situation sur le parc va devenir cauchemardesque suite à un dinosaure créé scientifiquement (l’indominus Rex) s’étant échappé de son enclos. Les nombreux rebondissements du film font que le rythme du film est soutenu. Les nombreux effets spéciaux ne sont plus là pour masquer les faiblesses du scénario mais au contraire renforcer celui-ci. Ainsi ce nouvel opus est une réussite totale et les nombreuses scènes d’actions nous font totalement oublier les volets précédents.

Succéder à Steven Spielberg est une mission très difficile pour laquelle le réalisateur Joe Johnston n’avait pu réussir à convaincre. Curieusement Colin Trevorrow qui n’avait réalisé qu’un seul film Safety Not Guaranteed remporte quant à lui toute notre adhésion. Il se trouve ainsi parfaitement à l’aise à réaliser les nombreuses scènes d’action comme celles mettant en avant les différents personnages. Il bénéficie également d’un casting mondial avec la présence de comédiens américains (Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Vincent D'Onofrio), indien (Irrfan Khan) mais aussi français Omar Sy. Une nouvelle fois, le comédien Chris Pratt propulsé par le cultissime Les Gardiens de la Galaxie (2014) est parfait dans le rôle principal du film. Il personnifie le grand héros solitaire américain intègre et toujours prêt à s’investir pour une cause juste. On oublie ainsi la présence des comédiens de la première trilogie (aucun caméo) pour se concentrer sur de nouveaux tout autant intéressants.

Jurassic World pour être réussi se devait de proposer une multitude de dinosaures. On retrouve ainsi une multitude de dinosaures différents (ankylosaures, apatosaures, baryonyx, dimorphodons, edmontosaures, gallimmus, metriacanthosaures, microceratops, pachycéphalosaures, parasaurolophus, ptéranodons, strégosaures, suchomimus, tricératops, vélociraptors et même un tyrannosaure rex). Le grand soin apporté aux détails sur ces différentes familles renforce d’autant plus notre adhésion. En faisant abstraction de Jurassic Park 2 et 3, le film est un grand film d’aventure à l’ancienne nous rappelant ce que devrait être un blockbuster intelligent et parfaitement maîtrisé. La saga Jurassic Park ne pouvait pas rêver meilleur volet pour relancer sur de bons rails sa continuité.

Vu le 2015 à l’UGC Normandie, salle 01, en VO

Note de Mulder:

Critique de Marty

En novembre 1990, un auteur de science fiction dévoile un livre aussi imaginaire que passionnant, Jurassic Park, dans lequel une compagnie scientifique a réussi à recréer des dinosaures par la technique d'extraction d'ADN fossile. Le livre est un best seller mondial et les studios Universal, associés à ceux du réalisateur Steven Spielberg, Amblin Entertainment, se lance dans la production aussi majestueuse que fantastique d’un premier long métrage. Le film sort, en France, le 20 octobre 1993, et propose l'apparition des dinosaures d'un parc d'attraction. Le film est auréolé de trois oscars et de deux suites (1997 et 2001), de plus ou moins bonnes factures. Pendant les quatorze d'années qui vont suivre, les fans de dinosaures vont attendre un potentiel épisode quatre. Les rumeurs vont bon train quant à la participation des membres du casting original (Sam Neill, Laura Dern, Jeff Goldblum, Ariana Richards, Joseph Mazzello, Julianne Moore,Vince Vaughn...), de nombreux montages d'affiches sont réalisés par les fans et pendant des années, la suite des aventures des animaux de l'ère jurassique sonnait comme une arlésienne. En 2012, l'officialisation d'un quatrième opus est enfin lancé par les studios Universal et par Steven Spielberg, avec un pré-titre : "Jurassic Park: Extinction". Il faudra attendre juin 2015, pour découvrir, Jurassic World.

A la production, on retrouve les deux studios que sont Universal et Amblin, et le film est coproduit par le maître du genre Steven Spielberg. Les effets spéciaux sont tournés sur l'ère du numérique et les animatroniques créés par le regretté Stan Winston ne sont plus crédibles pour un film au budget colossal (180/200 millions de dollar selon les estimations, soit le total des trois premiers films). A la réalisation, c'est Colin Trevorrow qui a lourde tâche de prendre la relève et à 41 ans, il signe son second long métrage, après Safety Not Guaranteed. Un pari osé pour lequel Steven Spielberg a, comme à son habitude, dû chapeauté, le tournage, le synopsis et les effets spéciaux. Nul ne doute qu'il a été omniprésent sur le film dont il est producteur, comme ce fut le cas, par exemple, sur Poltergeist de Tobe Hooper, où la rumeur veut qu'il en soit le principal réalisateur... Ici, il laisse champ libre à Colin Trevorrow et son équipe pour produire un épisode sensiblement différent des épisodes antérieurs… même si très proche du premier épisode… 

De nombreuses rumeurs avaient circulé sur la toile quant au film. Reboot ? Suite ? Remake ? Il s'agit, en fait, d'une suite du premier opus, se situant près de 20 ans après les événements tragiques du premier parc et pour la première fois, le parc a enfin ouvert ses portes au public. Lors des trois premiers épisodes, les spectateurs n'étaient que des privilégiés et de vulgaires amuse-gueules pour les dinosaures affamés. Les équipes de Colin Trevorrow rendent d'ailleurs hommage au premier épisode avec une certaine nostalgie en redécouvrant le logo original sur le tee-shirt du comique Jake Johnson, les anciens locaux ou la bannière "When Dinosaurs rules the Earth" ; bien sûr, un hommage appuyé est rendu, à juste titre, au regretté acteur/réalisateur, Richard Attenborough, qui jouait John Hammond dans les épisodes précédents et fondateur de la société InGen génétique. Le parc est, donc, ouvert et à l'instar des parcs d'attractions américains (Universal et Disney), les attractions se veulent toujours plus grandes, toujours plus majestueuses (sans mauvais jeu de mots), toujours plus spectaculaires et innovantes afin que le public soit satisfait et revienne (une politique bien mal appliquée dans les parcs français, malheureusement). A la différence des premiers épisodes, les dinosaures ont été générés par l'informatique via l'ambre ; idée sensiblement identique à ce John Hammond voulait ; sans les modifications de l'ADN qui en ont découlé pour satisfaire le riche propriétaire et ses mécènes. Et comme on peut l'imaginer, le drame démarre...

Côté casting, et ce malgré les rumeurs, aucun des membres des épisodes précédents n'est présent, hormis BD Wong, déjà présent dans le premier épisode et qui somme toute devrait être un des personnages clés du prochain épisode, déjà annoncé. La nouvelle coqueluche d'Hollywood, Chris Pratt, est le personnage humain principal. Il arbore toujours son mélange entre Han Solo, Indiana Jones et Blade Runner, distillant de l'humour et du charisme. Il est associé au charme de la fille de Ron Howard, Bryce Dallas, dans un rôle à deux facettes, la première étant la simple potiche aux commandes du parc dans un rôle rigide, avant de devenir l'un des personnages clés, s'affirmant en femme forte, courant dans la boue avec des talons de 15cm… Les seconds rôles d'Irrfan Khan, Vincent D'Onofrio, Ty Simpkins, Judy Greer et de notre petit frenchy Omar Sy sont notables, sans pour autant prépondérant. On peut regretter, d’ailleurs, que le film stéréotype et caricature les personnages humains… Les vraies stars du film se sont les dinosaures... et ils se font sacrément attendre ! Il faut, en effet, près d'une demi-heure, pour découvrir les animaux et, même si l'intrigue est cousue de fil blanc, on en prend plein les mirettes. A l'instar de Jurassic Park, les premières apparitions de dinosaures sont un phénomène à elles seules... Les effets spéciaux ayant tellement évolués qu'on y croit et qu'on en rêve... Bien sûr, ceux-ci offrent une certaine dynamique au film et accrochent le spectateur à son siège pendant près de deux heures ; s'achevant dans un final chaotique où le T-Rex s'assure sa place du prédateur terrestre le plus redoutable et en haut de la chaine alimentaire (enfin si on ne tient pas compte que l'Homme est le plus grand prédateur...).

Outre une bonne histoire et un casting parfait, dans lequel Chris Pratt s'affirme comme l'une des révélations de ces dernières années, le film offre, enfin, aux dinosaures de longues scènes d'apparitions et de luttes, du plus bel effet. Le thème principal de John Williams est conservé (un oubli dans Jurassic Park 3…) et Michael Giacchino y ajoute des sonorités plus sombres, plus énigmatiques et plus terrifiantes, à l'instar de ce qu'il a déjà fait sur la série Lost. Le film regorge de clins d'œil à la carrière de Steven Spielberg dans son ensemble avec évidemment les allusions cachées à Indiana Jones ; dans lequel Chris Pratt est déjà annoncé comme repreneur du rôle grâce à son charisme ; à Star Wars (où il collaborait avec Lucas) avec le vaisseau dans la chambre du gamin dans la scène d'ouverture et bien sûr l'énorme clin d'œil aux Dents de la Mer, qu'on ne peut pas manquer ! Le film rend hommage à la carrière du réalisateur et offre un réel divertissement prenant et palpitant avec des personnages attachants.

Malgré tous ces points positifs, le film souffre de quelques longueurs, heureusement vite compensé par les scènes de chasses. Il n'offre pas l'originalité du premier épisode même s'il jouit de meilleurs effets spéciaux et apparaît plus comme un succès commercial qu'un succès légendaire. Rappelons que Jurassic Park, premier du nom, reste une référence mondiale dans les annales du cinéma contemporain... et que Jurassic World profitera d'un succès pour, peut-être, entrer dans celles du cinéma moderne...  A l'instar de Godzilla, une espèce de relation homme/animal est mise en place avec des échanges de regards, principalement dans la scène finale, qui gâche un peu l'ensemble... Le T-Rex reste en haut de la chaîne alimentaire et son copinage avec les raptors et les humains pour lutter contre ce nouvel ennemi en est presque risible.... Crichton imaginait que les raptors auraient pu être amadoués mais pas domesticables à ce point...

Somme toute, Jurassic World est une réussite complète, dynamique, palpitante et explosive. Le combat final est dantesque et hérisse le poil aux fans de la première heure. On se retrouve plonger dans cet univers disparu il y a 66 millions d'années avec enthousiasme et un grand bol de plaisir.

Vu le mercredi 10 juin 2015, au Pathé Conflans, en salle 10, en VF (2D)

Note de Marty: