Minions (Les)

Minions (Les)
Titre original:Minions (Les)
Réalisateur:Pierre Coffin, Kyle Balda
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:08 juillet 2015
Note:

A l'origine de simples organismes monocellulaires de couleur jaune, les Minions ont évolué au cours des âges au service de maîtres plus abjectes les une que les autres. Les disparitions répétitives de ceux-ci, des tyrannosaures à Napoléon, ont plongé les Minions dans une profonde dépression. Mais l'un d'eux, prénommé Kevin, a une idée. Flanqué de Stuart, l'adolescent rebelle et de l'adorable petit Bob, Kevin part à la recherche d'un nouveau patron malfaisant pour guider les siens.  Nos trois Minions se lancent dans un palpitant voyage qui va les conduire à leur nouveau maître : Scarlet Overkill, la première superméchante de l'histoire. 

Critique de Mulder

Après être apparus dans les deux précédents films d’animations de Pierre Coffin Moi, moche et méchant 1&2 (2010-2013), les personnages attachants des minions possèdent enfin leur propre film à notre plus grand bonheur. Durant le générique de fin de l’excellent Moi, moche et méchant 2, ce film avait été présenté lors d’une audition de Minions. Les minions s’apparente ainsi comme une préquelle et nous présente dès le générique l’évolution de ces personnages depuis la préhistoire jusqu’à 1968, soit avant leur rencontre avec Gru. Alors que les deux films Moi, moche et méchant avaient été coréalisés par Pierre Coffin et Chris Renaud et scénarisés par Cinco Paul et Ken Daurio, c’est Kyle Balda qui passe à la coréalisation et le scénario revient à Brian Lynch. Ces changements permettent une certaine originalité au processus de création tout en gardant un univers cohérent.

Leur quête d’un maître abject emmènera la tribu des Minions à partager des moments avec un T-Rex, le Comte Dracula, un Roi Egyptien, Napoléon et même une tribu de Yetis. Chacune de ces scènes nous rappelle l’humour irrévencieux de Tex Avery et parsème le film d’un humour dévastateur. Comme c’est le cas de l’arrivée des minions à New York ou à Londres. Le plaisir pris par l’équipe des dessinateurs du film et du scénariste se ressent à chaque scène et apporte un véritable rythme soutenu sans aucun temps mort à cette histoire. On sent également une grande recherche pour inventer un langage cohérent à ces créatures. Celui-ci s’apparente à un mixte de plusieurs langues (anglais, français, italien..). L’humour passe d’autant mieux que bien souvent il est impossible de comprendre ce que ceux-ci disent. De la même manière en resserrant l’histoire sur trois des minions, Stuart, Bob et Kevin, le film souffre d’aucun ralentissement du à une multitude de personnages.

A travers ses personnages, le scénario dresse ni plus ni moins une satire sociale piquante de notre société actuelle. Les nombreuses scènes qui ont tout pour devenir cultes telle celle du psy ou de la partie de football, nous montrent bien que nous sommes toujours à la recherche d’une chose pour donner du piquant à notre vie. Le scénario original permet donc plusieurs lectures que vous soyez un enfant ou un adulte vous trouverez le même plaisir à partager le temps d’un film la vie de ces minions personnages.

Le souci du détail se ressent également dans le choix des chansons illustrant l’époque des années 60 dans laquelle se passe la majorité du film. De nombreux clins d’œil sont ainsi faits aussi bien aux Rolling Stones, qu’aux Beatles et même de manière surprenante à Van Halen (pour un morceau datant des années 70). Impossible donc de ne pas adhérer complètement à ce grain de folie qui parsème l’ensemble du film. Loin d’être qu’une simple succession de scènes, il y a une véritable évolution des personnages et un plaisir pris par l’équipe du film à partager un univers qu’elle maîtrise et qu’elle n’est pas prête d’oublier à notre plus grand plaisir.

De la même manière le dernier numéro musical post générique est un plaisir total pour lequel nous vous conseillons de rester jusqu’à la fin du film. On espère que le succès sera au rendez vous et que l’on retrouvera ces personnages dans de nouvelles aventures prochainement.

Vu le 05/07 2015 au Gaumont Disney Village, Salle 02, en VF

Note de Mulder:

Critique de Marty

Depuis quelques années, les studios d'animations se sont lancés dans un défi aussi relevé qu'osé, à savoir, proposer des films pour tout public dans lequel les personnages principaux sont suppléés par des personnages secondaires souvent plus intéressants, plus attachants et plus drôles que les protagonistes de premier plan... Et une fois n'est pas coutume, l'année 2015 marque le retour de ces fameux petits protagonistes, ayant leur propre spin-off ; à l'instar du Chat Potté de Shrek ou des Pingouins de Madagascar ; campés cette fois-ci par les Minions. Personnages naïfs, attachants, bêtes, drôles, loufoques, apparus en 2010 dans Despicable Me et en 2013 dans Despicable Me 2. Personnages principaux d'attractions des Studios Universal et visages reconnaissables pour les jeunes têtes blondes. Leurs bouilles comiques, leurs facéties et autres galéjades faisaient sourire dans les interludes des films précédemment cités. Il est donc normal, à l'heure où les scénaristes sont en manque d'inspiration, que ces petits personnages soient adaptés dans un long métrage.

Les Minions ont donc leur premier long métrage dédié et celui-ci présente habillement les origines des loufoques petits personnages et leurs admirations vers les plus grands méchants de la planète ; jusqu'à leur rencontre avec Gru de Despicable Me. Réalisé par Kyle Balda (Le Lorax ) et Pierre Coffin (derrière l'ensemble des films liés à la franchise Despicable Me), le film s'attache à dévoiler le mystérieux devenir de Bob, Stuart et Kevin, les trois principaux Minions de la saga. Comme toujours, les films d'animations reposent sur les effets spéciaux, un scénario adapté à toute la famille, de l'humour et un casting vocal quatre étoiles. Pour cette édition, la version originale proposait de retrouver les acteurs phares américains : Sandra Bullock, Jon Hamm, Michael Keaton, Steve Coogan, Jennifer Saunders, Geoffrey Rush et Steve Carell. En France, le casting se veut moins éclectique avec le duo, à l'écran comme à la vie, Marion Cotillard et Guillaume Canet, ainsi que la présence de Gad Elmaleh. Notons, également, la bande-originale du compositeur brésilien,  Heitor Pereira, connu pour ses thèmes dans la saga Despicable Me, Si je reste et Les Schtroumpfs. Une bande-originale qui mélange les styles avec le rock so 60's (Beatles, Stones, Doors, Who).

Les Minions sont des personnages attachants dont on se rappelle les interludes dans les films de la saga Moi, moche et méchant. A l'instar de Scrat, du Chat Potté ou des Pinguoins, ils apportent des moments sympathiques, touchants, drôles et permettent d'accrocher le spectateur à des sagas souvent dépassées et offrent une approche de séduction avec le côté ravageur, impertinent, enfantin, expressif ou toujours là pour faire des bêtises. Ils sont, d'ailleurs, devenus des coqueluches pour les publicitaires qui utilisent leurs bouilles rigolotes dans les publicités (Oasis, Tic-Tac, McDo,...). Des personnages qui sont devenus aussi lucratifs que bénéfiques à la saga tant les recettes des produits dérivés explosent et le film atomise le box office mondial.

Et c'est bien là que le bât blesse. Le film repose essentiellement sur l'apport économique des personnages attachant et attachés au cœur des enfants. Dépourvus d'un langage compréhensible ; mélangeant l'italien, l'espagnol, le français, l'anglais ou l'indonésien ; les Minions sont plus expressifs par leurs gestuels qu'oralement... Les enfants, comme les adultes, sont rapidement, conquis, dès le début de film, avec les meilleurs moments (dévoilés, comme toujours dans les bandes-annonces), puis le film perd les plus jeunes enfants à la convention du mal (le Comic Con est décidemment partout) avec l'apparition des méchants de la famille Overkill et finit par perdre les adultes, faute à une histoire qui tire en longueur et des rebondissements insipides... Le film est, certes, un carton mondial, qui repose uniquement sur les mimiques des personnages secondaires devenus principaux. Les interludes des films originaux avaient le mérite, pour le coup, d'être originaux... Le film aurait du être plus pétillant, plus loufoque et soyons franc plus con. Les personnages, à l'instar des Lapins Crétins, sont des références dans le genre avec leurs tronches loufoques, leurs rires bêtes et leurs nombreuses bétises légendaires... Le film n'exploite malheureusement par ces points et n'offre qu'une suite de gags mal exploités ou surexploités.

Au final, Les Minions, est une œuvre regardable mais n'est clairement pas le film de ce mois de juillet... L'histoire y était pourtant parfaitement adaptée et les facéties des personnages correspondaient au genre attendu. Les fans sortent du film déçus, s'attendant un quelque chose de plus barré et auront tendance à se jeter sur les produits dérivés ; qui eux ; sont drôles... Lucratif, on vous le dit ! Reste que Marion Cotillard offre une interprétation vocale saisissante et méconnaissable... et que Sandra Bullock, quant à elle, s'offre son premier rôle de méchant de sa longue carrière... Les Minions passe, à son tour, à côté du sujet de l'été 2015... Divertir des spectateurs...

Vu au Pathé Conflans, le samedi 11 juillet 2015, en version française, en salle 9 (en 2D)

Note de Marty: