Mission: Impossible - Rogue Nation

Je dédie cette critique à Big Brothers Big Sisters of Greater Los Angeles (@BBBSLA)

“Tu es certain, tu peux conduire ?..il y a une minute tu étais mort”
Benji Dunn - Simon Pegg

Réussir à maintenir une saga à son meilleur niveau est un challenge qui ne semble pas être une mission impossible pour Paramount Pictures. La série culte des années 60 qui est la base de cette saga sert non seulement d’inspiration (reprise du générique culte) mais est totalement respectée par les différents réalisateurs qui ont chacun apporté leur esthétique. On retrouve donc une nouvelle fois l’agence Ethan Hunt et son équipe (les agents William Brandt, Benji Dunn et Luther Stickell sont de retour, seule absente Jane Carter) qui doit affronter en étant désavoués une dangereuse organisation appelée le Syndicat. Celui-ci avait déjà été nommé lors du précédent opus. Chacun des agents composant cette agence MI met de nouveau toute ses facultés à travailler en équipe et solutionné un conflit mondial. L’histoire se déroule ainsi aussi bien à Londres, Paris, Vienne, Marrakech et Agadir.

Chacun des réalisateurs qui a composé un segment de la saga a pu apporter ses idées et sa propre vision et être épaulé pour cela par des scénaristes émérites. Le réalisateur Christopher McQuarrie (Jack Reacher (2012) déjà avec Tom Cruise) est épaulé des scénaristes Drew Pearce (Iron Man 3 (2013) et Will Staples et nous livre tout simplement à ce jour le meilleur segment de cette saga. On savait que Christopher McQuarrie avait un vrai don pour émailler ses films de scènes fortes. Mission impossible rogue nation non seulement aligne avec virtuosité des scènes d’action non-stop dès le début du film (clin d’œil volontaire à un fameux agent britannique par cette séquence aérienne) mais propose des moments forts et maintient surtout un climat parfait tout au long du récit.

Ainsi après Brian De Palma (1996) , John Woo (2000), J. J. Abrams (2006) (de retour à la production), Brad Bird (2011), Christopher McQuarrie impose sa vision et réussit à donner une nouvelle fois de l’épaisseur aux personnages et à proposer une des meilleures suites de films sorties ces dernières années. On notera également que les meilleures scènes ne sont pas dans la bande annonce ce qui permet d’avoir d’excellentes surprises pendant la découverte de ce film. Les longues scènes de course poursuite en voiture, moto sont magistralement chorégraphiées et nous renvoient à celles de mission impossible 2 tout en les dépassant par leur force émotionnelle. Le réalisateur l’a parfaitement compris et assimilé, ce n’est pas en alignant uniquement des moments forts qu’un film peut gagner les faveurs du public. Celui-ci doit s’appuyer sur un scénario parfaitement huilé mais également sur des comédiens autant à l’aise dans les moments dramatiques que les scènes d’action. A ce titre, Tom Cruise affirme de nouveau à 53 ans qu’il reste non seulement un excellent comédien mais surtout n’a pas besoin de doublures pour les scènes les plus dangereuses du film. A lui tout seul, il s’impose comme un super héros capable de rester quatre minutes en apnée, à conduire une voiture et une moto comme personne d’autre mais surtout est parfait dans les nombreuses scènes de combats mains à mains du film. La scène aquatique sur une tour de Dubaï sublimement mise en valeur est époustouflante et forte en adrénaline.

Alors que l’agence Mission impossible est démantelée suite à la demande de la CIA (personnifiée par le personnage de Hunley (Alec Baldwin), l’agent Hunt devient ennemisalors une cible de cette corporation gouvernementale et devra compter que sur lui puis sur son équipe pour venir à bout des nombreux obstacles jalonnant sa route dans différents pays. Son personnage renvoie ainsi à un agent secret désavoué (autre clin d’œil appuyé à un certain agent secret britannique) mais également par cette thèse d’une conspiration mondiale. Face au succès mondial du précédent opus, le comédien Tom Cruise peut de nouveau asseoir sa marque déposée comme l’un des meilleurs comédiens actuels et surtout aussi à l’aise pour choisir les réalisateurs de la saga mais son entourage. Son duo avec le comédien Simon Pegg apporte un souffle d’accalmie face aux différents obstacles et dangers auxquels leurs personnages sont confrontés. Une nouvelle fois les scénaristes ont compris l’importance de donner un ennemi important et suffisamment bien développé pour donner au film une véritable dose d’adrénaline. A cet égard Sean Harris impose son personnage de Lane comme l’un des ennemis les plus réussis de cette saga.

Mission impossible rogue nation n’est donc pas un simple blockbuster estival de plus, c’est surtout une adaptation d’une série ayant réussi à garder son âme intacte depuis seize ans. Les films se suivent et continuent toujours à nous étonner par leurs trouvailles, leur juste tonalité et surtout la volonté de proposer derrière chaque film un constant mondial de notre société comme cette utilisation de la disparition d’un avion en plein vol et d’autres faits marquant fictifs ou non inspirés de la réalité. La grande force émotionnelle également de Mission impossible rogue nation est de savoir s’adapter à la concurrence actuelle d’autres sagas incontournables actuelles (Fast and Furious, Jason Bourne, James Bond) et de continuer à s’affirmer comme une suite de films homogènes et en phase avec son public de plus en plus large. On retrouve donc ainsi les personnages des précédents opus mais également une nouvelle alliée Ilsa, pendant féminin de l’agent Hunt. La comédienne Rebecca Ferguson (Hercule (2014)) trouve ici son meilleur rôle et son personnage serait parfait pour un spin off de la saga Mission Impossible. La comédienne se révèle parfaite dans les moments dramatiques et les nombreuses scènes d’action spectaculaires jalonnant ce film.

Mission impossible rogue nation n’est donc pas une simple suite de plus surfant sur la renommée d’une des plus grandes sagas actuelles. Le film ne recherche pas la facilité et propose réellement de nouvelles scènes spectaculaires, un humour qui vise juste à chaque fois. De ce fait, il est impossible de refuser de ne pas prendre plaisir à suivre cette nouvelle mission. On attend déjà avec impatience la suite et nous ne pouvons que vous encourager à ne pas rater l’un des moments forts cinématographiques de cette année.

Vu le 26 juillet 2015 au LA Live Regal Cinema en VO

Note de Mulder: