Poltergeist

Poltergeist
Titre original:Poltergeist
Réalisateur:Gil Kenan
Sortie:Cinéma
Durée:94 minutes
Date:24 juin 2015
Note:

Lorsque les Bowen emménagent dans leur nouvelle maison, ils sont rapidement confrontés à des phénomènes étranges. Une présence hante les lieux. Une nuit, leur plus jeune fille, Maddie, disparaît. Pour avoir une chance de la revoir, tous vont devoir mener un combat acharné contre un terrifiant poltergeist…

Critique de Mulder

Certains films font parties de ceux qui vous marquent à vie. Dans la catégorie des films d’épouvante toute une génération se souvient de quatre films L’exorciste (William Friedkin, 1974), Shining (Stanley Kubrick, 1980) Poltergeist (Tobe Hooper, 1982) et Amityville (Stuart Rosenberg, 1980). Ces œuvres reposaient non seulement sur de brillants réalisateurs, une réelle vision d’auteur mais également sur un scénario misant tout autant sur une approche de la religion et sur la vision de notre société actuelle. Ces films ont non seulement influencés et révolutionnés le cinéma de genre mais ont redonné un certain prestige au genre horrifique. Des suites plus ou moins réussis pour L’exorciste, Poltergeist et Amityville mais aussi des remakes pour Shining et Amytville ont vu le jour. Trente-trois ans après la sortie d’un des films les plus marquants du réalisateur Tobe Hooper (avec Massacre à la tronçonneuse en 1974) produit par Steven Spielberg, nous découvrons le remake.

Réadapté un film culte est d’autant plus difficile si l’œuvre et restée comme pour Poltergeist dans nos mémoires notamment par des effets spéciaux spectaculaires et une ambiance lorgnant vers le film d’horreur et fantastique en même temps. Le scénariste David Lindsay-Abaire (Rabbit Hole (2010), Le Monde fantastique d'Oz (2013)) fort de son expérience sur des projets variés a réussi de nouveau à trouver le même juste équilibre entre film fantastique et film d’horreur. Il a surtout réussi à réadapter le script original dans notre contexte actuel. Dans cette société, les moyens de communication sont nettement plus présents, la technologie également (scène du drone) et le chômage touche une plus grande partie de notre société. Ainsi les Bowen, famille américaine traditionnelle emménagent avec leurs trois enfants dans leur nouvelle maison. Ils sont vite confrontés à des phénomènes paranormaux (effets électrostatiques, traces de pied, objets volants..). Comme dans l’original, c’et leur jeune fille qui sera visée et enlevée par ces esprits maléfiques. Par un curieux choix, le scénariste a préféré changer les noms des personnages, changer la configuration de la maison (la scène de la piscine a été retirée du script) et surtout le personnage campé par la comédienne Zelda Rubinstein laisse sa place à un chasseur de fantôme de tv réalité (Jared Harris parfaitdans le rôle de Carrigan Burke).

Poltergeist version 2015 réussit aisément à nous convaincre par un casting judicieux (Sam Rockwell, Rosemarie DeWitt, Saxon Sharbino,Kyle Catlett.). Les personnages sont solidement campés et les effets spéciaux parfaitement maîtrisés et ne servent qu’à renforcer l’ambiance angoissante du film. On reconnaîtra aisément l’influence de Sam Raimi (co-producteur du film) sur le réalisateur Gil Kenan (Monster house (2005), La Cité de l'ombre (2008)) notamment par l’utilisation de certains plans et par des effets spéciaux très convaincants. Les différences entre les deux versions de Poltergeist font que nous gardons un réel un vrai plaisir à suivre cette histoire. La fin des deux diffère également. Tandis que le premier témoignait d’un rejet de la télévision hors du nouvel appartement de la famille Freeling, la famille Bowen elle préfère clairement éviter les arbres trop vieux.

Loin d’être une simple réadaptation d’un film culte, Poltergeist s’apparente à un film de genre non seulement captivant mais surtout montre que le cinéma horrifique a encore de beaux jours devant soi.

Vu le 18 juin 2015 au Club Marbeuf , en VO

Note de Mulder:

Critique de Marty

Les années passent et se ressemblent... Les suites, les remakes et autres reboot fleurissent dans les salles obscures et de nombreux projets sont encore annoncés dans ce sens... Le cinéma américain a-t-il puisé dans toutes ses ressources et n'est plus capable de produire des scénarii originaux ? Le célèbre film Poltergeist de Tobe Hooper fait les frais de ce manque d'imagination et s'offre donc une petite mise à jour à coup d'effets spéciaux saisissants. L'original, sorti en 1982, est un phénomène qui perdure malgré les années qui passent et n'a jamais trépassé des annales du cinéma. Gamin, en découvrant le film, on ne pouvait qu'en être terrifier... Et au fond de moi, ce souvenir persiste. Écrit et produit par Steven Spielberg ; dont on suspecte qu'il en est le réalisateur ; le film est un succès mondial, qui se conclut par trois nominations aux Oscars en 1983...

L'histoire reste la même, à savoir l'apparition de phénomènes paranormaux dans une maison familiale où la petite fille fait office de porte d'entrée pour ces âmes égarées. Si l'on se réfère à la définition de Wikipédia, un poltergeist est un phénomène paranormal consistant en des bruits divers, des déplacements, apparitions ou disparitions d'objets et autres phénomènes a priori inexplicables. Ici, Gil Kenan, réalisateur de l'excellent film d'animation, Monster House en 2006, reprend les rennes de ce remake où il livre une atmosphère plus réaliste, plus sombre et plus terrifiante que l'original. A l'instar de nombreux films du genre qui foisonnent (et cartonnent) dans les salles, des acteurs confirmés se lancent à la participation, afin de redorer leurs blasons. On y retrouve donc, Sam Rockwell (Iron Man 2), Rosemarie DeWitt (Ma meilleure amie, sa sœur et moi) et Jared Harris (Sherlock Holmes) accompagnés de la jeune Saxon Sharbino, découverte dans la série Touch avec Kiefer Sutherland et le petit Kyle Catlett de Following.

Produit par Sam Raimi (Evil Dead), le film repose donc sur l'ambiance pesante d'une famille dont le rêve américain s'est effondré, avec trois enfants, devant s'installer dans un lotissement aux charmes et aux couleurs si classiques de ceux des États-Unis. Une gentille bourgade modeste où leur maison est construite... sur un ancien cimetière... Intrigue peu ficelée mais efficace. On découvre très rapidement le côté angoissant du film, la maison qui craque, l'arbre aux ombres terrifiantes, les décharges d’électricités statiques, synonymes d'événements paranormaux, grincements de portes, le spectre du clown terrifiant et évidemment les écrans de télévisions qui crépitent.... Des événements présents dans l'original et qui jouissent de l'évolution des effets spéciaux pour être plus prenants et plus troublants. Pourtant, en aucun moment, ce remake ne se veut effrayant ni déroutant. Il reste sinistre sans être épouvantable et s'est être angoissant sans être troublant... et aucun cas, à la différence de l'original, la sensation de nécessité d'avoir un positroneur désintégrant à la Peter Venkman n'est nécessaire.

On retiendra le côté divertissant et réaliste du film qui remplit les objectifs d'un style, pourtant, déjà bien fourni. Malgré tout, on peut y voir un certain manque d'intérêt tant le premier a marqué des générations. Les scènes s'enchainent avec limpidité et n'offrent aucune réelle surprise, hormis ce final peu académique. Les acteurs confirmés n'ont pas poussé leurs talents à leurs paroxysmes et ne semblent pas impliqués dans le genre... Il n'apporte aucun frisson, si ce n'est un bon marché, à force d'être autant solliciter par des scénaristes en panne d'imagination où la surenchère prime sur le talent...

Poltergeist, édition 2015, est un film honnête pour un public large. Le public horrifique le délaissera au profit de l'original, qui fera frémir ceux qu'ils ne l'ont pas vu, malgré les années...

Vu au Pathé Conflans, en salle 7, le samedi 27 juin, en version française (2D)

Note de Marty: