Terminator Genisys

Terminator Genisys
Titre original:Terminator Genisys
Réalisateur:Alan Taylor
Sortie:Cinéma
Durée:126 minutes
Date:01 juillet 2015
Note:

Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l'avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.

Critique de Marty

L'année 2015 marque une année symbolique dans l'univers cinématographique. Outre la recrudescence des supers héros érigés par l'équipe de Stan Lee, les lucratives licences Marvel ou DC, l'année 2015 marque le retour des dinosaures de Jurassic Park, des Stormtroopers de l'empire dans le septième épisode de Star Wars et aussi le retour d'un des premiers robots de l'histoire du cinéma, le Terminator. Né de l'imagination d'un jeune réalisateur, James Cameron, en 1980, le premier épisode se pointe en salle, quelques années plus tard et remporte un succès mondial, qui le classe dans les meilleurs films de l'histoire du cinéma. Il passe de générations en générations en comptabilisant des fans de tout âge, passionnés par cette histoire dantesque et ses personnages principaux. L'histoire du premier épisode est simple, un cyborg futuriste est envoyé dans le passé pour tuer la femme qui donnera naissance au plus grand leader de la rébellion contre les machines, Skynet et Cyberdine...

Ce monstre prend vie grâce au travail acharné du regretté Stan Winston, ami de Cameron et de Schwarzenegger et devient le Terminator, un mi-homme, mi-robot, joué par l'ancien Mister Univers, Arnold Schwarzenegger. Linda Hamilton (Sarah Connor) et Michael Biehn (Kyle Reese) complètent le casting et offrent une vision aussi humaine que romantique au film ; leur union donnera naissance au grand leader, John Connor. Celui-ci apparait en 1991 dans Terminator 2 : Le Jugement dernier ; une suite exceptionnelle qui a révolutionné l'industrie du cinéma et des effets spéciaux. Cameron reprend son casting d'origine, offre un rôle sur-mesure au jeune Robert Patrick (T1000) et lance Edward Furlong, dans le rôle de John Connor. Deux films qui sont au Panthéon des cinéphiles et adeptes de la science-fiction. 12 ans plus tard, le troisième opus, le soulèvement des machines, sort en salles, avec ses effets spéciaux toujours plus impressionnants, mais le succès n'est pas au rendez-vous, James Cameron jette l'éponge, Arnold Schwarzenegger lance sa carrière politique et le Terminator disparaît des écrans radars au grand détriment d'une population d'aficionados. Pourtant, une série télévisée voit le jour et offre deux saisons permettant une certaine continuité du deuxième épisode, occultant complètement le troisième. Celle-ci s'achève avant la sortie de Terminator Renaissance dont le casting est monstrueux... Le film réalise un beau succès, dévoile le futur après le jugement dernier et la lutte contre les machines. Il explique, habillement, le futur et s'achève en préparant le passé, donc le premier épisode... Arnold Schwarzenegger ne prend pas part au film et le désavoue... Terminator est définitivement mort et il ne reviendra pas...

Pourtant, dès 2014, la rumeur s'amplifie et s'officialise, Arnie reprendra son rôle dans Terminator Genisys. Les premières craintes apparaissent sur les réseaux sociaux et forums dédiés. En manque d'inspiration, les scénaristes et producteurs émettent l'hypothèse d'un reboot... Un vrai blasphème pour les fans de la première heure...  James Cameron prend alors la parole et précise qu'il s'agira bien d'un épisode différent, impressionnant et permettant de proposer une suite à son épisode deux tout en expliquant des éléments du premier... Pas forcément rassurant pour autant...  Au fil du temps, le casting se construit autour du vieillissant, mais pas obsolète, Arnold, définitivement revenu, de sa carrière politique et écologique. De nombreux noms circulent, les fans espèrent que Christian Bale, le meilleur John Connor adulte de la saga, soit de la partie... mais James Cameron mise sur Tom Hardy. Celui-ci, prit entre Batman et Mad Max décline et le choix se porte sur Jason Clarke. Croisé à Deauville, il y a quelques années, l'acteur est passé de l'anonymat à la renommée après son passage, entre autre, dans la Planète des Singes et Zero Dark Thirty. A ses côtés, c'est la jeune Emilia Clarke qui reprend le rôle de Linda Hamilton (et Lena Headey) dans celui de Sarah Connor. Une actrice talentueuse et pulpeuse, inconnue pour ceux qui ne sont pas tombés dans l'univers des romans de George RR Martin et la série Game Of Thrones où elle joue le rôle (l'un des plus importants de la série), de Daenerys Targaryen, mère des dragons. Le reste du casting se compose, aussi, de Jai Courtney, devenu incontournable depuis quelques temps au cinéma, après ses passages dans Divergente, Die Hard (le fils de John McClane) Jack Reacher et qui portera les couleurs de Capitaine Boomerang dans le monstrueux Suicide Squad. Notons la présence de J.K. Simmons (oscarisé pour Whiplash), Dayo Okeniyi (Hunger Games), Matt Smith (Doctor Who), Byung-hun Lee (Storm Shadow dans GI Joe)... Un casting aussi large qu'éclectique pour l'un des films de l'année !

Premier épisode d'une nouvelle trilogie (dont les droits, détenus par la Paramount, reviendront en 2019 à James Cameron, ouf), le film est réalisé par Alan Taylor, réalisateur de Thor: Le monde des ténèbres et de nombreux épisodes de séries à succès, le film offre une alternative à la saga Terminator. Sous un scénario alambiqué et une histoire confuse, Terminator Genisys n'est pas le succès tant espérer par les fans de la saga commencée en 1984... A l'instar de Retour vers le Futur, le film tente de nous expliquer que changer le passé, a offert une réalité temporelle différente que celle connue, tant par Kyle Reese (Jay Courtney) que par les fans, sans la présence du Dr Emmet Brown ; comprenne qui voudra... Les scénaristes, Laeta Kalogridis et Patrick Lussier, ont voulu relancer la saga en mélangeant les éléments des épisodes précédents tout en imaginant des suites... Le résultat donne un spectacle bâclé mais très divertissant. Les fans retrouveront l'esprit, dès le début du film des opus précédents, avec les apparitions des machines, les T850,, les chiens, le Polaroïd, les Hunter Killer, les canons à plasma et les fameuses répliques les plus cultes du cinéma : "I'll be Back" et "Come with if you want to live", apparues dans chaque film/série. Dès les premières minutes, avant l'apparition de Sarah Connor, le film se calque admirablement sur l'épisode original et offre de sérieuses explications pour la saga... Puis, Sarah Connor apparaît et l'on comprend ce que les scénaristes ont tenté de faire en se calquant sur l'idée de Back To The Future 2. L'idée aurait pu intéressante si le scénario n'était pas aussi complexe... (Déjà que le premier était peu simple)...

Il est, en effet, regrettable, que le film n'offre pas un rôle plus élargi à Arnold Schwarzenegger. Rappelons que c'est lui qui tient la saga sur ses larges épaules et que ce rôle a fait de lui l'immense star qui rayonne dans nos pensées. Le film sa cache sous un scénario aussi alambiqué qu'inabouti, prétextant une nouvelle trilogie, et laissant des doutes sur l'avenir de l'humanité... La scène post-générique est une énième porte ouverte laissée béante pour le prochain réalisateur dont le rôle principal devrait être jouer par Matt Smith, énigmatique et fantomatique... Il n'est pas nécessaire de préciser que Terminator est un monument du cinéma et qu'après le troisième épisode catastrophique, le quatrième banni par son créateur (pourtant très honorable), les fans étaient dans l'attente d’un épisode dantesque, fabuleux ou extraordinaire... Le pari tenté par Laeta Kalogridis (productrice d'Avatar et de Shutter Island) et Patrick Lussier (scénariste des Scream et réalisateur de l'énigmatique Hell Driver) est manqué en parti...

En effet, à mes yeux, la saga n'est pas terminée. Il y a, grâce à quelques bonnes idées parsemées dans le film (et ces prédécesseurs), de belles choses à faire pour offrir deux films de haute volée. Arnold Schwarzenegger a affirmé qu'il endosserait une dernière fois le rôle du Terminator, après Genisys... Gageons que les scénaristes vont devoir plancher pour rattraper ce film dont le succès n'est pas au rendez-vous dans les salles obscures. Le film fera t-il un flop pour autant ? L'histoire nous le dira... mais mon cœur pense que non. Terminator a bercé mon enfance et il est nécessaire de garder confiance... James Cameron ne laissera pas mourir ce bébé dans lequel il a temps investi ; ce n'est pas un amateur ; c'est le Roi du Monde !

Malgré tout, comme évoqué ci-dessus, le film n'est pas un nanar pour autant. Certes, Christian Bale aurait, à mes yeux, était un très bon Connor (à nouveau), le choix d'Emilia Clarke me semble judicieux. Elle allie un charme indéniable, mystérieux et un physique proche de celui de Linda Hamilton, lorsqu'elle était plus jeune. Elle a prit de la masse musculaire pour ressembler à la guerrière qu'elle doit devenir et est tout à fait crédible dans son rôle de mère de John Connor. Les effets spéciaux sont, évidemment, bien plus crédibles que ceux de Terminator 1 et 2, qu'il faut replacer dans leurs contextes respectifs... La qualité de ceux-ci offre une belle perspective pour le prochain épisode ; avec, par exemple, la présence de Miles Dyson ;  à condition que l'histoire tienne la route... Notons que le thème principal est reprit par l'un des plus grands compositeurs : Hans Zimmer et sa bande-originale est aussi sombre que percutante. Sa présence est, à mon sens, un gage de qualité... dommage que l'histoire soit un gag ! Ultime précision, la 3D n'apporte absolument rien ; comme bien souvent ; et espérons que cette technologie ne sera pas reprise dans le prochain... sauf si c'est Cameron qui s'en charge !

Vu au Pathé Conflans, le samedi 04 juillet, en salle 7, en 2D et en VF.

Note de Marty:

Critique de Mulder

Terminator Genisys était l’un des films les plus attendus de l’année et marquait après plus de douze ans le retour d’Arnold Schwarzenegger dans le rôle culte du Terminator T-800. La saga lancée en 1984 par James Cameron (scénario et réalisation) s’imposa non seulement comme un film de science-fiction cohérent, violent et intelligent mais remettait au goût du jour la thématique du voyage dans le temps mais aussi les dangers de la science (cybernétique) pour l’homme. Véritable film d’anticipation réalisé par le surdoué scénariste et réalisateur James Cameron, il imposa Arnold Schwarzenegger comédien alors cantonné à des simples films d’action mettant en valeur son physique de culturiste (Hercule à New York (1970), Conan le Barbare (1982) et Conan le Destructeur (1984). Le premier film s’imposa comme un thriller angoissant parfaitement porté par ce comédien dans le rôle d’une machine prête à tuer une jeune femme. Le fils de celle-ci deviendra le chef de la résistance dans un temps futur.

Fort du succès de cette petite production (budget de 6.4 millions de dollars),le second opus en 1991 fut également scénarisé et réalisé par James Cameron et permit de retrouve dans les deux rôles principaux les comédiens Arnold Schwarzenegger et Linda Hamilton. Bénéficiant du budget le plus important alloué à un film lors de sa sortie, ce film est à ce jour le plus maîtrisé, le plus intéressant et un vrai chef d’œuvre de la science-fiction. Suite à la faillite de la société de production Carolco Pictures, la gestion des droits rattachés à ces deux films retarda la réalisation d’un troisième opus. Celui-ci vit le jour en 2003 soit plus de douze ans après les deux premiers films. Le réalisateur et scénariste James Cameron laissa donc sa place pour ce troisième film, Terminator 3 : le Soulèvement des Machines au réalisateur Jonathan Mostow et à une équipe de scénaristes (John D. Brancato, Michael Ferris, Tedi Sarafian), seul le comédien Arnold Schwarzenegger était de retour dans son rôle tandis que celui de Sarah Connor fut tout simplement supprimé. Ce troisième opus n’atteignit pas la qualité des deux précédents films mais fut suffisamment soigné et distribué par Columbia TriStar Films en France pour remporter un certain succès critique et public. Terminator Renaissance fut distribué en France par Sony Pictures Releasing France et changea le concept en plaçant uniquement l’action dans le futur et en faisant de John Connor (Christian Bale) le personnage principal du film. Si ce film avait remporté un succès suffisant il aurait pu déboucher sur une nouvelle trilogie. Ce ne fut pas le cas et la société Annapurna Pictures obtint les droits pour produire de nouveaux films. Ce changement avorta donc l’idée d’une nouvelle trilogie par Sony Pictures et la distribution du film dorénavant est assurée par Paramount Pictures France.

Après une succession de réalisateurs (James Cameron, Jonathan Mostow, McG), c’est au réalisateur Alan Taylor (Thor : Le Monde des ténèbres (2013) et des épisodes de Game of Thrones) à qui revient la lourde tâche de relancer une série culte qui est dans nos mémoires à travers de nombreuses adaptations (série, jeux vidéos, produits dérivés). Le scénario signé par Laeta Kalogridis (Shutter Island (2010)et Patrick Lussier (Hell Driver (2011) fait totalement abstraction des trois précédents films et se veut une suite directe aux deux premiers de la saga. Ainsi après avoir de nouveau présenté un futur dirigé par Skynet et des terminators asservissant l’homme, on découvre le lien fort entre Kyle Reese et John Connor. Ce premier est de nouveau envoyé en 1984 pour sauver Sarah Connor. Le même terminator T-800 du premier film est aussi envoyé dans le passé mais se retrouvera face à un modèle identique présent depuis l’enfance de Sarah Connors pour la protéger. Les cartes sont donc changées et Kyle Reese et Sarah Connor vont de nouveau devoir voyager dans le temps pour anéantir une bonne fois pour toute Skynet. Le scénario paraissait intriguant et semblait partir sur de bonnes bases mais il n’en est rien. Les nombreuses incohérences scénaristiques et surtout une mise en scène guère inspirée nous empêche de prendre plaisir à ces retrouvailles avec un Arnold Schwarzenegger vieillissant et plus aussi imposant qu’autrefois. Certes, l’idée de revisiter des scènes du premier et second film est une bonne idée mais le traitement apporté est totalement dénué de cohésion. De la même manière Emilia Clarke (Daenerys Targaryen dans Game of Thrones) n’arrive pas à nous faire oublier la comédienne Linda Hamilton. Quant à Arnold Schwarzenegger, il semble avoir accepter ce projet non pas pour la qualité du scénario mais surtout pour des raisons mercantiles afin de relancer une carrière plutôt décevante sans réel succès récent (Le dernier rampart (2013), Sabotage (2014), Maggie (2015)).Pour être réussi le film aurait dû réellement présenter une menace cohérente et visible et de vrais objectifs. Dans le cas présent, il n’y a pas vraiment de rythme mais une succession de scènes plus ou moins réussies mais très (trop) loin de qualité des deux premiers films. Les précédents films avaient à défaut d’être réussis un vrai rythme, des scènes d’action explosives et des comédiens aguerris. Les seconds rôles ici tels J.K Simmons, Jai Courtney, Byung-Hun Lee ne sont pas asses élaborés et manquent de profondeur.

Quant à l’affrontement final mettant en avant Skynet comme une représentation holographique, le résultat tend plus à copier sans recul la saga Resident evil et ne pas donner une force suffisamment imposante et compréhensible à ce dictateur binaire. En conséquent, Terminator Genisys est le maillon le plus faible de cette saga culte, un film qui pourrait malheureusement être le dernier d’une grande saga initiée par James Cameron. Certes Arnold est vieux pas obsolète comme son personnage mais il aurait mérité un scénario cohérent, intéressant et fourni plutôt qu’une simple ébauche comme c’est le cas ici.

Vu le 2 juillet 2015 au Gaumont Disney Village, Salle 11, en IMAX et VO

Note de Mulder: