Survivor

Malgré un casting attractif et une idée très prometteuse, l’affrontement entre Milla Jovovitch (Alice Prospero dans la saga Résident Evil) et Pierce Brosnan (l’un des meilleurs James Bond à l’écran), le nouveau film de James McTeigue déçoit par son manque de rythme et sa photographie quelconque. Le scénario de Philip Shelby nous rappelle pourtant celui du mythique Les Trois jours du Condor de Sydney Pollack dans lequel un agent de la CIA (magnifique interprétation de Robert Redford) retrouve tous ses collègues assassiné pendant leur pause déjeuner. Il devra alors mener seul une mission afin de déterrer un nid d’espion infiltré au sein même de cette agence gouvernementale. Les nombreux points communs entre ses deux films semblent prouver que le scénariste s’en est plus qu’inspiré pour trousser ce thriller d’espionnage. Comme dans l’excellent film de Sydney Pollack, l’importance de mettre en avant un méchant incontrôlable et perfide explique la présence de Pierce Brosnan dans celui du tueur à gage Nash.

Habitué à des superproductions internationales (Madame Doubtfire (1992), Goldeneye (1995), Thomas Crown (1999), Mamma Mia ! (2008).. les derniers films avec Pierce Brosnan étaient plutôt passés inaperçus et pourtant ne déméritaient pas pour autant (Le Dernier pub avant la fin du monde (2013), Duo d'escrocs (2013), The November Man (2014)). On sent bien que ce rôle loin de celui de détective privé ou d’espion d’élite lui aurait permis d’apparaitre sous un nouveau jour et de regagner les faveurs de son public. Pourtant, ses quelques scènes font de son personnage, un être froid, solitaire et manquant cruellement d’épaisseur. De la même manière, Milla Jovovich dont la carrière fut lancée par l’excellent film de Luc Besson, Le Cinquième élément (1997) et maintenant par la saga des Resident Evil (2002-2012) semble cruellement manquer de titres porteurs pour relancer sa carrière. Dans le rôle de Kate Abbott elle se montre plutôt convaincante mais on aurait aimé avoir de véritables scènes d’action. On sent bien également la volonté du scénariste Philip Shelby et du réalisateur James McTeigue de surfer sur le succès de la saga Jason Bourne mais le résultat obtenu manque cruellement d’efficacité.

On se doute que cette sortie directe en vidéo malgré la présence de deux comédiens appréciés résulte des nombreuses imperfections de ce film. Pourtant, celui-ci n’est pas réellement mauvais pour autant, il présente une intrigue intéressante et bénéficie également de seconds rôles convaincants (James d'Arcy, Angela Bassett, Dylan McDermott). De la même manière, James McTeigue avait réussi à s’imposer par des films assez intéressants et réussis (V pour Vendetta (2006), Invasion (2009), Révélation (2009), L’ombre du mal (2012)), Survivor se révèle être son moins convainquant à ce jour.

Vu le 26 juin 2015 en DVD et VO

Note de Mulder: