Vive les vacances

Vive les vacances
Titre original:Vive les vacances
Réalisateur:John Francis Daley, Jonathan M. Goldstein
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:19 août 2015
Note:

Suivant l'exemple de son père, dans l'espoir de renouer des liens familiaux longtemps distendus, Rusty Griswold père fait une surprise à sa femme Debbie et à leurs deux fils, en leur proposant de repartir à Walley World, réputé comme "le parc d'attraction préféré des familles américaines". Mais pour y parvenir, ils devront traverser le pays tout entier.

Critique de Mulder

Lancée en 1983 la série de films Vacation (titre us traduit par Vive les vacances) se compose à ce jour de sept comédies irrésistibles, Bonjour les vacances (1983), Bonjour les vacances II (1985), Le Sapin a les boules (1989), Vegas Vacation (1997), National Lampoon's Christmas Vacation 2 (2003) et celui-ci co-scénarisé et co-réalisé par John Francis Daley et Jonathan M. Goldstein. Les précédents films mettaient en scène le père du personnage principal de ce film dans ses périples en famille pour partir en vacances. C’est au comédien Chevy Chase que revenait le principal rôle dans la plupart des précédents films. Le temps d’une scène ce comédien reprend son rôle culte pour toute une génération d’américains. Il faut savoir également que la famille Les Griswold était précédemment née dans un magazine humoristique intitulé National Lampoon sous l’égide de John Hughes. Propre à l’humour américain, cette série connut un grand succès uniquement aux Etats-Unis et passa inaperçu dans le reste du monde. Dix ans après le dernier opus de cette série, ce film met cette fois en avant le fils de Clark Griswold dans ses mésaventures avec sa femme et leurs deux enfants pour se rendre dans un parc d’attractions.

Loin de ces comédies romantiques qui se déversent dans nos salles de cinéma pendant cette période estivale, Vive les vacances fait partie de ces comédies irrévérencielles brocardant les valeurs de la société américaine avec un certain plaisir auto-destructeur. La sacrée sainte famille américaine, l’importance que prend une voiture dans chaque famille et le thème des vacances de rêves sont littéralement malmenés tout au long du récit. Que cela soit la voiture de location digne de l’équipement de l’agent secret britannique le plus connu, les nombreux dangers que vont devoir surmonter cette famille américaine tout dans le film porte à la dérision. Ce n’est donc pas un hasard que le film soit précédé d’une fausse publicité telles celles présences dans le cultissime Tonnerre sous les Tropiques (2008) du comédien et réalisateur Ben Stiller. Celle-ci met en valeur la voiture hybride que vont utiliser les Griswold pour traverser les Etats-Unis pour se rendre dans un parc d’attractions. Ce n’est point également un hasard que le générique de début du film et celui de fin soient composés de photos humoristiques telles celles présentées à la fin du générique de Very Bad Trip (2009). La présence de l’un des comédiens de ce film, Ed Helms renforce cette impression de vouloir reprendre le même type d’humour qui fit le succès de la trilogie Very Bad trip.

Certes l’humour omniprésent dans le film n’est pas toujours très fin et ne réussit pas tout le temps à nous faire sourire, on est même par moment consterné par certaines scènes comme ce petit frère de la famille Griswold martyrisant son grand frère jusqu’à que celui-ci se révolte. Pourtant, il faut admettre que le film ne connaît aucun essoufflement et nous fait largement sourire notamment à travers certains passages frôlant presque le gore viscérale (scène de la vache). Les coscénaristes se sont donc donnés à cœur joie pour nous faire rire et en même temps nous proposer une vision de la famille américaine à double lecture. Il faut également reconnaître que la plupart des scènes réussies ne se retrouvent pas dans la bande annonce ce qui permet de passer un bon moment à rire et à se morfondre devant les malheurs de cette famille.

De la ville de Chicago où habite la famille Griswold au parc d’attractions Walley World qui ressemble à s’y méprendre à Magic Moutains à côté de la ville de Los Angeles, le scénario réussit à trouver les pires événements pouvant arriver lors de vacances classiques (vol, baignade dans des déchets toxiques..). Les précédents films de cette saga étaient pratiquement inconnus au-delà des frontières américaines et ce film a également comme qualité de nous donner envie de découvrir les précédents films de cette saga. Les deux réalisateurs bénéficient aussi pour ce film de nombreux caméos tels les comédiens Chris Hemsworth, Leslie Mann, Michael Peña, Chevy Chase qui n’hésitent pas à casser leur image lors de scènes irrésistibles. Les nombreux clins d’œil à des succès récents cinématographiques jalonnent le film avec un certain sens du tempo parfaitement maîtrisé. On pense ainsi notamment à la comédie Pitch Perfect, à Very bad trip (bien sûr), à Ted mais également aux comédies plus adultes de Judd Apatow. Même si la finesse des comédies de ce dernier ne se retrouve pas dans ce film prêt à tout pour retenir notre attention et nous faire rire aux éclats.

Vive les vacances est par-delà une belle invitation aux voyages, à la recherche de son équilibre et à des éléments suffisamment forts pour maintenir uni une famille. Pour sa dose d’humour parfaitement exploité et même quitte à froisser la pudeur de certains, Vive les vacances fait partie de ces films à découvrir en salles pour passer un bon moment sans trop avoir à réfléchir ou méditer sur un point de vue existentiel..

Vu le 17 août 2015 à la Salle Warner Bros en VO

Note de Mulder: